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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Maryline Baumard - 01/06/2021

Dans leur livre, Marie-Françoise Colombani et Clarisse Quillet assemblent les témoignages de jeunes migrants isolés qui ont troqué la misère de leur pays d’origine pour la solitude d’un Paris hostile. Elles les ont interrogés sur leurs souvenirs d’avant l’exil, faisant souvent émerger la figure centrale de la mère.

Livre. On pressent la question anodine, presque enfantine. De ces interrogations sans enjeu qui ne peuvent susciter que des réponses sans grand relief… Pourtant, quand les journalistes Marie-Françoise Colombani et Clarisse Quillet se saisissent du « qui te manque le plus ? », elles savent réveiller des pans entiers de vies enfouies dans les tréfonds de l’enfance, et en faire un petit ouvrage original qui ouvre sur la condition enfantine sur d’autres continents.

Pour cela, les autrices ont adressé cette question à des adolescents qui un soir ont tout largué. La question a ressuscité des bribes de leur première vie, des temps révolus, avec leur lot de drames, d’amours perdus et de moments que même les plus grands désespoirs n’effaceront jamais.

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Kadi est partie de Conakry, Grâce-Bénédicte d’Abidjan, Yassir de Kaboul. Comme les neuf autres héros du livre, ils ont rassemblé quelques affaires un soir, pour partir à la sauvette vers un autre monde, totalement inconnu et même pas rêvé. Ils n’ont pas attendu d’être en âge de marcher longtemps pour fuir, parce que la vie, elle, avait décidé de ne pas les laisser grandir en paix là où ils sont nés et où leurs enfants à leur tour auraient pu voir le jour.

Quête perpétuelle

En demandant à douze mineurs (ou jeunes majeurs) étrangers isolés, venus seuls en France, qui leur « manque le plus », c’est l’univers des mères et des grands-mères, celui d’une fratrie aussi parfois, que les journalistes réveillent. Un monde protecteur qu’ils ont dû lâcher pour fuir des violences, des guerres, la misère ou un mariage précoce avec un inconnu. Parfois, c’est un instant qu’ils ont envie de raconter comme pour être bien sûr qu’il perdurera. Ce que fait Mohamed le Guinéen, en se souvenant des larmes de sa mère quand il lui racontait les mauvais traitements de la part de ses oncles. « Ce jour-là, c’est moi qui l’ai consolée. A partir de là je me suis dit que la vie était un combat », raconte le jeune homme définitivement armé par ce moment fondateur. Ahmad le Soudanais, lui, reste en quête, des années après, des plats cuisinés par sa mère au Darfour. Des saveurs qu’il ressusciterait, si seulement au Soudan les garçons pouvaient regarder leur mère cuisiner…

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Marie-Françoise Colombani et Clarisse Quillet racontent des civilisations lointaines. Sensibles à l’errance et au déracinement, elles ont voulu par cet opuscule que les regards se tournent à nouveau vers ces migrants dont on ne parle plus trop. Déjà, de la « jungle » de Calais, où transitaient les migrants qui voulaient rejoindre la Grande-Bretagne, Marie-Françoise Colombani avait tiré en 2016 un récit baptisé Bienvenue à Calais, illustré par Damien Roudeau, le dessinateur œuvre cette fois encore. La vente de ce petit ouvrage solidaire, destiné aussi bien à un public d’enfants que d’adultes, permettra de financer les déjeuners qu’Agathe Nadimi, une enseignante parisienne qui tous les midis, depuis six ans, avec son association Les Midis du MIE (pour mineur isolé étranger), sert un plat aux jeunes qui vivent dans la rue.

« Celle que j’ai laissée », de Marie-Françoise Colombani, Clarisse Quillet et Damien Roudeau (illustrations), Actes Sud,

celle que jai laisse

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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