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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Le Monde avec AFP - 01/12/2021

Documentées depuis plusieurs années lors des évacuations de camps, les dégradations ne résulteraient pas d’une « commande de l’Etat », selon Gérald Darmanin, qui a demandé qu’il y soit mis fin.

La ministre déléguée chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa, s’est rendue à Calais (Pas-de-Calais), mercredi 1er décembre, pour y défendre la prise en charge des migrants par le gouvernement après de nombreuses critiques d’associations et d’élus de l’opposition, dénonçant la lacération des tentes dans les camps après les évacuations ordonnées par les autorités.

« Le ministère de l’intérieur a donné aux prestataires de nettoyage l’instruction très claire de ne PAS lacérer les tentes des personnes migrantes, même après leur départ », a écrit Mme Schiappa sur Twitter lors de cette visite à Calais consacrée, selon son entourage, au « volet humanitaire » de la gestion des migrants. Des organisations, comme Human Rights Watch, dénoncent depuis des années ces dégradations, fréquemment documentées : le photojournaliste Louis Witter avait ainsi publié, dès décembre 2020, des images de tentes lacérées sur son compte Twitter.

Lire le récit :  Après la mort de 27 migrants dans un naufrage au large de Calais, la colère des associations

Critiqué depuis plusieurs années sur le sort des migrants dans le nord de la France, l’Etat doit de nouveau répondre du dénuement des personnes souhaitant se rendre au Royaume-Uni après la mort de 27 personnes dans un naufrage alors qu’elles tentaient de traverser la Manche, jeudi 26 novembre. « Quand la politique du gouvernement est inhumaine à Calais, en arrachant les tentes, les duvets ou les effets personnels, les migrants prennent tous les risques. On parle de femmes et d’hommes, pas de chiffres », a déclaré le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, sur RTL, le 29 novembre.

Pour Darmanin, « il n’y avait pas de commande de l’Etat »

Les dégradations de tentes surviennent quasi exclusivement à Grande-Synthe (Nord), une ville proche de Dunkerque qui compterait plus d’un millier de migrants. La situation est différente à Calais : un protocole mis en place en 2018 par la préfecture doit permettre aux migrants de récupérer les affaires confisquées dans une « ressourcerie », mais selon les associations, les modalités d’accès à cette structure privent en fait les migrants de leurs biens. La ministre déléguée a publié, mercredi, une photo de sa visite d’un « nouveau processus de récupération des biens abandonnés et nettoyages », sans apporter plus de précisions sur ce point.

Lire le reportage :  Dans la Manche, les sauveteurs au secours des migrants craignent d’atteindre « le point de rupture »

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait déjà tenté, sur BFM-TV, lundi, de freiner la polémique en reconnaissant la pratique de lacération des tentes mais en affirmant que ce ne serait pas une demande de l’Etat – les agents chargés du nettoyage, dans les situations documentées, n’en étaient en tout cas pas empêchés par les forces de l’ordre, l’huissier ou le représentant de la préfecture sur place :

« Une société privée était embauchée par l’Etat une fois que les évacuations étaient faites par les policiers et les gendarmes pour récupérer les tentes et pour les jeter, et ils les lacéraient, en effet. Il n’y avait pas de commande de l’Etat, c’est la société qui le faisait parce qu’elle prenait les tentes et les mettait ensuite à la benne. Nous avons demandé d’arrêter cela parce qu’on s’en est aperçu, notamment parce que des journalistes nous l’avaient montré. Mais ce ne sont pas des policiers et des gendarmes qui prennent des cutters et qui lacèrent des tentes. »

Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, avait déjà rejeté ces accusations ce week-end sur France 5. « Je ne pense pas qu’il y ait un ordre gouvernemental pour lacérer des tentes », s’était-il indigné avant de déclarer : « Le gouvernement n’a aucune posture en ce sens que l’on permettrait… Vous vous rendez compte de ce que l’on suggère ? Que l’on pourrait comme ça, impunément, lacérer des tentes et que même on l’encouragerait ? »

Dimanche, le pape François a, lui, exprimé sa « douleur » pour les migrants morts dans la Manche, ceux bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne et ceux qui meurent en Méditerranée. Il a lancé un nouvel appel « en particulier aux autorités civiles et militaires afin que la compréhension et le dialogue prévalent finalement sur tout type d’instrumentalisation ».

 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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