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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : huffpost - Paul Guyonnet - 29/11/2021

Sur le plateau de France 5, le garde des Sceaux a déclaré ne même pas envisager que les exilés puissent être privés de nourriture ou voir leurs tentes lacérées en France.

MIGRANTS - “Pardon, mais on ne peut pas tout mélanger...” Samedi 27 novembre au soir, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti s’est attiré l’ire des défenseurs et des associations d’aide aux migrants. Et pour cause: au cours de son passage dans C l’hebdo, sur France 5, le ministre de la Justice a voulu jouer sur un sujet pour le moins inopportun, le rôle du “ministre des droits de l’Homme” qu’il tente d’incarner depuis son arrivée à la Chancellerie

À la veille d’une réunion européenne contre le trafic migratoire qui s’est ouverte ce dimanche, et quelques jours après un drame qui a coûté la vie à 27 personnes tentant de traverser la Manche, l’ancien avocat a ainsi déclaré: “Je veux vous dire que le gouvernement, naturellement, n’a aucune posture hostile en ce sens que l’on permettrait impunément -rendez-vous compte!- de lacérer des tentes, et même qu’on l’encouragerait et qu’on ne distribuerait pas de vivres à ces migrants...” 

Et de poursuivre en évoquant des “drames inexplicables” avant de conclure: “Je ne veux pas qu’il y ait un seul téléspectateur qui ce soir puisse penser une chose pareille.” 

Associations indignées

Des propos qui ont fait bondir les associations et les travailleurs humanitaires, à l’instar du Secours Catholique, qui viennent en aide aux exilés des Alpes aux plages bordant la Manche.

Sur Twitter, l’ancien journaliste Manuel Domergue, aujourd’hui militant contre le mal-logement et engagé auprès de la Fondation Abbé Pierre a notamment rappelé que ces derniers mois, les autorités sont plusieurs fois intervenues à Calais pour empêcher la distribution de nourriture aux migrants, que des tentes ont effectivement été détruites et des couvertures volées. 

Dans le même temps, l’avocate Céline Coupard, très engagée dans la défense des sans-papiers et des étrangers, a évoqué la difficulté pour les associations de soutenir ces populations d’exilés. “Pensée pour celles et ceux qui sont harcelé.e.s au quotidien et celles et ceux qui sont empêché.e.s d’apporter vivres et eaux à des personnes particulièrement vulnérables, et leur amener un peu d’humanité”, écrit-elle sur Twitter. 

Et l’agriculteur militant pour l’accueil des réfugiés Cédric Herrou d’ironiser sur la même plateforme: “Dans ce cas (si le ministre n’est pas au courant de directives commandant ces actions, ndlr), Éric Dupond-Moretti devrait ouvrir une enquête pour savoir qui ordonne la maltraitance des personnes en migration. À moins que des coups de cutters sur le bien d’autrui ne méritent pas que la justice s’en mêle.” 

Pas d’ordre selon Dupond-Moretti

Car toujours sur le plateau de C l’hebdo, Éric Dupond-Moretti a semblé avoir la mémoire courte concernant certaines actions: en décembre 2017 par exemple, des tentes avaient été lacérées lors de la dispersion d’un campement de migrants à Paris, ou encore à Grand-Synthe en janvier dernier. “Je ne pense pas qu’il y ait un ordre gouvernemental pour lacérer des tentes et pour interdire que l’on distribue le strict minimum”, a-t-il néanmoins déclaré.

Et cela, après s’être positionné en opposition avec l’extrême droite qui a fait du refus de l’accueil des réfugiés un programme politique. “Le porte-parole du RN dit à propos des migrants coincés à la frontière polonaise qu’ils peuvent mourir de froid. Moi je ne peux pas me résoudre à laisser des migrants mourir de froid ou qu’on les laisse mourir noyés. Donc on fait tout pour sauver ces vies.” 

Sur ces sujets, plutôt qu’un enjeu qui serait d’ordre institutionnel, Éric Dupond-Moretti a préféré évoquer la faute d’initiatives individuelles. “Qu’il y ait eu un certain nombre de dysfonctionnements...”, a-t-il évoqué, ne terminant même pas sa phrase avant d’ajouter que de toute façon, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin était “intervenu” pour condamner ces exactions et sanctionner leurs responsables.

Une déclaration jugée oublieuse de la réalité pour Manuel Domergue et le journaliste Louis Witter, qui couvre de manière exhaustive la situation à Calais. Le premier a notamment rappelé que c’était la préfecture (soit le représentant au niveau local de l’État) qui avait interdit de nombreuses fois la distribution de nourriture aux exilés de Calais.

Le journaliste a de son côté rappelé que la même institution avait mandaté des sociétés pour expulser violemment les migrants en détruisant leurs biens, et fait appel à la voirie pour bloquer à l’aide de pierres certains accès aux ONG.

Chaîne de commandement

“L’agent de nettoyage qui lacère la tente obéit au commissaire de police qui conduit l’opération qui obéit au sous-préfet qui obéit au préfet qui obéit au Ministre de l’Intérieur qui obéit au Président de la République. La chaîne est simple”, a finalement résumé le reporter dans un autre message publié sur Twitter. 

Dans la même veine, plusieurs personnalités politiques sont encore montées au créneau face aux propos du ministre de la Justice. L’élue régionale écologiste Marine Tondelier a par exemple précisé que des preuves des lacérations et de l’interdiction de nourriture existaient bel et bien. 

De son côté, la responsable presse des Insoumis à l’Assemblée nationale Juliette Prados a simplement rappelé que trois députés LFI avaient été verbalisés (tout comme des travailleurs humanitaires) en septembre 2020, alors qu’ils venaient de distribuer des repas, enfreignant ainsi l’arrêté préfectoral.

 

Après ces très nombreux messages, le garde des Sceaux a soigneusement évité de relayer l’extrait de C l’hebdo ayant déclenché l’affaire sur les réseaux sociaux. Au contraire d’autres de ses interventions dans lesquelles il promouvait son action et le bon fonctionnement de la justice. 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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