Source : Médiapart - Alain Bonneau - 29/07/2017
A l'opposé de radicalités se disant constructives, le Collectif d'associations "Contre le Mur de la Honte" réuni à Séméac, village voisin de Tarbes a pu élaborer un projet de dignité avec la Préfecture des Hautes-Pyrénées afin que les migrants attendus progressivement dans l'ancien Hôtel Formule 1 reconverti en PRAHDA puissent être accueillis dans un temps long qui favorise leur intégration.
Mur à Séméac
Mur à Séméac : « On veut juste qu'ils soient accueillis dignement »

Alors qu'une réunion de sortie de crise est prévue vendredi à la préfecture, les membres du Collectif Séméac rejettent toute accusation de racisme suite à la construction du mur.
* * * *
1- Trop de murs et de douves : traces d’un autre âge, barbare, mais bien actuel
a) Un peu partout sur la planète, des murs de la honte ont fleuri ces dernières années 1, témoignant du radical repli sur soi de certains et du refus de l’autre. Ceux-là rejettent l’idée même d’une quelconque solidarité humaine face aux guerres et mises en danger des civils.
b) Plus près de nous, l’Europe n’est pas en reste de racisme actif :
Sur la carte ci-dessous, cliquez
• sur les zones oranges pour obtenir des informations et des photographies sur les murs déjà construits en Europe,
• sur les zones bleues pour ceux en cours de construction
• et sur les zones violettes pour les murs en projet.

http://www.eurosorbonne.eu/?p=1416
«La France a entamé la construction d’un mur de 30 km, financé par le Royaume-Uni. La municipalité de Calais a fait savoir qu’elle s’opposait à sa construction, si la jungle était démantelée (ce qui a été le cas, le 24 octobre). Mais le mur, hautement symbolique, est toujours en construction.»
« L’Europe, bastion des défendeurs de la liberté, élève modèle de l’égalité et donneur de leçons des droits de l’Homme, n’est pas en reste. Depuis une vingtaine d’années, les frontières extérieures de l’Europe sont de plus en plus fermées, et l’espace Schengen lui-même fait face à des constructions sécuritaires, velléités de gouvernements nationaux. » peut-on lire également sur ce site.
c) Dans le nord de la France, l’imagination pour exclure est à son comble :
Migrants : Eurotunnel inonde des terrains pour sécuriser le site du tunnel sous la Manche 2
« Le fait d'utiliser les zones marécageuses fait partie du plan" pour sécuriser le site, a ajouté une porte-parole d’Eurotunnel, précisant que les travaux ont été réalisés "en concertation avec les autorités".
Prochaine étape prévue par Eurotunnel : la plantation de haies défensives, dotées d'épines. »
d) À l’opposé géographique, c’est un “Collectif” du village de Séméac, près de Tarbes, qui vient de s’illustrer avec la mise en place d’un mur de 18 mètres sur 2 de hauteur !

Séméac: Ils murent l’entrée du futur centre d’accueil pour migrants 3
2- Les rhétoriques de l’insécurité et de la dignité
a) Les interviews d’habitantes retenues dans le reportage https://player.myvideoplace.tv/?v=DDM_PAD_250717-14 4 mettent en lumière des “imaginaires de l’insécurité” associés à l’amalgame “étranger – délinquant” ou à celui de “concurrent économique”, sous couvert de bonne conscience, affichée par l’utilisation du vocabulaire autorisé sociétalement d’“intégration”, mot-valise pour le moins non-consensuel.
b) À son tour, le premier adjoint de la mairie de Séméac, Philippe Baubay, voudrait convaincre qu’“on ne peut pas mettre [loger] 85 personnes au même endroit” (sic 5) alors que la présence de l’hôtel Formule 1 ne lui a jamais posé aucun souci auparavant, sans qu’il ait eu connaissance a priori ni de l’identité des personnes qui y ont résidé ni de leur provenance géographique. Pour lui, la dignité ne serait ainsi préservée que par le fait de disperser les migrants sur un territoire plus élargi. 6
c) Amalgame peu commun entre le vocabulaire de la prétendue “mixité sociale” et de la “dignité” !
Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, site de référence, définit pourtant cette dernière de façons fort différentes 7 :
« A.− Sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui.
1. Prérogative ou prestige inaliénables dont jouit une personne en raison de son comportement, ou qui sont attachés à une chose, et qui leur valent considération et respect ou y donnent droit.
2. Attitude de respect de soi-même, fierté
B.− Prérogative (charge, fonction ou titre) acquise par une personne (un groupe de personnes), entraînant le respect et lui conférant un rang éminent dans la société.»
En quoi la “dignité d’une personne” serait-elle amenée à varier selon qu’elle serait proche de personnes subissant les mêmes difficultés, ou en étant éloignée ?
Pourquoi le discours de cet élu passe-t-il outre au respect de personnes inconnues qu’il pourrait, à l’opposé de son imaginaire crispé, pessimiste et excluant, être tenté d’accueillir pour les valeurs intrinsèques qu’elles véhiculent, ou par leur comportement, ou encore par le courage qu’elles pourraient manifester, en ayant réussi à braver tant de dangers ?
L’utilisation du vocabulaire est mise en pièces ici aussi par les sous-entendus de “peur”, d’“éloignement”, de “dispersion” d’un danger fantasmatique projeté, que cet élu véhicule dans les médias, avec le poids de ses responsabilités électives et donc de sa parole exprimée publiquement, c’est-à-dire au nom de ses électeurs. Pourtant, 85 personnes accueillies sur sa commune de 5000 habitants ne compteront que pour 1,7% de la population de Séméac ! Ce n’est pas un tsunami !
Et le premier terme qu’il emploie, lui viendrait-il spontanément lors de l’accueil de touristes : “Mettrait-il” les touristes dans l’hôtel de sa commune ou les y “logerait-il” ? Les migrants n’ont pas les mêmes égards dans son expression… question de dignité ou d’indignité ? Et pour qui ? Il est vrai que ces gens se définissent comme habitant un “quartier résidentiel”, une “zone pavillonnaire” 8
d) Son rôle d’élu ne serait-il pas de veiller au vivre-ensemble de ces nouveaux arrivants, en état sans doute de fatigue et de précarité, et probablement en quête d’accueil véritable, après tant de souffrances ? A l’inverse, sans convoquer l’élu pour la mise en place de structures solidaires, Laurent Teixeira, responsable du Collectif Séméac, se plaint d’une situation inconnue sans envisager que la commune puisse organiser en coopération avec leur Collectif un quelconque soutien à ces personnes :
« Rien n’est prévu pour la vie au quotidien des migrants et des habitants de la commune et les structures municipales, comme les cantines et écoles, sont sous-dimensionnées » 9
3- Penser le vivre-ensemble et la citoyenneté
Le sens de ces questions n’a fait qu’un tour pour l’ensemble des associations qui surveillaient elles aussi le projet :

a) En premier lieu, la honte d’un tel mur suscite la mobilisation de plusieurs centaines de manifestants, au cœur de l’été : faisant référence à la rue du 8 mai 1945, le porte-parole de RESF, Laurent Rougé, s’insurge :
« Nous sommes ici pour condamner avec la plus grande fermeté et la plus grande détermination ce mur scandaleux, ce mur abject, qui pendant trois jours a fait honte à Séméac et aux Hautes-Pyrénées.
