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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Cimade | 23/10/2014

Une famille kazakhe et ses 4 enfants entre 5 et 11 ans ont été interpellés hier en Vendée dans l’hôtel où ils étaient assignés à résidence par le préfet. Les gendarmes leur ont annoncé qu’ils les amenaient dans un autre hôtel à Paris, mais c’est au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot qu’ils ont été escortés. Tôt ce matin, une première tentative d’expulsion vers la Pologne a échouée.

Le gouvernement met en œuvre une stratégie de contournement de la justice, il tente ainsi d’enfermer et d’expulser les familles en toute discrétion. Une interpellation au petit matin suivie d’une expulsion programmée rapidement pour ne pas laisser l’opportunité aux juges de se prononcer sur la légalité du contrôle de police ou sur la légalité de la mesure d’éloignement.

En effet, les tribunaux français et européens sanctionnent fréquemment l’enfermement des enfants mineurs en centre de rétention. La Cour européenne des droits de l’homme a déjà condamné une fois la France dans son arrêt Popov le 19 janvier 2012 et les préfectures sont censées tout mettre en œuvre pour éviter l’enfermement des enfants.

Une autre famille tchétchène avec son bébé de 15 mois vient de passer 8 jours au CRA de Toulouse. La CEDH a pourtant demandé lundi 20 octobre à la France de suspendre son expulsion en Russie. Elle a rappelé les principes de la condamnation de 2012. Il a fallu attendre plus de 48 heures pour que le cabinet du ministre de l’intérieur prenne la décision d’assigner à résidence la famille dans un hôtel. Mais ce matin le bébé est encore derrière les barreaux à Toulouse.

Malgré les promesses de campagne du candidat François Hollande, la loi n’a pas été amendée. Une circulaire a simplement été signée le 6 juillet 2012 pour encadrer l’enfermement des familles en rétention. Dans les faits, l’enfermement des enfants reste une réalité. D’après les informations de La Cimade, il s’agit aujourd’hui de la 17ème famille enfermée en métropole depuis janvier 2014.

À Mayotte, aucune limite n’a été apportée à cette pratique traumatisante qui concerne des milliers d’enfants chaque année. La Cimade intervient aujourd’hui devant le Conseil d’État dans une affaire grave où une enfant de 6 ans a été enfermée illégalement, séparé de ses parents, parmi les adultes. Elle a subi des violences physiques durant cette privation de liberté.

La Cimade demande la libération immédiate des deux familles enfermées en centre de rétention. La loi doit changer pour mettre un terme à l’enfermement et l’expulsion des enfants partout en France.

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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