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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : arretsurimages - Daniel Schneidermann - 18/11/2021

Chez mon ami Google Actu, je cherche ce matin Mimmo Lucano. Et je ne trouve rien. Enfin si : ressortent les suspects habituels, "Reporterre, L'Humanité, Charlie", les blogs de "Mediapart". Ni CNews, ni BFMTV, ni LCI, ni Franceinfo, aucun grand quotidien, aucune radio. Ni dépêche AFP (et rien non plus dans le moteur de recherche d'"ASI", dois-je reconnaître). C'est en toute discrétion médiatique que Domenico (Mimmo) Lucano a été honoré hier soir à la Bourse du Travail, à Paris, dans une salle pleine à craquer (sur les photos, on reconnait les élus insoumis Éric Coquerel et Danielle Simonnet).

Lucano est l'ex-maire de Riace, village de Calabre où il a initié, au début des années 2000, une expérience pionnière d'accueil et d'intégration de migrants afghans, érythréens, ou irakiens. Son village en voie de désertification s'en est trouvé revivifié. L'expérience de Riace a fait l'objet d'une curiosité mondiale. Lucano a été classé par le magazine Fortune, en 2016, parmi les cinquante "personnalités les plus influentes de la planète". Son expérience a été racontée dans un livre autobiographique, traduit en français (Grâce à eux, comment les migrants ont sauvé mon village, Buchet-Chastel). Wim Wenders lui a consacré un court-métrage. Matteo Salvini, ex-ministre de l'Intérieur d'extrême droite, lui voue une détestation personnelle.

 Mimmo Lucano a été condamné en septembre 2021 à treize ans de prison – le procureur avait requis sept ans – pour "escroquerie, abus de biens sociaux, fraude aux dépens de l’État et aide à l’immigration clandestine." Ayant fait appel, il a été laissé libre, mais interdit de séjour à Riace. Il n'est nullement soupçonné d'enrichissement personnel.  Il est accusé, sur la foi d'une écoute, d'avoir incité une migrante à se marier pour pouvoir rester en Italie. Il a aussi accepté (autre écoute) de délivrer une carte d'identité à une autre migrante, qui ne disposait pas de permis de séjour en règle. Surtout, il a attribué, sans appel d'offres, un marché de ramassage d'ordures à une coopérative liée aux migrants. Lucano reconnaît des erreurs administratives, mais estime que treize ans est une peine exagérée. Le procureur a pris soin de préciser : "Ceci n’est pas le procès de l’objectif noble et réel de l’accueil. […] L’enquête a concerné la mauvaise gestion des projets d’accueil et les vraies victimes sont les immigrés eux-mêmes, vu qu’ils n’ont reçu que les miettes des financements de l’État." Il a néanmoins requis sept ans d'emprisonnement.

Mimmo Lucano devrait être un héros de la gauche, toute la gauche, et au-delà. Mais dans ces temps de terreur du "grand remplacement", Riace n'est pas à la mode. Oui, le maire Lucano a organisé à Riace un "petit remplacement". Oui, il a autorisé les migrants à occuper des maisons abandonnées par leurs propriétaires, dans ce village qui se mourait, et où les nouveaux occupants, lis-je, ont ressuscité les traditions de la céramique, du tissage, du pressage d'huile d'olive, et j'en oublie. Oui le silence général sur Lucano est un signe, parmi d'autres, de la terreur intellectuelle bolloréenne. Benvenuto a Parigi, Mimmo Lucano !

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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