Nous nous trouvons en outre rue du 8 mai 1945, ce qui nous permet de saluer la mémoire de la centaine d’étrangers qui ont donné leur vie dans notre département pour la France et contre le nazisme. »

b) La dimension philosophique du projet sociétal et social est première, portée par les nombreuses associations 10 :
« Que ce mur ait été détruit n’enlève rien à son caractère nauséabond et nous, citoyennes et citoyens, venons dire avec force que les Hautes-Pyrénées doivent porter non pas le rejet, la peur irrationnelle ni la xénophobie, mais au contraire des principes d’accueil, d’ouverture et d’humanité, qui ont fait leur histoire et façonné leur population. »
c) La dimension géo-politique internationale préoccupante est prise en compte :
« On ne quitte pas son pays, ses racines, on ne quitte pas sa famille ni son travail, on n’abandonne pas sa langue pour le plaisir ni pour profiter de soi-disant avantages qui dans la réalité n’existent pas. Les demandeurs d’asile viennent chercher en France la liberté, la sécurité, ils fuient la guerre et les persécutions, comme d’autres avant eux il y a des décennies. »
Il n’y a pas de rejet des instigateurs d’un tel mur mais une invite au recul qui fait société :
« Nous sommes ici pour exiger des autorités, en particulier du gouvernement et de ses représentants, qu’elles s’acquittent de leurs missions avec la transparence qui a manqué jusqu’aujourd’hui, raison pour laquelle les pires rumeurs et fantasmes ont pu avoir libre cours.
Nous suggérons d’ailleurs à ceux qui les ont entretenus et qui sont prêts à dépenser de l’argent pour un tel mur, de contribuer financièrement à l’accueil de ces familles pour construire des ponts et non des murs, et de s’engager à nos côtés. »

d) Il ne s’agit pas pour ces associations d’attendre un geste qui convienne de l’État, mais de participer à la construction du projet dans son urgence :
« Nous exigeons que les organisations impliquées, reconnues et compétentes dans l’accompagnement des demandeurs d’asile, c’est-à-dire le Réseau Éducations Sans Frontières, la Cimade et la Ligue des Droits de l’Homme, participent à la table ronde de vendredi matin à la préfecture de Tarbes. »
4- Penser la politique migratoire et tenter de la panser
a) Pour autant, la démarche n’a rien d’utopique et la mémoire des tractations commerciales entre le groupe ACCOR, la Caisse des Dépôts et l’ADOMA 11 justifie la prudence du Collectif :
« Nous exigeons que les organisations impliquées, reconnues et compétentes dans l’accompagnement des demandeurs d’asile, c’est-à-dire le Réseau Éducations Sans Frontières, la Cimade et la Ligue des Droits de l’Homme, participent à la table ronde de vendredi matin à la préfecture de Tarbes.
Nous exigeons que la prise en charge et l’accueil des ces femmes, de ces hommes et de ces enfants, déjà durement éprouvés par leur parcours, soit assurée avec les moyens financiers et humains nécessaires, que des professionnels qualifiés soient correctement employés, et que ces questions ne fassent pas l’objet de sordides transactions au profit d’une entreprise qui sait dégager des bénéfices sur le sort des plus vulnérables.
Enfin, ce centre d’accueil ne doit pas constituer un lieu de regroupement avant expulsion. À ça aussi nous serons vigilants. 80 personnes dont la moitié d’enfants ne représentent un danger pour personne. Ils viennent ici travailler et enrichir notre population. »
b) On est bien loin des approches et de la nouvelle rhétorique du Collectif Séméac :
« «Le Collectif Séméac vient d'enlever le mur devant le futur centre d'accueil.
Depuis plusieurs semaines, nous réclamions des réponses sur le fonctionnement de celui-ci, les moyens mis en œuvre et les conditions de vie au quotidien concernant les personnes qui vont vivre dans ce centre d'accueil.
Nous sommes restés sans réponse jusqu'à ce que nous décidions d'utiliser un symbole fort : «un mur». Certaines personnes, certains partis politiques, certaines associations, ont détourné notre action afin de faire des récupérations et nous faire passer pour un collectif qui ne souhaitait pas la venue de ces êtres humains en grande souffrance. » 12
http://www.nrpyrenees.fr/article/2017/07/27/81541-le-mur-n-avait-plus-de-raisons-d-exister.html
c) Car il faut se rendre compte, au-delà des sensibilités ou des irascibilités locales, du vaste système étatique qui se met en place :
« Renommée Adoma en 2007, la société [SONACOTRA] a étendu son champ d’action à différents secteurs du logement social, notamment l’hébergement des demandeurs d’asiles. C’est actuellement une filiale de la SNI (société nationale immobilière), elle-même contrôlée par la Caisse des dépôts et consignations, le bras armé financier de l’État. […] Le programme PRAHDA 13 s’inscrit dans une politique plus large visant à créer des structures d’hébergement d’urgence d’un nouveau genre financées par des investissements privés mais fortement contrôlées par l’État à travers sa mainmise sur ADOMA.
