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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : LCP - Jason Wiels - 11/4/2018

"Il n'y a pas de caricature à proclamer les droits fondamentaux !" : Jacques Toubon se rebiffe face à des députés LREM critiques

 

 
Face à des députés de la majorité indignés par sa position jugée "caricaturale" sur le projet de loi immigration du gouvernement, le Défenseur des droits leur a vertement répondu mercredi.

Ce devait être une banale présentation du bilan d'activité du Défenseur des droits pour l'année 2017. Mais très vite, l'audition de Jacques Toubon face aux députés de la commission des Lois a pris une tournure beaucoup plus tendue.

Depuis deux mois, celui qui est chargé de défendre les droits des citoyens critique méthodiquement la réforme du droit d'asile et de l'accueil des migrants conçue par le gouvernement. Dans les colonnes du journal Le Monde d'abord, il explique que le demandeur d'asile est "mal traité" dans ce texte dont l'objectif affiché est pourtant de concilier "humanité" et "fermeté".

Puis, dans son avis au Parlement daté du 15 mars, le Défenseur des droits a dénoncé très officiellement une loi "répressive" :

Le Défenseur des droits constate que l’ensemble du présent projet de loi est sous-tendu par une logique de suspicion tendant à faire primer des considérations répressives au détriment des droits les plus fondamentaux des étrangers.
Avis au Parlement du Défenseur des droits, 15 mars 2018

Face au haut-fonctionnaire, le député LREM Rémy Rebeyrotte a estimé que ce dernier pourrait adopter une position plus "équilibrée" : "Je peux comprendre cette avalanche de visions négatives, mais à ce point-là...", s'interroge l'élu de Saône-et-Loire qui regrette la "vision caricaturale" du Défenseur des droits.

Le député est alors interrompu par Jacques Toubon, qui objecte, martial : "Il n'y a pas de caricature à proclamer les droits fondamentaux ! Si les droits fondamentaux sont caricaturaux, à ce moment-là il y a un problème."

Des principes et de la réalité en politique

"La liberté et l'indépendance du Défenseur des droits lui permet de ne pas se soumettre au principe de réalité, qui est celui qui vous gouverne", a poursuivi Jacques Toubon. Une phrase qui a "surpris" Coralie Dubost (LREM), qui trouve dommage d'opposer ce principe avec la "réalisation des droits fondamentaux".

Jacques Toubon a alors pris l'exemple des moyens limités des préfectures pour gérer la question de l'hébergement d'urgence qui "grignotent" de fait le "droit inconditionnel à l'hébergement". Pour le Défenseur des droits, là encore, il n'y a "aucune caricature" qui tienne, puisque l'enjeu pour les plaignants qui le saisissent est de savoir "si [ils] passeront la nuit dans la rue ou s'[ils] la passeront au chaud".

Jacques Toubon a lancé une dernière charge à des députés sonnés :

Les droits fondamentaux, ça n'est pas dans l'éther. Les droits fondamentaux c'est sur les trottoirs du boulevard de la Villette !Jacques Toubon devant les députés, le 11 avril 2018

Des propos qui ne manqueront pas, à coup sûr, d'alimenter les débats en séance sur le projet de loi Asile-Immigration qui débuteront le 16 avril.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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