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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Charlotte Oberti - 17/05/2021

Une centaine de migrants a tenté dans la nuit de jeudi à vendredi de pénétrer dans l'enceinte du port de Calais, entravant la circulation. Un chauffeur routier a été légèrement blessé. Des débordements qui témoignent de l'urgence ressentie par les exilés pour franchir la frontière avec le Royaume-Uni, affirme une militante.

Une centaine de migrants a tenté dans la nuit de jeudi à vendredi 14 mai de pénétrer dans l'enceinte du port ultra-sécurisé de Calais. "Vers 3h, une centaine de migrants a investi la rocade Est en découpant le grillage situé au niveau du chantier du nouveau port", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais à l'AFP, confirmant une information de la Voix du Nord.

Ces migrants ont "tenté d'entraver la circulation en déposant du matériel sur la chaussée" et les policiers ont "fait usage de moyens lacrymogènes pour les disperser", a poursuivi la préfecture. 

De même source, la circulation a été "légèrement impactée" le temps de l'intervention des forces de l'ordre et "plusieurs camions ont subi des dégradations par des jets de projectiles". Un chauffeur, légèrement blessé à la tête, a par ailleurs été transporté par les sapeurs-pompiers au centre hospitalier de Calais.

"Les filières de passeurs ont multiplié leurs activités par deux et même trois"

Ces débordements ont fait bondir les élus de la région. "Il y en a marre... Je n'ai pas envie de revivre l'histoire passée", a lancé le président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. "On s'est battu avec Natacha Bouchart (la maire LR de Calais, ndlr) pour le démantèlement de la 'jungle' (en 2016, ndlr) et pour un règlement de la situation migratoire du littoral. L'État a pris des engagements, ils ne sont pas tenus".

L'édile Natacha Bouchart a elle aussi mis en cause le gouvernement : "J'ai demandé des renforts pour la BMR (brigade mobile de recherche, chargée des questions migratoires, ndlr), ils ne sont que 36 et j'ai prévenu l'État que les filières de passeurs avaient multiplié leurs activités par deux et même trois".

À (re)lire : Traversées de la Manche : comment se passe le retour à terre des migrants secourus en mer ?

Dans une lettre au Premier ministre, les deux élus ont demandé le déploiement immédiat de moyens humains et matériels supplémentaires. Dans cette zone frontalière, des technologies extrêmement sophistiquées sont déjà à l'oeuvre, comme des détecteurs de battements de cœur ou de chaleur humaine, pour contrôler les passages clandestins. Des moyens plus sommaires, tels l'installation de rochers, sont également utilisés pour empêcher les distributions de nourriture aux exilés sur place et ainsi décourager les candidats au départ.

Des centaines de migrants - Irakiens, Iraniens, Soudanais ou encore Érythréens - se trouvent dans la région de Calais. Désireux de gagner l'Angleterre, nombre d'entre eux tentent la traversée par la mer sur de petites embarcations ou par camions via le tunnel sous la Manche, au péril de leur vie.

"Le franchissement de la frontière devient urgent"

"Si ces faits sont violents pour les personnes exilées et pour les chauffeurs de camion, ce n'est qu'une conséquence de la violence exercée par l'État dans le contrôle de la frontière et dans la politique de lutte contre la présence des personnes exilées sur le littoral", a réagi Juliette Delaplace, chargée de mission sur le littoral Nord au Secours catholique, contactée par InfoMigrants.

Et de dépeindre un quotidien à Calais "insupportable" : "Les expulsions de campements se multiplient, les services de base à l'instar de l'eau ne sont pas assurés partout, les associations continuent d'être empêchées d'apporter de l'aide, et surtout, aucune solution de long terme adaptée aux personnes n'est proposée", énumère l'activiste. "Dans ce contexte, le franchissement de la frontière devient urgent."

À (re)lire : Calais : les migrants ne peuvent dormir que dans les centres officiels

Dans le même temps, pourtant, cette frontière entre les deux pays se veut de plus en plus hermétique, et son franchissement de plus en plus risqué. "Avec le Brexit, les rares voies d'accès légales au Royaume-Uni ont été restreintes", ajoute Juliette Delapace, selon qui les migrants prennent, par conséquent, davantage de risques pour tenter de traverser.

De son côté, Londres s’est engagé ces derniers mois à rendre la traversée de la Manche "non viable". Les autorités prévoient notamment de rendre le séjour dans le pays plus difficile pour les demandeurs d’asile qui arrivent par des moyens illégaux au Royaume-Uni. 

Pas de quoi imposer une halte aux traversées : depuis le début du mois de mai, plus de 180 migrants ont été secourus dans les eaux françaises et ramenés à terre, selon les chiffres communiqués par la préfecture maritime.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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