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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Dépêche - Sophie Loncan - 08/02/2021

Scolarisés , ces jeunes migrants en contrat d’apprentissage se voient refuser l’autorisation de travailler par la préfecture. Leurs patrons se battent pour obtenir leur régularisation.

"C’est un sabotage de la préfecture, alors que ces jeunes ne demandent qu’une seule chose : travailler". Maître Mathieu Oudin, avocat militant pour la cause de jeunes migrants, scolarisés et en contrat d’apprentissage dans les Hautes-Pyrénées, ne décolère pas. Depuis plusieurs mois, lui et les patrons de Séverin, Siaka, Alfousseyni, Alfa, Oumar, et Vally, apprentis (la plupart arrivés mineurs sur le sol français), se battent contre les autorités qui refusent de leur délivrer des autorisations de travail, malgré leur contrat en poche. Certains, comme Vally (apprenti chez Miroiterie-Menuiserie Miradour à Aureilhan), et Oumar (couverture zinguerie à Bazet) sont même sous la menace d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). "Révoltant" pour leurs professeurs et employeurs, qui témoignent de leur motivation, et des compétences acquises à force de travail et de persévérance.

Alfousseyni dans l’atelier. Dr
Alfousseyni dans l’atelier. Dr
Siaka et son patron M.De Castera
Siaka et son patron M.De Castera
Patron compagnon

"Des jeunes qui ont envie de travailler comme lui, ça devient rare en France !" Philippe Touzanne, charpentier et dirigeant de l’entreprise TCB, technique charpente bois des Pyrénées, à Lannemezan, ne tarit pas d’éloges sur son apprenti Séverin. "Il a eu un parcours très difficile. C’est un jeune très attachant, qui fait tout pour réussir." Et M. Touzanne, fait tout pour l’aider. Lorsque Séverin, 19 ans aujourd’hui, obtient son CAP charpente au lycée Sixte et Vignon à Tarbes, il décide de le garder et de l’inscrire au centre de formation du compagnonnage à Plaisance-du-Touch. Il y prépare une mention complémentaire "métiers du bois", depuis la rentrée de septembre 2020.

Séverin est au CFA compagnonnage à Plaisance-du-Touch./DR
Séverin est au CFA compagnonnage à Plaisance-du-Touch./DR
De la rue à l’école
Oumar et son employeur. DR
Oumar et son employeur. DR

Comme Séverin, Oumar, 21 ans, a quitté la Guinée pour fuir la violence. Il a traversé le désert, la Méditerranée, perdu des compagnons de route, pour une destination inconnue, promise meilleure. "Je ne savais pas où j’allais", raconte-t-il. "Je ne pouvais plus rester en Guinée. Je suis arrivé en France, un peu par hasard." Aidés par le monde associatif, notamment la Cimade à Tarbes, ces jeunes sans papiers, sans famille, sans nourriture et sans toit… se sont accrochés à leur objectif : réussir ! Et après plusieurs années de galère, ils ont gagné un premier combat contre l’administration : aller à l’école. "Ils ont tous d’excellents résultats", assure Jean Travert, professeur de mathématiques à Sixte et Vignon, et porte-parole de ses collègues enseignants. "Ils s’accrochent à leurs études parce qu’ils savent que c’est par le travail qu’ils s’en sortiront. Alors pourquoi les priver de ce droit fondamental ?" Leurs encadrants ne comprennent pas pourquoi, dans le pays des droits de l’Homme, on "refuse de régulariser ces jeunes qui réussissent leur intégration, et souhaitent faire des métiers boudés par notre jeunesse française ."

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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