Terra | 09/06/2015
Hier, lundi 08 juin 2015, en début d'après-midi, les réfugié-es
expulsés de la chapelle, ont à nouveau été délogés, violemment, du
campement provisoire installé rue Pajol, devant la bibliothèque Vaclav
Havel. A 13h40, ils étaient une centaine quand les CRS ont débarqué
pour les chasser. Seules quelques personnes solidaires étaient sur
place à ce moment-là. Une distribution de nourriture venait de
commencer. les CRS ont rapidement encerclé les réfugié-es et commencé
à les embarquer dans un car qui est parti dans la foulée. Les divers
réseaux d'alerte ont été activés et des militant-es, voisin-es etc ont
accourus sur les lieux. La résistance a été très forte. Des chaînes
humaines se sont mises en place. La résistance des réfugié-es et
personnes solidaires a considérablement ralenti le travail des flics.
Plusieurs réfugié-es ont réussi à s'échapper de la nasse. Vers 17h, le
deuxième car est parti avec difficultés, plusieurs dizaines de
personnes ayant tenté de bloquer son départ en se mettant sur la
chaussée. Les CRS quittent les lieux sous les huées du quartier. Les
80 réfugiés arrêtés ont été envoyés au commissariat de l'Evangile dans
le 18e, 30 d'entre eux ont atterri en centre de rétention (14 à
Vincennes, 16 au Mesnil-Amelot). 17 réfugiés ont fini la soirée aux
urgences de l'hôpital Lariboisière: un réfugié a le pied fracturé, un
autre a un testicule explosé...
Le soir même, les réfugiés étaient à nouveau nombreux à se regrouper
devant la halle Pajol. Les personnes solidaires sont là aussi. On ne
lâche rien. La nourriture commence à arriver. Immédiatement, un
nouveau débarquement policier a eu lieu. Les CRS empêchent les gens de
récupérer les matelas et diverses affaires. Les renforts policiers
affluent. Pas de relâche pour la chasse!! Les réfugiés ne pourront pas
encore souffler ce soir. A nouveau, la solidarité se met en place.
Plusieurs personnes du voisinage accueilleront pour la nuit des
réfugiés. Un autre groupe trouvera refuge à l'ENS. Et la majorité est
accueillie au Bois dormant (un jardin partagé) situé à deux pas de la
Halle Pajol.
La solidarité ne faiblit pas. Envers et contre tout. Contre les
discours mensongers de la mairie et de la préfecture qui prétendent
outrageusement que l'évacuation s'est fait avec humanité, qui
prétendent que les réfugiés ont refusé de demander l'asile, qu'ils et
elles ont tous eu un hébergement... Voisins, militant-es, personnes
solidaires ne s'en laissent pas compter. La solidarité s’accroît et
s'élargit, la résistance aussi. C'est tout le quartier de la Chapelle,
et bien sûr au-delà, qui est désormais mobilisé et qui résiste contre
cette politique de traque aux réfugié-es. Réfugié-es, voisin-es,
personnes solidaires, nous ne lâcherons rien !