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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - kbennini - 22/08/2021

La mise en application de la mesure d'expulsion vers l’Algérie du cyberactiviste Algérien Mohamed Abdallah le 20 août 2021 a suscité l'émoi sur la toile et le terrain. Des recours avaient pourtant été déposés pour éviter à ce lanceur d’alertes de subir, comme d’autres prisonniers politiques, la torture dans les geôles algériennes, voire la mort. Rien n'y a fait, l'Espagne l'a remis à l'Algérie.

Hier, 20 août 2021 dans l’après-midi, à la veille d’un weekend calme de la fin des vacances, le couperet est tombé,  par l’intermédiaire du Secrétaire d'État à la Sécurité  au ministère de l’Intérieur espagnol Rafael Pérez Ruiz. L’avocate espagnole de Mohamed Abdallah a reçu l’annonce que son client était en passe d’être extradé. Il faut dire que Mohamed Abdallah a tout de suite deviné les raisons pour lesquelles un test PCR lui avait été imposé ainsi qu’à ses 33 codétenus. Ils ont alors immédiatement débuté une grève de la faim, en signe de protestation. Dans la nuit, ils ont tous été transférés du centre de détention Zona franca à Barcelone vers la ville littorale d’Almeria, pour qu’ils embarquent en direction de Ghazaouet en Algérie.

Gendarme algérien, objecteur de conscience, lanceur d’alertes et militant pour un État civil et de Droit, Mohamed Abdallah était chargé de la prise de vue aérienne militaire aux frontières algéro-tunisiennes, quand il décide de dénoncer la corruption. Inquiété, il a dû s’exiler avec femme et enfant et demander l’asile politique à l’Espagne voilà bientôt trois ans. Mohamed Abdallah, un homme sobre, charismatique et au verbe fort en langue arabe est très suivi sur les réseaux sociaux. Plusieurs fois victime de censure sur la toile, il rebondit toujours avec une simplicité déconcertante, à l’instar de Amir DZ ou de Mohamed Larbi Zitout avec qui il entretient une amitié solidaire entre opposants politiques. Tous trois font d'ailleurs l’objet de mandats d’arrêt internationaux à l’initiative du Pouvoir algérien.

L’épouse de Mohamed Abdallah a vainement réclamé des nouvelles de son mari, préférant rester toute la journée devant le centre de détention barcelonais Zona franca. Saisie d’effroi puis en proie à une crise aiguë de désespoir, elle a fini par apprendre qu’il aura été, selon la terminologie juridique, expulsé plutôt qu’extradé, dans l'attente de voies de recours qui n'auront jamais été tentées, puisque Mohamed Abdallah aura été expulsé bien avant cela. Assia Guechoud, militante basée à Strasbourg et chargée de la coordination de l’action contre l’extradition de Mohamed Abdallah, a précisé que selon elle que c'est le ministère de l’Intérieur qui est à  l’origine de cette volonté d’expulsion au pas de charge.  «Il a fait fi, à la fois, du ministère de la Justice espagnole et de la Cour européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg, qui a instamment réclamé un complément d’informations… ».

Choquée, la diaspora algérienne a tenu à exprimer son refus de cette décision inique, en organisant des sittings devant les différentes ambassades espagnoles à travers le monde, telles Bruxelles, New York, Londres etc.
Demain 22 août 2O21, une marche partira à 13h place de la République vers la place de la Nation. L’émotion sera grande, car depuis quelques heures, on sait que le bateau transportant Mohamed Abdallah et ses codétenus est arrivé au port de Ghazaouet en Algérie, depuis lequel Mohamed Abdallah a été acheminé vers Alger.

Quand les forces de Frontex avaient intercepté Brahim Chamseddine Laalami dans les eaux territoriales espagnoles, pour ensuite le livrer à la junte d'Alger,  cela avait déjà constitué pour l’Espagne un précédent, sorte d'appel d’air terrible pour tous les pays d’Europe, où les mouvements de droite identitaires sont de plus en plus décomplexés. Ces derniers connaissant un succès politique grandissant, les expulsions et les extraditions pourraient se multiplier s'ils arrivaient au pouvoir.

Yasmina K. Bennini

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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