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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Charlotte Boitiaux - 21/10/2021

La tempête Aurore qui a frappé le nord de la France dans la nuit de mercredi à jeudi n’a pas épargné les camps de fortune, notamment à Grande-Synthe et Calais, où vivent presqu’un millier de migrants dans les bois. De nombreux exilés "en détresse" ont appelé toute la nuit les ONG pour obtenir de l’aide. Leurs abris ont été détruits par la force du vent et les tentes n’ont pas résisté aux fortes pluie.

La tempête Aurore qui a balayé le nord de la France, dans la nuit de mercredi à jeudi 21 octobre, a provoqué des dégâts dans les camp de migrants situés sur le littoral de la Manche. Sans surprise, les vents violents, à plus de 150 km/h, ont rapidement eu raison des abris de fortune des exilés qui vivent dans les bois ou sur des terrains boueux de la ville de Grande-Synthe.

"Toute la nuit, nous avons eu des appels", raconte Anna Richel, coordinatrice de l'association Utopia 56 dans la ville située à une quarantaine de km de Calais. "Ce fut très compliqué... Il y a eu énormément de vents, de pluie. Des trombes d'eau... Imaginez ce qu'ont dû vivre les migrants. Beaucoup d'abris ont été détruits, les tentes se sont envolées ou n'ont pas supporté le poids de l'eau".

 

Les migrants vivent les pieds dans la boue. Crédit : Utopia 56
Les migrants vivent les pieds dans la boue. Crédit : Utopia 56

 

Au bout du fil, les migrants ont confié "être effrayés". "Ils appelaient en disant qu'ils étaient trempés, que les enfants étaient trempés. Ils réclamaient de l'aide".

La veille, Utopia 56 avait tenté de prévenir les migrants de la violence de la tempête. Entre 800 et 1 000 personnes, dont de nombreuses familles avec enfants, vivent aujourd'hui à Grande-Synthe, principalement sur un terrain appelé "terrain des Jésuites". Leurs conditions de vie sont très précaires : lors des démantèlements, les tentes et affaires des migrants sont régulièrement saisis.

Pour faire face, Utopia 56 a ainsi distribué un surplus de bâches, mercredi soir, "mais ce fut dérisoire vu la violence d'Aurore".

Selon l'association, aucun blessé n'est à déplorer parmi les migrants.

Pas de dispositif spécial pour la tempête Aurore

Utopia 56 explique avoir interpellé la mairie de Grande-Synthe et la préfecture du Nord pour activer un plan spécial en vue de la tempête. "Mais personne ne nous a répondu", rapporte Anna Richel. "Nous voulions qu'ils débloquent des abris d'urgence de type 'plan grand froid'".

À Calais, même constat. Entre 1 500 et 2 000 personnes seraient présentes dans la ville, selon les ONG. "Et rien n'a été fait spécifiquement pour hier soir", explique Pauline Joyau également membre d'Utopia 56. Des bus chargés d'emmener les migrants vers les abris des centres d'accueil (CAES) sont dépêchés quotidiennement "mais ces dernières 48h, ils n'acceptaient pas les hommes seuls, faute de places. Donc beaucoup d'hommes ont dormi dehors cette nuit".

"Notre équipe a trouvé un mineur de 15 ans en pleine nuit", continue Pauline. "Apparemment, il avait été libéré du CRA [centre de rétention de Coquelles, ndlr] alors que la tempête était déjà là. Il était trempé."

La tempête Aurore a provoqué d'énormes dégâts dans toute la moitié nord du pays. Quelque 250 000 foyers sont actuellement privés d'électricité.

 

 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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