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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Gisti - action collective - 19/03/2021

Le gouvernement français doit renoncer à mettre en œuvre la Déclaration d’entente sur la protection des mineurs signée le 7 décembre dernier avec le Maroc.

Cette déclaration a pour objet d’organiser le renvoi des mineur⋅es marocain⋅es en situation d’errance sur le territoire français vers leur pays d’origine. Elle s’appuie sur un schéma de procédure qui fixe le cadre juridique de la collaboration entre les deux pays.

Si la recherche de la famille d’un⋅e mineur⋅e étranger⋅e en situation d’isolement sur le territoire français et l’élaboration d’une proposition de retour entrent dans le cadre des obligations internationales de la France, c’est à condition que ce projet corresponde à son intérêt supérieur et qu’il y consente de manière éclairée. L’ensemble de la procédure doit, en outre, comporter à chaque étape des garanties suffisantes permettant de s’assurer du respect de ces conditions.

Force est de constater que le schéma de procédure élaboré par les services du ministère de la justice ne respecte aucun de ces principes :

  • Pour pouvoir évaluer la situation de l’enfant et envisager un retour, le ou la juge des enfants doit avoir accès à des informations fiables sur la situation familiale et les conditions d’accueil au Maroc. Il ne peut être question de se contenter d’un simple questionnaire adressé à la partie marocaine, comme le prévoit le schéma de procédure.
  • Les conditions dans lesquelles le consentement de l’enfant doit être recueilli ne sont entourées d’aucune garantie. Il est prévu qu’un « travail éducatif devra être réalisé en amont par les services sociaux français afin de faire adhérer le mineur à la mesure ». Quel peut être le sens d’un tel travail dès lors, qu’au final, la mesure pourra être exécutée de force ? Dans ces conditions, le seul rappel de la possibilité pour le ou la jeune de solliciter l’assistance d’un⋅e avocat⋅e est insuffisant. Sa présence doit être obligatoire à toutes les phases de la procédure. L’enfant doit aussi disposer d’un recours effectif en cas de décision contraire à son intérêt, ce qui suppose qu’en cas d’appel, l’exécution de la mesure de retour soit suspendue.
  • Il est explicitement prévu « de requérir le concours de la force publique » pour renvoyer des mineur⋅es sans leur consentement, ni celui de leur famille. Une telle mesure ne peut être conforme à l’intérêt supérieur de l’enfant. L’éloignement forcé d’un⋅e mineur⋅e de nationalité étrangère est prohibé par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. C’est au prix d’un véritable détournement de sa législation en matière de protection de l’enfance que la France tente de se soustraire à cette interdiction. Une telle perspective ne peut que dissuader les jeunes marocain·es en danger sur le territoire français de solliciter une aide ou d’à adhérer à la mesure de protection qui leur est proposée.
  • En prévoyant la possibilité pour le parquet français de dénoncer « aux fins de poursuite » les infractions commises en France, ce texte expose ces enfants à des poursuites pénales à leur arrivée au Maroc. Il existe aussi des risques de poursuite pour « délit d’émigration » puisque la législation marocaine permet de sanctionner les personnes, y compris mineures, qui ont quitté illégalement ce pays.
  • Que l’enfant soit confié à sa famille ou à un service social au Maroc, on peut s’interroger sur la capacité des autorités marocaines à garantir sa sécurité et son bien-être. Plusieurs rapports de l’Unicef rappellent qu’en raison du manque de moyens mais aussi de l’absence de consensus social sur la notion de violence à l’égard des enfants (châtiments, exploitation, abus sexuel…), toutes les situations de danger ne donnent pas lieu à une mesure de protection et que les les 16-18 ans n’en bénéficient qu’exceptionnellement [1].
  • Enfin, ce texte ne prévoit aucune disposition particulière visant à repérer et protéger les mineur·es marocain·es qui seraient éligibles à une protection au titre de l’asile ou qui seraient victimes de traite des êtres humains.

Finalement, sous couvert de coopération en matière de protection de l’enfance, cette déclaration d’entente entre les deux pays ne constitue rien d’autre qu’un accord en matière migratoire qui ne dit pas son nom. Il permet à la France de se débarrasser à bon compte d’enfants en situation de danger sur son territoire.

Nous demandons la suspension immédiate de son application. Tous les enfants en danger sur le territoire français doivent bénéficier d’une prise en charge pérenne.

Paris, le 19 mars 2021

Organisations signataires :

  • Aadjam (Association d’accès aux droits des jeunes et d’accompagnement vers la majorité)
  • Admie (Association pour la défense des mineurs isolés étrangers)
  • ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers)
  • Adjie (Accompagnement et défense des jeunes isolés étrangers)
  • Amnesty International
  • ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
  • CCFD-Terre Solidaire
  • La Cimade
  • Collectif vigilance pour les droits des étrangers Paris 12e
  • DEI-France
  • EGM (États généraux des migrations)
  • Fasti
  • Gisti
  • Hors la rue
  • InfoMIE
  • Kids Empowerment
  • Ligue des droits de l’Homme
  • Me Delanoë Daoud, co-responsable du Pôle MIE de l’Antenne des mineurs
  • Me Roth, co-responsable du Pôle MIE de l’Antenne des mineurs
  • Médecins du Monde
  • Mrap
  • RESF
  • Secours Catholique – Caritas France,
  • SNPES-PJJ/FSU
  • Syndicat des avocats de France
  • Syndicat de la magistrature
  • Utopia 56

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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