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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - Michel Pinault - 25/4/2018

Pour avoir participé à une marche solidaire organisée depuis Clavière (Italie) pour accompagner une trentaine de migrants qui risquaient d'être pris à parti par les «identitaires» venus dans le Briançonnais (Hautes Alpes) pour une opération de com' bien médiatisée, trois personnes sont accusées d'«aide à l'entrée irrégulière sur le territoire en bande organisée» et incarcérées.

Tout un chacun a pu observer la large couverture médiatique dont a bénéficié, ce week-end dernier, l'opération de com' de ceux que les journalistes qualifient d'"identitaires", organisée contre les migrants au col de l'Echelle, près de Briançon. Toutes les chaines de télévision ont diffusé en boucle les images mises à leur disposition, en particulier celles prises depuis un hélicoptère. Il n'en a pas été de même de ce qui se passait au même moment au col du Montgenèvre, à quelques pas de là, où des citoyens solidaires manifestaient à nouveau leur engagement auprès des mêmes migrants. Voici les informations diffusées à ce sujet par Alp'ternatives, le média citoyen des Alpes du Sud. Voir aussi : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/des-antifascistes-italiens-forcent-un-barrage-de-gendarmerie-apres-l-operation-des-identitaires-au-col-de-l-echelle_2718140.html#xtor=CS1-746 et voir aussi https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/briancon-lecons-de-solidarite

On pourra y lire comment les forces de l'ordre et la justice appliquent, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, les consignes répressives visant le "délit de solidarité" dont les députés LRM  prétendent qu'ils l'ont réformé lors du récent débat sur la loi dite Asile Immigration.

Tribunal de GAP (05) : Un petit air de «Tarnac»
Cet après-midi à Gap, trois personnes sont passées en comparution immédiate pour
"aide à l'entrée irrégulière sur le territoire en bande organisée".

Samedi dernier, une centaine de membres du groupe d’extrême droite "Génération Identitaire" ont bloqué la frontière au Col de l'Echelle sans être inquiétées par les forces de l'ordre qui se sont contentées d'observer. Aucun plainte n'a été déposée malgré les dégradations qu'ils ont commis (dans et autour d'un refuge d'altitude en zone protégée) et le fait qu'ils aient d'autorité interdit la libre circulation à la frontière.

Dimanche une marche solidaire s'est spontanément organisée au départ de Clavière (Italie) pour accompagner une trentaine de migrants qui risquaient d'être pris à partie par les "identitaires" restés dans le Briançonnais (Hautes Alpes). Parvenus à Montgenève, un cordon de gendarmes barrait la route pour interdire au cortège de passer la ligne frontalière. Ce cordon quasi-symbolique a tout d'abord reculé devant les marcheurs avant d'être contourné, sans heurts, ni violence. L'ensemble des personnes, pour la plus grande part des "non-ressortissants français" est ainsi descendu ensuite jusque Briançon où les migrants ont pu être accueillis par les centres d’accueil solidaires installés en ville.

En soirée, alors que la manifestation était dissoute, les forces de l’ordre ont mené plusieurs interpellations en ville et six personnes, parmi les quelques cent cinquante participants, ont ainsi été déférées devant le procureur de Gap. Trois ont été retenues, les trois autres n'ayant pas pu être identifiées sur des photos prises lors du passage de la frontière.

Trois personnes donc, un suisse, une italienne et un jeune homme ayant la double nationalité suisse et belge ont comparu cet après-midi, assistés par deux avocats commis d'office. Une trentaine de citoyens solidaires ont pu assister à l'audience après avoir dû produire leurs pièces d'identité (qui ont été photocopiées…) lors du passage du sas de sécurité. 

L'audience a permis d'entendre que ces trois marcheurs solidaires avaient un casier judiciaire vierge, en France comme dans leur(s) pays d'origine, deux étaient inscrits dans des cursus universitaires avec prochainement des examens à passer, l’autre devait tout aussi prochainement être embauché (comme maître-nageur). Aucunes marques de délinquance ou d'immoralité n'ont pu leur être attribuées par le procureur qui a d'ailleurs répété plusieurs fois "qu'ils étaient fort sympathiques"...

Compte-tenu de la lourdeur de la peine qu'ils encourraient (7 à 10 ans puisque la circonstance aggravante de "bande organisée" a été retenue par le procureur), ce dernier a demandé au tribunal de les placer sous mandat de dépôt. Si, selon lui, ces jeunes personnes devaient pouvoir assumer leur responsabilité pour avoir participé à ce qu'il considérait comme un grave délit, il considérait par contre que du fait de leurs nationalités, un simple contrôle judiciaire ne pouvait suffire à garantir qu'elles viennent se présenter lors de leur procès à venir (le 31 mai). Dans le cas où les juges ne retiendraient pas la mise en détention, il a subsidiairement proposé de prononcer ce contrôle judiciaire dont il avait dit douter de l'efficacité…

Lors de leur plaidoirie les deux avocats ont très bien su démontrer l'inutilité d'une mise en détention, d'autant que les trois jeunes personnes étaient tout à fait d'accord pour se présenter au procès.

Bien que cela n'ait pas été dit lors de l'audience, le fait qu'elles soient déjà représentées par des avocats n'imposait même pas qu'elles assistent physiquement à ce futur procès.

Après délibération, les juges ont prononcé la mise en détention. L'assistance en est restée abasourdie, tout comme les avocats pour qui cela représente un précédent juridique. Aucune personne ayant participé à une marche solidaire n'avait encore jamais été mise en détention provisoire jusqu'à ce jour. Les deux avocats vont voir les recours dont ils disposent pour demander la libération de leurs clients.

Le réseau de citoyens est en alerte. Tout le monde est choqué.


Plus d'info : https://alpternatives.org/2018/04/24/tribunal-de-gap-05-un-petit-air-de-tarnac/

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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