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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

 Source : Liberation - Resome - 2/5/2016

Ils ferment les frontieres ouvrons nos ecoles

 

Thomas Piketty, Alain Badiou ou Frédéric Lordon, des intellectuels de renom signent un mot d’ordre lancé par des étudiants et des professeurs : accueillir dans les écoles et universités tous ceux qui fuient les guerres, persécutions ou désastres économiques et environnementaux.

Nous prenons acte de l’impuissance de l’Europe à mettre en place des politiques d’accueil respectant la dignité et l’intégrité des exilés. Nous constatons les pratiques déshumanisantes des pouvoirs publics qui refusent de considérer ces femmes et ces hommes comme des individus animés de projets et de désirs, mais parlent de flux, de chiffres, de menaces, au mieux de potentiels, qu’il faudrait gérer, optimiser, contenir. Nous avons été les témoins de la logique d’attente interminable qui dépossède, à petit feu, les demandeurs d’asile de tout rêve et de tout espoir. Et parce qu’il est scandaleux de rester indifférent face au pourrissement des existences que produisent ces politiques, parce qu’il est intolérable de ne pas réagir face au manque de moyens destinés à assurer une vie décente sur le territoire d’installation, il nous semble nécessaire aujourd’hui d’appeler à une nouvelle conception de l’accueil.

Qu’on se tienne un instant parmi les assemblées générales des exilés des camps à Vintimille, à Calais ou à Paris, dans les centres d’hébergement partout en France, aux côtés des associations politiques de migrants, auprès des organisations de défense des étrangers. On entendra, parmi les revendications élémentaires et vitales du droit aux papiers et au logement, une demande s’élever : le droit à l’éducation, à l’apprentissage du français, à la reprise d’études. Car souvent, les personnes en exil n’ont pas accès à des cursus scolaires ou universitaires et les associations de cours de français sont débordées. Celles et ceux qui ailleurs se reconnaissaient comme étudiants, intellectuels, et se projetaient dans un métier, ne se voient définis ici qu’à travers des catégories administratives arbitraires et appauvrissantes.

Se tient donc un lieu : l’école. Une certitude : que la langue et la connaissance sont les fondements de la dignité et de la reconstruction de soi. Une revendication : la liberté d’étudier et de développer ses projets sur le sol où l’on vit. Nous avons décidé de répondre à cette nécessité. Partout, depuis septembre 2015, des groupes se constituent, des programmes s’ouvrent, très souvent soutenus par la direction des écoles et des universités, pour faciliter l’accès aux savoirs et à l’apprentissage du français aux réfugiés - qu’ils aient été reconnus comme tels ou non par l’administration française. C’est le cas, déjà, dans de nombreuses écoles et universités, et à travers des associations de Français Langue Etrangère (FLE) également, comme Infléchir ou Thot. Aujourd’hui, des centaines de réfugiés et exilés ont intégré les structures d’accueil que nous contribuons à construire. Nous refusons l’iniquité, et des institutions nous soutiennent dans cet engagement. Il ne s’agit pas de produire ici un nouveau projet de gestion «humanitaire», ni de s’inscrire dans une logique de charité : ce sont trop souvent les noms de l’asymétrie et de la dépossession. Au contraire, nous pensons qu’il faut faire l’effort de travailler ensemble avec les forces de ceux et celles qui ont traversé les frontières, et qui ont bien plus de solutions à proposer que nous n’en aurons jamais. Il est impératif de fonder ces espaces communs. Notre action s’inscrit dans une double urgence : d’un côté, l’accès au droit fondamental qu’est l’éducation pour tous ; de l’autre, l’exigence de faire de l’université le lieu par excellence de l’ouverture et de l’émancipation. Organisation de cours de FLE, mise en place de tandems linguistiques, d’activités culturelles et sportives, de films et de discussions, ouverture aux infrastructures des établissements d’accueil (bibliothèques, restaurants, campus), aide à l’orientation, accompagnement dans les démarches, tutorat enseignant et binôme étudiant, conférences où la parole est donnée aux migrants, moments festifs de rencontre…

La liste des possibilités est longue et les initiatives réussies nombreuses. Etudiants et professeurs en sont souvent à l’origine : il suffit de quelques personnes déterminées pour assurer que les établissements s’emparent de leurs responsabilités. A l’automne 2015, les promesses des présidents d’université et les appels à ouvrir leurs établissements aux réfugiés avaient entraîné une nuée d’espoirs : assurons-nous que cette mobilisation prend effet partout où elle est nécessaire. Nous, étudiants, personnels de l’enseignement supérieur, et professeurs solidaires, nous constituons en collectif afin de motiver et promouvoir la création de programmes similaires. Notre collectif propose de mettre en réseau l’ensemble des initiatives existantes ou émergentes, afin de s’organiser pour répondre aux besoins des premiers concernés. Nous appelons ceux et celles qui ne savent pas où commencer, comment faire, à qui s’adresser, mais qui ont pourtant conscience de la nécessité d’agir, à nous contacter. Chaque initiative est autonome et indépendante : nous souhaitons organiser un collectif horizontal de travail et de confiance entre tous ceux qui défendent les mêmes revendications ; un terrain fertile pour montrer qu’il est possible de s’organiser autrement, et pour lutter en faveur du droit à l’éducation et à la dignité de tous les exilés.

Cette tribune est signée par le Réseau Etudes supérieures et orientation des migrant-e-s et exilé-e-s (Resome), constitué par des étudiants, personnels et enseignants de l’EHESS, l’Ensad, la Femis, l’ENS-Ulm, d’AgroParisTech, l’ENS-Lyon, Paris-VIII Saint-Denis, Paris-X Nanterre, Paris-VII Diderot, Paris-Sorbonne, l’ENSCI et les organisations suivantes : association Migrens, Voyage au bout de la 11, RUSF Paris-VIII, InFLEchir. Parmi les premiers signataires  : Thomas Piketty, Edgar Morin, Alain Badiou, Eric Fassin, Frédéric Lordon, Catherine Wihtol de Wenden.

Lire la liste complète sur : www.resome.org

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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