En effet, la SNI, maison mère d’ADOMA contrôlée par l’État, est en passe d’acheter au groupe touristique Accor 62 hôtels « Formule 1 », dans le but de les transformer au début de l’automne en centres d’hébergement d’urgence, et centres d’accueil des demandeurs d’asile. Une quinzaine d’hôtels « Première Classe » seront également achetés au groupe Louvre Hotels. En tout ADOMA disposera ainsi de 7000 chambres pouvant accueillir 10.000 personnes, la moitié en région parisienne, la moitié en province.

d) Selon l’Association pour la solidarité active du Pas-de-Calais, qui gère déjà un CADA, “Il n’y a eu aucune info ni concertation en amont avec les prestataires potentiels ni même avec les services décentralisés. Le fait que ça soit un marché public interdit toute concertation entre prestataires. Il s’agit de 12 lots régionaux indivisibles, donc ça sera des gros opérateurs dans chaque région. L’ouverture aux acteurs lucratifs pose aussi la question du sens de l’accompagnement puisque des marges de profits peuvent être réalisées !” »
e) L’aspect gestionnaire est associé aux PRAHDA (immobilier, mobilier et humain) :
« Pour financer l’achat de ces hôtels, la SNI a créé un nouveau fonds d’investissement baptisé « Hémisphère ». Son patron André Yché, ancien membre du cabinet du ministère de la défense 14, promet aux investisseur.se.s un taux-plancher de 3,5%, un chiffre attrayant puisque le placement bénéficie des multiples garanties des filiales de la Caisse des dépôts. Le taux sera en outre amélioré en fonction d’un certain nombre de critères sociaux, préalablement établis : niveau de scolarisation des enfants accueillis, réussites en termes de relogement des individus et des familles… » 15
5- Une idéologie économico-financière et politicienne
a) Mais le plus à craindre est dans l’œuf :
« Le marché public stipule par exemple que les personnes relevant de la procédure Dublin pourront être assigné.e.s à résidence dans la structure :
« [Adoma] signalera toute fuite du demandeur sous procédure Dublin aux services compétents et veillera au respect par l’intéressé de ses obligations de présentation. [...]
[Adoma] s’engage à communiquer à l’OFII et au préfet l’identité des personnes hébergées définitivement déboutées de leur demande d’asile en vue d’organiser leur retour et sans que ces personnes ne puissent être orientées vers des structures d’hébergement généralistes. […]
Les personnes n’ayant engagé aucune démarche en vue de l’enregistrement d’une demande d’asile dans les 30 jours suivant leur arrivée en PRAHDA feront l’objet d’une décision de sortie prononcée par l’OFII et devront immédiatement quitter la structure.
Les personnes placées sous procédure Dublin pourront être maintenues dans le lieu d’hébergement le temps nécessaire à la mise en œuvre effective de leur transfert vers l’état responsable de l’examen de leur demande d’asile. »
b) Ces missions de contrôle et de signalement sont contraires - la FNARS l’a signalé à plusieurs reprises - à la déontologie du travail social (notamment du principe de confidentialité) et au principe d’inconditionnalité. Elles sèment le doute quant à la vocation d’accueil et d’accompagnement de ces établissements [8] 16. »
c) La question de l’accueil est ainsi devenue non plus un objet simple d’accueil et de solidarité internationale mais un marché de dupes, instrumentalisant toute personne et toute structure en générant des partenariats d’intérêts et de rejets.
