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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Maryline Baumard - 1/5/2018

Après avoir investi toutes leurs économies, les deux hommes comptent aider au repérage des canots en perdition au large de la Libye. Première mission le 2 mai.

Les jumelles sont prêtes, les provisions aussi. Tout sera bientôt à bord du MCR-4S, le petit avion de Benoît Micolon et José Benavente. Acheminé le 30 avril d’Annemasse (Haute-Savoie), le Colibri n’a pas grand-chose à voir avec les autres coucous de la base maltaise, garés là avant une petite balade touristique pour se défroisser les ailes. Lui doit décoller le 2 mai, « pour quadriller le rectangle de 150 kilomètres de l’est à l’ouest, sur 50 kilomètres au nord de Tripoli ; la zone dans laquelle se concentrent le maximum de sauvetages et les naufrages », observe José Benavente, 49 ans, le père de ce projet original d’appui aux bateaux des organisations non gouvernementales qui portent secours aux migrants en Méditerranée.

Avec Benoît Micolon, 35 ans, ils veulent devenir les yeux de la mer. Les deux Français, qui se sont connus sur les bancs de l’école de pilotage, en 2006, viennent d’investir la totalité de leurs économies – soit 130 000 euros – pour s’offrir le Colibri, l’avion qui sauvera des vies. « Il y a urgence à assister les navires ONG en repérant les canots et en les leur signalant en même temps qu’au MRCC [Maritime Rescue Coordination Centre], l’organisme officiel italien qui gère les sauvetages », rappelle José Benavente.

« Vraiment utiles, tout de suite »

Pragmatiques, les deux fondateurs de Pilotes volontaires savent que la capacité de repérage depuis un avion qui survole les eaux à basse altitude est cent fois supérieure à une observation depuis le pont d’un navire. Ils savent aussi que cet appui aérien manque cruellement aujourd’hui en Méditerranée et que durant le premier trimestre 2018, quelque 500 personnes ont encore péri au large des côtes libyennes, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

« Au départ, on avait pensé monter une opération de crowdfunding pour trouver de l’argent, mais ça aurait pris trop longtemps. Le printemps est là, les départs de Tripoli reprennent », observe José Benavente, qui remonterait bien le temps s’il le pouvait… « Quand les humanitaires de SOS-Méditerranée [une des ONG présentes au large de Tripoli, avec l’Aquarius, son bateau] nous ont expliqué le mal qu’ils avaient à repérer les canots dans les vagues, on a compris qu’on pouvait vraiment être utile, tout de suite », ajoute-t-il.

L’idée des vies en jeu chaque jour les pousse à brûler les étapes, prenant juste le temps de déposer les statuts de leur association le 28 janvier, de trouver l’avion, l’acheter, lui faire installer un pilote automatique pour pouvoir se concentrer sur la mer, un système satellite pour communiquer avec les ONG et un réservoir suffisamment grand pour voler dix heures d’affilée.

Véritable mouvement citoyen

Samedi 28 avril, c’était le départ de France. Les deux hommes ont mis leur vie personnelle entre parenthèses pour rallier Malte, leur base arrière ; leur vie professionnelle aussi. Benoît Micolon, pilote de ligne sur Boeing 747, complétera ses 6 000 heures de vols, certes, mais sur un autre type d’engin, pas si loin des avions qu’il pilotait en début de carrière pour repérer les départs d’incendie dans les forêts du sud de la France.

José Benavente, lui, un Lyonnais installé à Kinshasa (République démocratique du Congo), reprendra sa mission humanitaire plus tard. Depuis longtemps déjà, il mûrissait l’idée de survoler la Méditerranée pour sauver les migrants. « Il y a quinze ans, en mission en Guinée où je travaillais sur l’approvisionnement en eau potable, j’entendais parler des disparus au large des côtes sénégalaises. Trop de petites embarcations en partance vers les Canaries sombraient sans avoir été secourues. Plus tard, je me suis dit que les plaisanciers pourraient s’organiser en associations pour aider les canots entre le Maroc et l’Espagne… J’ai essayé d’imaginer comment les fédérer… Toutes ces idées ont cheminé en moi et, en janvier, j’ai décidé d’agir en revenant à mon idée d’avion, puisque je suis aussi pilote », rappelle ce père de famille.

José Benavente appelle alors Benoît Micolon, en repos à Chamonix (Haute-Savoie) entre deux missions. « J’avais pas fini ma phrase qu’il m’avait déjà dit oui », dit-il, réjoui, reconnaissant bien là son ami. Très vite, les deux hommes recomptent leurs économies et réunissent de quoi commencer. « On démarre avec l’argent qu’on a. On a ouvert un site pour récolter les dons. Il y a derrière notre opération l’idée que tout le monde peut participer, même avec quelques euros », rappelle l’humanitaire. L’esprit qui préside à Pilotes volontaires est proche de celui qui a permis à SOS-Méditerranée de se développer, en entraînant un véritable mouvement citoyen dans son sillage.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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