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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Médiapart - RESF45 | 26/04/2016

Orléans, le 26 avril 2016

Mesdames et Messieurs les Conseillers du Loiret,

Monsieur le Président,

Un gosse dont vous aviez la charge est mort hier en prison.

De ce qu’il a enduré pendant son exode depuis le Mali, on ne sait pas grand-chose.

Il aurait du pouvoir s’en ouvrir à des éducateurs, à un psychologue, des médecins…

Mais il a du se contenter d’une chambre d’hôtel, du désœuvrement et de la compagnie d’autres jeunes aussi paumés que lui.

On sait qu’il a vu son frère mourir en mer, alors que lui en a réchappé.

On sait qu’il n’en dormait plus la nuit.

On sait qu’il avait une envie farouche d’aller à l’école et qu’il y était parvenu, en janvier.

Mais ça n’a pas suffi.

Non, toute l’aide que nous pouvons apporter à ces jeunes, toutes les batailles que nous menons avec eux pour faire reconnaître leurs droits ne suffisent pas à guérir leurs blessures et ne remplaceront jamais une réelle assistance éducative.

Quand la violence de l’institution, qui refuse ces jeunes et les laisse à l’abandon, s’ajoute à celle de l’exil, alors nous voyons poindre la folie.

Ce jeune venait d’avoir 17 ans. Il n’a pas su contenir cette folie et encore moins sa violence. Il y a à peine deux mois, il a blessé et détruit à son tour, en violant une jeune femme. Il a été incarcéré pour cela.

Et hier, il s’est suicidé.

Il a rejoint son frère mort en mer.

Il a rejoint tous ceux que les frontières tuent.

Il a payé de sa vie le prix que vous refusez de mettre pour accueillir tous ces gosses dignement.

Il y a quelques mois, vous nous accusiez d’avoir claqué la porte à l’une de vos réunions car nous n’acceptions pas que vous y refusiez la présence de représentants des jeunes.

Quand vous comprendrez que ces gamins sont avant tout en danger et donc à protéger et à être écoutés.

Quand vous admettrez que ce que nous faisons pour eux, et avec eux, ne crée pas d’appel d’air mais n’est qu’une attitude tout simplement humaine.

Alors, peut-être, pourrons-nous échanger.

Pour RESF45 et le Collectif Jeunes Isolés Étrangers du Loiret,

Ségolène Petit et Chantal Thabourin

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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