Les murs ne sont plus là où simplement on les voit ou les démolit, mais dans les algorithmes de profit et de manipulation économico-financière et donc dans les stratégies politiciennes, bien loin de la place légitime de la dignité humaine.
6- Les Conventions Internationales ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas
Pour prendre connaissance du mode de concrétisation du sujet, identique et simultané sur Pau, les conclusions sont ici : 17
Mais comme les PRAHDA sont couplés à un système global de surveillance et d’expulsions, n’oublions pas de consulter ce site qui surveille l’évolution, année après année, des camps de réfugiés appelés pudiquement CRA – Centres de Rétention Administrative (prisons pour Étrangers) – 18
comme s’il était encore admissible, au XXI° siècle, d’enfermer des êtres humains qui changent de pays, alors même que la Déclaration Universelle des Droits Humains de 1948 stipule :
« Article 13-1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État. »
« Article 14-1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays. » 19
encadrés par la pensée prospective de son Préambule qui débute ainsi :
« • Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,
• Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme,
• Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression,
• Considérant qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations, … »
7- Les conclusions locales tournées vers la dignité
En conclusion provisoire (tout dessein politique nécessite d’être contradictoirement observé), le Collectif d’associations publie ci-après le compte-rendu des discussions avec la Préfecture des Hautes-Pyrénées :
Communiqué du collectif «Contre le mur de la honte»
Comme nous l’avions demandé, en particulier lors de la manifestation qui a réuni plus de 300 personnes mercredi dernier à Séméac à l’appel de notre collectif, la table ronde prévue en Préfecture ce vendredi a permis aux associations légitimes dans l’action en faveur des demandeurs d’asiles d’exprimer les enjeux réels de l’installation d’un centre d’accueil de type PRAHDA (Programme Régional d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile) sur le site du Formule 1 de Séméac.
Lors de cette table ronde, le représentant de l’État a affirmé la volonté de faire en sorte que l’accueil des exilés soit digne et se passe dans les meilleures conditions pour eux.
Dont acte.
Le Directeur Général d’ADOMA (ex-SONACOTRA), gestionnaire du futur centre, a présenté leur action nationale en réponse aux exigences du ministère, puis le dispositif sur Séméac. Et dans ce cadre, il s’est voulu rassurant quant à nos questions sur la prise en charge des aides financières, l’accès à des traducteurs professionnels, le transport pour aller à la préfecture de région à Toulouse où ils font leur demande d’asile, la gestion des repas, l’accès à l’école, les centres de loisirs, la santé, la petite enfance ou les structures du planning familial et les réponses sont a priori positives quant à leur prise en charge.
Dont acte.
De manière générale, les participants institutionnels ont déclaré leur volonté de réaliser un accueil respectueux des personnes qui ont vécu les pires souffrances dans leurs pays. Dans ce cadre, cet accueil se ferait progressivement et ne serait pas massif dès le mois d’août, répondant aux inquiétudes des riverains.
Dont acte.
Mais notre collectif ne se contentera pas de paroles et de bonnes intentions. Ces membres, qui sont ceux du Réseau Éducation Sans Frontières, de la Cimade, de la Ligue des Droits de l’Homme, seront présents à tous les moments de la mise en œuvre de ce projet afin d’en effectuer, en tant qu’experts de la gestion au quotidien des demandeurs d’asile, le bilan périodique et le contrôle effectif.
Plus que jamais notre collectif reste vigilant et actif pour que ces populations fragiles soient accueillies dans des conditions dignes et humaines chez nous mais aussi pour qu’elles puissent bénéficier d’une intégration harmonieuse et transparente au sein de notre population et en particulier la population de la commune qui les accueillera. Une première réunion aura lieu en août et un premier bilan en octobre : nous serons présents !
