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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Dépêche | 09/06/2015 à 03:48, Mis à jour le 09/06/2015 à 07:33

Depuis mars des familles de réfugiés syriens s'installent régulièrement dans des logements promis à la démolition du quartier des Izards, la préfecture promet qu'elles ne seront pas expulsées vers la Syrie

Les premiers sont arrivés en mars, et depuis un flot ténu mais régulier des réfugiés syriens, s'écoule entre homs et Toulouse au rythme moyen d'une nouvelle famille par semaine. Homs était la deuxième ville du pays. Mais les missiles et les bidons de TNT lâchés par l'armée de Bachar al Assad ont rasé la moitié de la cité. Le quartier de Der Ballah où vivaient les dix-neuf familles réfugiées est entièrement détruit. Au regard de ce champ de ruine, les trois maisonnettes de la Cité Blanche et les neuf appartements d'Habitats Toulouse où elles ont trouvé refuge, constituent à tout le moins une pose pour les nombreux enfants et pour leurs parents âgés de 30 à 35 ans. Sans eau courante, et sans gaz dans les logements promis à la démolition, la vie s'organise autour du robinet planté dans un coin du terrain de jeux. Comme à un puits de village les femmes et les enfants viennent à tour de rôle remplir des bouteilles de plastique. Selon le directeur du Nouveau logis méridional, propriétaire des trois maisons de la Cité blanche, le quartier des Izards est devenu un point de chute clairement identifié par les familles de Homs qui souhaitent fuir la guerre. Les baraques délabrées et les appartements désaffectés sont le terminus provisoire d'un voyage au long cours autour de la Méditerranée. Une partie des dix-neuf familles a fui vers le nord. Arrivées en Avion jusqu'à Istanbul via Beyrouth, ce premier flot a ensuite rejoint le Maroc par un autre vol, avant de passer en Espagne. Les autres sont passées par l'Égypte avant de rallier l'Algérie, le Maroc et l'Espagne. Toutes ont essayé de s'installer de l'autre côté des Pyrénées où elles ont déposé des demandes d'asile politique. Mais après parfois plus de six mois d'errance dans les rues de Madrid, l'État espagnol leur a délivré un laissez-passer pour la France.

Riad Hassad, a émigré à Nice en 1991. Depuis quinze jours cet ancien habitant de Homs, joue les médiateurs entre les autorités Française, et les réfugiés syriens dont beaucoup sont de sa famille. «Il y a une dizaine de jours, la police est venue. Je leur ai expliqué que les familles n'ont rien pour vivre. Nous ne les avons pas revues». Riad est le seul du groupe capable de s'exprimer en Français. Depuis qu'il a quitté provisoirement le restaurant niçois qui l'emploie, il tente de régler deux questions urgentes : trouver des écoles pour les enfants, et accéder à l'aide médicale. A tous ceux qui douteraient de la probité des réfugiés toulousains, il propose de visionner les images qui ont été prises lorsque les familles mendiaient dans les rues madrilènes et promet «de rester aussi longtemps qu'il faudra pour trouver une solution». Mais pour le moment la situation des douze squats et plus que précaire. «Nous attendons qu'ils partent pour terminer la démolition des maisons. Depuis trois semaines leur expulsion est autorisée par un jugement du tribunal administratif. Mais nous ne demanderons l'expulsion que lorsque nous aurons une solution. Et la solution c'est à la préfecture de la trouver. Pas au Nouveau logis Méridional, explique le directeur de l'office.

«Ils n'ont pas vocation à retourner en Syrie», promet Olivier Delcayrou, directeur de cabinet du préfet de région. Dans l'immédiat la préfecture souhaite rencontrer chaque réfugié individuellement pour vérifier s'ils ont bien déposé une demande d'asile en Espagne où si certains doivent le faire en France. «Une fois que nous aurons ces informations nous verrons quelles propositions seront faites à ces familles (…) et si l'Espagne peut traiter jusqu'au bout les dossiers de demande qui auraient été déposés sur son territoire.»

Vite dit

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« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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