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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : NPA - Jeanne Blue - 20/02/2021

Le vendredi 5 février, une enfant mineure de 11 ans a été retenue pendant 8 jours, pour un doute sur ses papiers ; dans la « zone d'attente » de l'aéroport d'Orly, sans lien social et dans des conditions inhumaine.

L’histoire révélée par Libération est particulièrement scandaleuse, vendredi 5 février, 3 jeunes filles mineures avec des passeports guinéens, atterrissent à l’aéroport d’Orly par le vol Iberia 3406 en provenance de Madrid. La police des frontière est étonné par leurs papiers d’identité et leur petites ressources, 100€ pour 3. Résultat : deux des trois jeunes filles vont pouvoir quitter l’aéroport le lendemain mais Jordana* va rester à l’aéroport pendant 8 jours, jours et nuits.

Lorsque sa mère se déplace à l’aéroport pour la récupérer, la police n’est pas convaincue de la véracité de l’acte de naissance qui est censé prouver sa parentalité, découvrant qu’elle n’est pas guinéenne mais camerounaise. Alors le Tribunal de Créteil est saisi et la juge des libertés et de la détention demande à placer Jordana en zone d’attente de l’aéroport pour une durée indéterminée.

Cette jeune fille se souviendra longtemps de son arrivée à l’aéroport de orly, le vendredi 5 février en provenance de Madrid. Le placement en détention qui va suivre est très compliquée pour elle : de 7h30 a 21h elle est en zone d’attente dans l’aéroport puis le soir elle est transférée à l’hôtel ibis proche de l’aéroport. Pendant la journée elle ne peut rien faire, elle est dans une pièce de 6m2, selon un témoignage recueilli par Libération , et elle peut à peine prendre l’air.

Le soir à l’hôtel elle est dans un étage réservé pour des passagers dans le même cas qu’elle, étage surveillé par des policiers. Selon un témoin, au fil des jours, elle devient de plus ne plus silencieuse et mange moins. En effet les repas ne sont vraiment pas copieux, et sont de de très mauvais qualités « des barquettes en aluminium aux saveurs insipides réchauffées au micro-onde » selon Libération

Les conditions inhumaines de détention pour une fillette de onze posent question et sont un énorme scandale. Un de plus dans un système où les migrants et étrangers sont sans cesse persécutés pour leur couleur de peau. L’histoire de cette fillette obligée de passer plus de 12h par jour, seule, dans un espace de 6 m2 pendant plus d’une semaine, et qui a eu pour seule opportunité de prendre l’air, une minuscule cour entre les bâtiments de l’aérogare, recouverte d’un grillage anti-évasion, et surveillé par les forces de police, est scandaleuse.

Ce système mène à des situations inhumaines, l’histoire de la rétention d’un enfant de 11 ans pendant 8 jours montre une nouvelle fois son horreur. Plus que jamais, pour que jamais de telles situations ne se répètent, il est nécessaire de se battre pour l’abolition des frontières et pour la régularisation de tous les sans-papiers sans conditions.

*Le prénom est un prénom d’emprunt

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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