Les centaines de citoyens haut-pyrénéens qui se sont mobilisés ces derniers jours contre le symbole odieux du "mur de la honte" sauront à tout moment rappeler à tous, institutionnels, politiques, gestionnaires de l’accueil, que la solidarité est une valeur à laquelle nul ne peut déroger sur le territoire des Hautes-Pyrénées. »

* * * *
1 1. INTERACTIF Les murs anti-immigration à travers le monde
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/INTERACTIF-Les-murs-anti-immigration-a-travers-le-monde-2015-07-10-1333326 Audrey Dufour, 10/07/2015
3 https://www.prechi-precha.fr/tarbes-murent-lentree-futur-centre-daccueil-migrants/
4 Vidéo de l’article de La Dépêche https://www.ladepeche.fr/article/2017/07/25/2617917-un-rassemblement-devant-le-mur-anti-migrants-pour-protester-demain.html
5 Même vidéo : 00:27 – 00:35
6 « “ On est pour l’accueil des migrants mais de façon digne, sur un territoire plus élargi où l’on ne met pas ensemble 85 personnes dans un même endroit.” »
7 http://www.cnrtl.fr/definition/dignité
8 « L’accès à un hôtel en cours de transformation en centre d’accueil pour migrants près de Tarbes a été muré lundi matin 24 juillet par des riverains qui protestent en particulier contre leur venue dans ce « quartier résidentiel », a-t-on appris de sources concordantes. » http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/07/24/hautes-pyrenees-des-riverains-murent-un-hotel-transforme-en-centre-d-accueil-pour-migrants_5164270_3224.html
9 idem
10 organisations signataires : Réseau Éducation Sans Frontières 65, Ligue des Droits de l’Homme Tarbes-Bagnères-Lannemezan, Cimade 65, Attac 65, CGT 65, FSU 65, Parti Communiste Français 65, France Insoumise 65, Nouveau Parti Anticapitaliste 65, Parti Socialiste 65, Ensemble ! 65, Europe Écologie Les Verts 65
autres organisations présentes : Amnesty International 65, Solidaires 65
11 « Cet hôtel Formule 1, appartenant au groupe AccorHotels, fait partie des 62 établissements premier prix de l’enseigne rachetés par la SNI (filiale de la Caisse des Dépôts) pour devenir des structures d’hébergement et d’accueil, gérées par Adoma (ex-Sonacotra). https://www.prechi-precha.fr/tarbes-murent-lentree-futur-centre-daccueil-migrants/ »
12 http://www.nrpyrenees.fr/article/2017/07/28/81588-collectif-semeac-communique.html
Publié le 28/07/2017
13 https://iaata.info/Adoma-remporte-le-marche-PRAHDA-et-prepare-l-apres-CAO-2034.html
« Relevant de l’article L. 744-3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), le nouveau programme, connu sous le nom de PRAHDA (programme d’accueil et d’hébergement de demandeurs d’asile) vise sur le papier à proposer de « l’hébergement temporaire » […] Mais en pratique, un peu comme les CAO, il est très probable que les personnes y resteront plusieurs mois voire des années, étant donné que le logement à long terme normalement assuré dans les CADA (centres d’accueil de demandeurs d’asile) est fortement dysfonctionnel.»
lire à ce propos : https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/11/26/des-cao-au-prahda/
14 http://www.caissedesdepots.fr/andre-yche
15 https://iaata.info/Adoma-remporte-le-marche-PRAHDA-et-prepare-l-apres-CAO-2034.html
16 https://iaata.info/Adoma-remporte-le-marche-PRAHDA-et-prepare-l-apres-CAO-2034.html citant en [8] http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/11/08/la-france-se-prepare-a-expulser-plus-de-migrants_5027326_1654200.html
17 « Par Éric Normand, publié le 28 juillet 2017
Le préfet Eric Morvan et le responsable régional d’Adoma Michel Kessouari ont précisé ce jeudi les conditions d’accueil des demandeurs d’asile à l’ex-hôtel Formule 1. » http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2017/07/28/l-ex-formule-1-de-pau-accueillera-des-demandeurs-d-asile-en-septembre,2144384.php
18 CARTE DES CAMPS 2016, 6° édition
http://www.migreurop.org/article2746.html
19 www.ohchr.org/EN/UDHR/Documents/UDHR_Translations/frn.pdf