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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - La rédaction - 17/09/2021

Les associations et avocats qui défendent les droits des exilés dénoncent les expulsions vers des pays n’ayant pas mis fin aux renvois en Afghanistan, malgré la prise de pouvoir des Taliban.

Depuis le début du mois de juillet, la France n’expulse plus de ressortissants afghans vers leur pays d’origine désormais sous contrôle des Taliban. Si cette mesure est toujours d’actualité, elle est parfois contournée.

Car la France continue à placer des personnes déboutées du droit d’asile en centres de rétention administrative (CRA), voire de renvoyer vers d'autres pays européens des ressortissants afghans, racontent les associations présentes dans ces CRA, qui se sont réunies ces derniers jours sur le sujet.

Fin août, un jeune Afghan a ainsi été placé en CRA puis expulsé vers l’Autriche par la préfecture de Gironde alors que Vienne a affirmé continuer à pratiquer des renvois vers l’Afghanistan.

Dans les centres qu'elle gère, Marion Beaufils, responsable des questions de rétention pour La Cimade, en Ile-de-France, voit se multiplier ces cas: "Mais le simple fait de placer [les Afghans] en CRA est problématique, quand on dit publiquement qu'on n'entend plus les expulser", explique-t-elle, estimant que "la France se cache derrière son petit doigt". 

"Hypocrise totale"

"Ce sont des expulsions indirectes : la France n'expulse par directement vers l'Afghanistan, mais renvoie en Croatie, en Autriche... des pays qui eux vont exécuter les mesures d'éloignement et où il n'y a aucune garantie sur l'examen des demandes d'asile. C'est de l'hypocrisie totale", dénonce Me Ekaterina Sabatakakis, une avocate strasbourgeoise qui a eu plusieurs clients afghans en rétention ces derniers jours.

À lire : Afghans en France : entre "cynisme" des préfectures et protection incertaine

Elle a dû se tourner vers la Cour européenne des droits de l'homme pour l'un d'eux, "alors que les préfets disposent d'un pouvoir discrétionnaire et peuvent donner accès à la procédure d'asile", ce qui permettrait "d'arrêter le ping-pong avec des Afghans exténués et stressés", relève-t-elle.

Depuis le changement de régime en Afghanistan, "une vingtaine" de ces ressortissants ont été "transférés dans un autre pays européen dans le cadre du règlement de Dublin", qui confie le sort des demandeurs d'asile au premier pays d'entrée dans l'Union européenne (UE), confirme le ministère de l'Intérieur.

"Nous examinons néanmoins chaque demande au cas par cas et continuons à militer pour un moratoire sur les éloignements au niveau européen pour clarifier les choses", ajoute le ministère.

Car si la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suède ou la Finlande ont indiqué clairement qu'ils cessaient ces expulsions, nombre d'autres membres des 27 ne se sont pas positionnés officiellement, entretenant une zone d'ombre sur l'avenir de ces migrants.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

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