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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : franceinfo - Radio France - 01/05/2021

Les 236 migrants, secourus en mer mardi au large de la Libye par l'équipe de l'Ocean Viking, sont arrivés ce samedi en Sicile.

"Il y a un drame qui se joue en Méditerranée, et l'Europe ferme les yeux", a déclaré samedi 2 mai sur franceinfo Fabienne Lassalle, la directrice adjointe de l'ONG SOS Méditerranée, alors que les 236 migrants, secourus en mer mardi en Libye par l'équipe d'Ocean Viking, sont arrivés ce samedi en Sicile. "Il y a un refus de responsabilité des États, une totale défaillance", a-t-elle dénoncé.

franceinfo : Comment s'est passée cette arrivée en Sicile ?

Fabienne Lassalle : L'arrivée en Sicile s'est déroulée relativement correctement : au bout de plusieurs jours, nous avons eu l'information que le port d'Augusta en Sicile nous était ouvert pour débarquer ces 236 personnes. Ils sont arrivés ce matin à 9 heures : les autorités sanitaires sont venues, ont effectué des tests Covid-19.
Et puis peu à peu le débarquement a commencé. Il a débuté à 12 heures, il s'est terminé à 17 heures samedi.

Sur ces 236 personnes, il y a combien de nationalité différente ?

Il y a une dizaine de nationalités différentes, essentiellement d'Afrique subsaharienne et de la Corne de l'Afrique. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y avait 130 mineurs, c'est tout à fait inhabituel dans ses proportions. Parmi eux, 119 non accompagnés, donc des enfants qui sont jetés seuls sur ces embarcations précaires et qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie. Alors des mineurs isolés, on en a toujours eu beaucoup : on sait que bien souvent, s'il y a une possibilité de fuir, les parents privilégient le fait que ce soit leurs enfants en premier qui puissent fuir la Libye, vu ce qu'ils subissent là-bas. La seule porte de sortie, c'est la mer, malgré les dangers. Beaucoup nous le disent : "plutôt prendre la mer, que de mourir en Libye."

Dans quel état physique et moral se trouvent ces personnes ?

La mer était très mauvaise ces derniers jours. Quand ces persones sont récupérées, elles sont transies de froid, désydratées et très perturbées. Elles ont également toutes les séquelles physiques de leur passage en Libye. Je pense à tous ces mineurs qui ont été battus, passés à tabac, parce qu'ils hésitaient à monter dans les canoés. Jusqu'au dernier moment, ils se sont faits battre par les passeurs, donc ils sont souvent très traumatisés. Il faut un vrai temps à bord pour panser les plaies physiques et morales.

On se souvient de l'opération Mare Nostrum en 2013, de Triton l'année suivante. Toutes ces opérations ne permettent pas de déboucher sur une politique européenne ?

Depuis 2013, on n'a cessé de voir refluer, diminuer les moyens en mer, et notamment ce dégagement des États qui se sont dégagées en termes de moyens maritime, mais aussi de moyens aériens. Il y a un refus de responsabilité des États, une totale défaillance et effectivement, on n'arrive à rien, ce qui est déplorable. Les naufrages se succèdent et il y a de moins en moins de moyens pour aller les secourir.

Seuls les humanitaires sont présents, et encore : les quelques navires qui œuvrent sont plusieurs à être bloqués pour des raisons administratives par les autorités italiennes. Il y a un grand vide dans cette Méditerranée, un drame qui se joue, et l'Europe ferme les yeux. On a transféré la responsabilité de la coordination du sauvetage aux autorités libyennes, or les Libyens ne sont pas en capacité de mener cette mission.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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