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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Depêche - B.dv - 3/2/2018

Avec 83 retenus, le centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu est plein comme un œuf. «Mais ce sont tous les CRA qui sont comme ça», commente un policier qui comme ses collègues gère l'urgence à flux tendu et redoute les conséquences de l'allongement du temps de rétention qui pourrait être porté de 45 à 90, voire 135 jours, si le projet de loi porté par le ministre de l'intérieur Gérard Collomb est voté au printemps. Alertée par les associations d'aide aux migrants, la députée LRM Sandrine Mörch a visité hier après-midi les longs couloirs gris qui bordent les pistes de l'aéroport. «Il reste encore une fenêtre pour parler à Collomb. J'essaye de travailler pour que les choses soient plus justes», expliquait-elle à l'issue de cette rencontre avec tous les acteurs du centre. Depuis les meurtres de Marseille d'octobre 2017, commis par un Tunisien en situation irrégulière qui a valu son poste au préfet du Rhône, tous les services de l'État sont sur le qui-vive. Les migrants sans titres contrôlés dans la rue sont systématiquement transférés dans les centres de rétention où s'entassent également tous les petits délinquants sans papiers à leur sortie de prison. Aux juges ensuite de démêler des situations administratives parfois ubuesques. Jeudi soir une jeune Française originaire de Côte d'Ivoire a été placée au CRA parce que son passeport qu'elle n'a pas pu présenter aux policiers était resté à son domicile.

Dans le local de la Cimade (association d'aide aux migrants), Ouahiba, une jeune doctorante algérienne de 19 ans à l'université de Paris 8 en est à son 25e jour de rétention. Ses parents français, ses diplômes universitaires et même sa demande de régularisation en cours, ne lui sont pour l'instant d'aucun secours face à la détermination de l'administration à la renvoyer vers une Algérie qui n'est plus son pays. «Depuis les évènements de Marseille, il y a eu 550 placements en rétention. Plus de 39 % ont été libérés par les juges. Seulement 20 % de personnes ont été éloignées», comptabilise un permanent de la Cimade. Preuve de la profondeur du malaise : de l'association d'aide aux migrants, à la direction du CRA en passant par les services médicaux : l'allongement des durées de rétentions est vécu comme une aberration dangereuse ou une mission impossible. «Pour faire face à une telle mesure, il faudrait que l'on double les effectifs du centre», analyse un responsable policier. «Porter le temps de rétention à 90 jours je ne pense pas que ça incite la Tunisie, ou l'Algérie à délivrer plus de laisser passer pour que nous puissions renvoyer leurs ressortissants. Et la situation risque de devenir ingérable parce qu'au bout de 15 jours au centre, les retenus commencent à péter les plombs. Alors 90 jours ce n'est pas possible nous ferons en sorte qu'ils sortent avant», poursuit le policier.

L'anxiété est d'ailleurs la principale cause de consultation des médecins du CRA. «Cette anxiété va être encore amplifiée si la durée de rétention s'allonge. On ne sait pas comment ça va se passer», s'inquiète l'un d'eux.


Manif aujourd'hui pour Joseph

A l'appel du Cercle des voisins du centre de rétention de Cornebarrieu, une manifestation est organisée ce samedi à 11 heures devant les grilles du CRA pour obtenir la remise en liberté de Joseph. Enfermé depuis le 17 janvier, Joseph Makouera est élève d'une classe de première Bac Pro dans un lycée d'Agen. Il a été interpellé alors qu'en présence du responsable du centre où il est hébergé il a été convoqué sous un prétexte par les services de police agenais. Depuis, en dépit d'une demande de recours gracieux déposée auprès du préfet du Lot et Garonne et de 35 000 signatures au bas d'une pétition de soutiens, Joseph se morfond au Centre de rétention de Cornebarrieu alors que l'État prépare son expulsion vers le Gabon. Rencontré hier après-midi dans les couloirs du CRA Joseph n'avait qu'un seul espoir : «retourner le plus vite possible au lycée pour terminer les études».


Le chiffre : 90 %

de retenus > sans pays. Selon les responsables du centre de rétention de Cornebarrieu, 90 % des personnes admises au centre parce qu'ils n'ont pas de papier ne déclarent aucun pays d'origine. Faute d'un état qui accepte de les accueillir, ils sont remis en liberté à l'issue des 45 jours de rétention.

B.dv

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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