En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Utopia56 - 20/12/2021

Suite au naufrage d’une embarcation le 24 novembre 2021 au large de Calais ayant causé la mort d’au moins 27 personnes, Utopia 56 dépose plainte pour homicide involontaire et omission de porter secours auprès de la procureure du Tribunal judiciaire de Paris. Contre :

  • Monsieur Philippe DUTRIEUX, Préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord
  • Monsieur Marc BONNAFOUS, directeur du CROSS GRIS NEZ
  • Madame Claire HUGHES, directrice de Her Majesty’s Coastguards
  • X
  • Ainsi que contre toute autre auteur, co-auteur ou complice que l’enquête viendrait à déterminer.

Selon les témoignages des deux personnes rescapées, de proches de personnes décédées et de personnes ayant réussi la traversée le même jour, des appels de détresse auraient été portés aux services de secours français et anglais avant la découverte des corps par un bateau de pêche. Aucun secours ne leur aurait été immédiatement apporté. Selon une source judiciaire, l’enquête en cours,  dont est saisie la Junalco (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) aurait d’ores et déjà permis de confirmer l’existence de ces appels.

« Comment ces pays ayant humanité, morale et droits humains n’ont rien fait pour sauver la vie de 33 personnes. » s’interroge Saman, frère de l’une des personnes décédées.

Cette situation d’appels au secours restés sans réponse était déjà survenue le 20 novembre 2021 à 9 h 23. Ce matin-là, l’équipe d’astreinte d’Utopia 56 a reçu un appel de détresse depuis une embarcation à la dérive. Dans l’un des messages vocaux envoyés depuis l’embarcation, une personne exilée nous disait : « Par exemple si j’appelle le 999, ils disent appelez la France et quand on appelle la France ils nous disent de contacter le Royaume-Uni. Les deux se moquent de nous. »

« En tant que citoyens, et alors que certains fondements sont constamment bafoués par l’État et ses institutions, le droit reste notre seul rempart face à ces pratiques illégales et maltraitantes organisées envers les personnes en situation d’exil. » Charlotte Kwantes, coordinatrice nationale d’Utopia 56.

Alors que les autorités du Royaume-Uni ne semblent avoir ouvert aucune enquête suite à ce naufrage et que celle ouverte en France paraît se concentrer essentiellement sur le rôle des passeurs, Utopia 56 souhaite par le dépôt de sa plainte et des investigations qu’elle déclenchera que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce naufrage :

  • Les services de secours français et anglais ont été informés, comment se sont-ils organisés ?
  • Qui a pris les décisions et qui doit assumer les lacunes, les négligences et imprudences qui ont conduit à ce drame humain ?

La transparence et la vérité sont dues aux victimes et à leurs familles.

Il faut tirer les enseignements et conséquences y compris sur le plan pénal du naufrage du 24 novembre 2021 pour que, plus jamais, ces drames ne se reproduisent. 

Ce drame survient dans un contexte de répression systémique et de violation des droits fondamentaux :

  • Au Royaume-Uni, le Home office (Ministère de l’Intérieur anglais) cherche à rendre légale la pratique du refoulement, en dépit du droit maritime international et des droits humains (Le 13 septembre 2021, les images de la chaîne Sky News et de l’ONG Channel Rescue ont montré des garde-côtes anglais s’entrainant à repousser les embarcations en mer à l’aide de scooters des mers).
  • En France, la commission parlementaire sur les migrations relève que le budget investi par la France à la frontière est largement consacré à l’intervention policière (85%) plutôt qu’à l’aide humanitaire (15%).
  • L’avion de Frontex, agence européenne mise en cause pour une politique criminelle commis aux frontières intérieures et extérieures de l’Europe, intervient depuis fin novembre sur le Calaisis.
  • Les ministres Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti diffusent des contre-vérités et mensonges sur l’action de l’État et les conditions de vie des personnes exilées à la frontière.

Les politiques publiques françaises, le mensonge d’État, le déni de la vérité, contribuent quotidiennement à pousser les personnes en exil à fuir la France et à rejoindre le Royaume-Uni. Ainsi en 2021, plus de 30 000 personnes ont déjà rejoint les côtes anglaises, se tournant vers des réseaux illégaux faute de voies sûres et légales de passage.

« Un sac sur le dos, toutes et tous avaient une histoire à raconter, une histoire à construire. Les politiques menées aux frontières en ont décidé autrement », explique Nikolaï Posner, coordinateur de la communication Utopia 56.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA