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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Carine Rolland et Mego Terzian - 12/07/2021

Dans une tribune au « Monde », les présidents de Médecins du monde et de Médecins sans frontières dénoncent la situation de « non-accueil » subie par les mineurs non accompagnés, qui transforme la protection de l’enfance en instrument de politique migratoire.

Tribune. Dimanche 27 juin ont eu lieu les élections départementales. Parmi les dossiers prioritaires, les élus auront notamment pour charge d’assurer la protection des enfants et adolescents en danger présents sur leur territoire. La situation des mineurs non accompagnés (MNA) est actuellement préoccupante. Ils sont, de façon croissante, la cible d’attaques, de désinformation et d’instrumentalisation au profit de discours xénophobes. En dépit des obligations légales, les responsables politiques remettent systématiquement en cause leur prise en charge.

Aussi, le 16 juin 2021, un projet de loi relatif à l’enfance a été présenté en conseil des ministres. Au lieu d’assurer un véritable « cadre sécurisant et serein » pour l’enfant, celui-ci propose des dispositions renforçant l’approche sécuritaire vis-à-vis des mineurs non accompagnés. Parmi elles, la généralisation de l’utilisation du fichier national biométrique dit « d’appui à l’évaluation de la minorité », dénoncé de longue date par nos associations.

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Sous couvert de « mieux garantir la protection de l’enfance », ce fichier s’inscrit en réalité dans la politique de « non-accueil » que subissent ces jeunes en danger et transforme la protection de l’enfance en instrument de politique migratoire.

S’ajoute à cela une modification de la clé de répartition territoriale de leur prise en charge, en fonction de nouveaux critères qui ne tiennent en aucun cas compte de l’intérêt de l’enfant : rien sur les délais interminables de transferts entre certains départements qui retardent leur prise en charge ; rien sur les « doubles évaluations » qui conduisent des départements à remettre en cause la mesure de protection prise à l’initiative d’autres départements et à renvoyer des enfants à la rue.

Livrés à eux-mêmes

Comme le prévoit la loi, parce qu’ils sont âgés de moins de 18 ans et qu’ils se trouvent temporairement ou définitivement privés de la protection de leur famille, ces jeunes relèvent de la protection de l’enfance et donc des conseils départementaux, comme tout enfant en danger, sans condition de nationalité.

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Pourtant, dès leur arrivée en France, ils sont confrontés au rejet, à la suspicion, à la remise en cause de leur identité, de leur âge, de leur histoire. Sur la base d’évaluations sociales sommaires, subjectives et inadaptées, et alors même qu’ils ne bénéficient pas de mesures de protection minimales, ils se trouvent exclus de toute prise en charge. En attendant une décision judiciaire, qui, pour plus de la moitié d’entre eux, reconnaîtra leur statut de mineurs en danger, ils sont livrés à eux-mêmes pendant de longs mois, sans pouvoir accéder à un hébergement, aux soins, à l’éducation, à un suivi éducatif ou à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux (nourriture, vêtements, hygiène…). Ce qui dégrade encore davantage leur état de santé somatique et psychologique et compromet gravement leur accès aux soins.

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Chaque jour, nous rencontrons des enfants démunis, abîmés par leurs parcours de vie et migratoires. A cela s’ajoute, une fois arrivés en France, le non-respect du cadre légal existant relatif à l’accueil et à la prise en charge de ces enfants en danger ainsi que les nombreuses violations de leurs droits fondamentaux, ce qui ne fait que renforcer leur vulnérabilité.

La période qui s’ouvre est cruciale. Il faut replacer l’accueil et la solidarité au cœur des discours et des politiques publiques et en finir avec la mise en œuvre d’une politique du soupçon, qui a de graves conséquences sur l’accès aux droits et à la santé de ces enfants. Les MNA sont des enfants en danger qui doivent être considérés et protégés comme tels. Nous appelons les élus à prendre des engagements concrets et à renforcer les moyens humains et financiers pour assurer la protection et le respect des droits de tous les enfants en danger sur le territoire.

Carine Rolland est présidente de Médecins du monde ; Mego Terzian est président de Médecins sans frontières.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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