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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - Le blog de Philippe Wannesson - 28/3/2018

Sur un ton triomphal, une nouvelle circulaire incite les préfet·ète·s à utiliser les nouvelles dispositions concernant l'enfermement des demandeur·se·s d'asile en procédure Dublin et leur en donne le mode d'emploi.

La circulaire du 23 mars 2018 tient à la fois du dépliant publicitaire vantant les nouvelles possibilités qu'ouvre aux préfet-ète-s la loi promulguée trois jours plus tôt concernant l'assignation à résidence des personnes de nationalité étrangère et l'enfermement en rétention des demandeur-se-s d'asile en procédure Dublin, et du mode d'emploi permettant d'en utiliser au maximum les dispositions pour enfermer plus et expulser plus.

"Aussi, la loi n° 2018-187 du 20 mars 2018, qui est entrée en vigueur le 21 mars 2018, permet de clarifier, élargir et sécuriser juridiquement, conformément au droit de l'Union européenne, les possibilités de placement en rétention des étrangers faisant l'objet d'une procédure Dublin."

Après un rappel assez curieux du contexte ("La mise en œuvre de cette faculté offerte par le Règlement Dublin avait été fragilisée en droit interne par diverses jurisprudences nationales et européennes" : les décisions des tribunaux ne sanctionnent pas les violations du droit par l'administration, elles fragilisent la mise œuvre du droit) et plus banal des principes du règlement Dublin III, puis une présentation pratique des nouvelles mesures concernant l'assignation à résidence ("Le régime de l'assignation à résidence des étrangers ou des demandeurs d'asile relevant de l'application du règlement Dublin III est simplifié"), vient l'enfermement en centre de rétention ("Le placement en rétention des étrangers relevant de la procédure Dublin est élargi et sécurisé").

Si "le placement en rétention peut intervenir plus précocement dans la procédure", il faut toutefois prendre en compte que "le placement en rétention nécessite que l'autorité administrative mette en évidence l'existence d'un risque non négligeable de fuite". Rassurons-nous, "l'autorité administrative dispose d'un plein pouvoir d'appréciation", et suivent "les douze critères permettant de regarder le risque non négligeable de fuite comme établi" qui ouvrent aux préfet-ète-s un large éventail de possibilités de recours à l'enfermement.

Les préfet-ète-s sont incité-e-s à aller vite : "la préfecture doit faire diligence à chaque étape de la procédure, dans le cadre des délais fixés à l'article 28 du règlement Dublin III et notamment pour l'exécution du transfert dès qu'il est matériellement possible" (le mot "transfert" signifie expulsion vers le pays responsable de l'examen de la demande d'asile selon le règlement Dublin III). D'ailleurs le placement en rétention a pour avantage supplémentaire de raccourcir les délais de procédure (article 28-3 du règlement Dublin III).

La conclusion rappelle que les expulsions de personnes en procédure Dublin constituent une priorité fixée par le ministre, et que les préfet-ète-s ne doivent pas hésiter à demander conseil aux services compétents du ministère : "Compte tenu des enjeux majeurs qui s'attachent à la mise en œuvre du règlement Dublin III, je vous demande d'être particulièrement vigilants dans l'application des dispositions de la loi du 20 mars 2018. Mes services, et notamment l'unité Dublin de la direction de l'asile, se tiennent naturellement à votre disposition pour vous apporter tous les renseignements et précisions dont vous auriez l'utilité pour la mise en œuvre de ces dernières."

Vous pouvez télécharger la circulaire du 23 mars 2018 ici (pdf, 1 B).

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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