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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Charlotte Oberti - 14/01/2021

Des centaines de demandeurs d'asile, logés dans d'anciennes casernes militaires du Kent, au Royaume-Uni, se sont mis en grève de la faim lundi. Ils protestent contre la dégradation de leurs conditions de vie dans ce centre, au sud-est de Londres, dont ils réclament la fermeture.

"Nous sommes ici depuis cinq mois, et rien ne bouge" ; "En pleine pandémie, ce n'est pas juste d'héberger plus de 400 personnes dans ce camp !" ; "Nous sommes des victimes, pas des criminels". Dans la région de Kent, au Royaume-Uni, des dizaines de demandeurs d'asile, munis de pancartes, masqués et emmitouflés dans des anoraks, ont protesté mardi 12 janvier contre les conditions de vie qu'ils jugent déplorables à l'intérieur du centre dans lequel ils sont hébergés. La veille, des centaines de résidents - 350, indique le journal The Guardian - ont entamé une grève de la faim pour les mêmes raisons.

Bâtiments encerclés de fils de fer barbelés, le centre en question qui a été établi dans d'anciennes casernes militaires (aussi appelées casernes de Napier) situées près de la ville de Folkestone, dans le sud de l'Angleterre, a davantage des allures de prison que de centre d'accueil. Ici atterrissent des migrants, au prix d'une périlleuse traversée de la Manche, dans l'espoir de pouvoir obtenir l'asile. Actuellement, 400 hommes vivent entassés dans des conditions hygiéniques insalubres, pour la majorité depuis le mois de septembre.

Toilettes cassées, lavabos hors d'usage, espaces de vie bondés alors que se propage dans la région une nouvelle souche de Covid-19 : les occupants des casernes de Napier, ainsi que des membres d'associations, relaient régulièrement les problèmes structurels de ces bâtiments inadaptés, exigeant leur fermeture. 

Des avocats de résidents ont d'ailleurs fustigé une situation qui pourrait même s'avérer illégale, selon eux, alors que les migrants se retrouvent entassés à 15 par chambre. Outre les problèmes matériels, les demandeurs d'asile dénoncent la lenteur, voire la stagnation, de leurs demandes administratives.

"Cela fait cinq jours que je dors dehors"

En réaction à cette vie "temporaire", deux tentatives de suicide auraient eu lieu depuis la semaine dernière, selon différents médias britanniques. Des résidents ont par ailleurs choisi de protester contre leurs conditions d'hébergement en dormant à l'extérieur des bâtiments, quitte à braver le froid hivernal.

"Cela fait cinq jours que je dors dehors", explique un demandeur d'asile soudanais, dont le témoignage a été rapporté le 13 janvier par l'ONG Care4Calais. "Nous sommes trop nombreux à utiliser une douche et un toilette. Nous n'avons aucune intimité. La nuit, personne ne peut dormir car il y a trop de bruit. La situation est insupportable", dit-il, ajoutant être stressé et inquiet à l'idée de contracter le coronavirus.

Ce migrant, dont le nom n'a pas été divulgué, a également affirmé que les gérants du centre lui avaient dit que s'il faisait des commentaires sur "les conditions ici", sa demande d'asile pourrait en être affectée. 

Clause de confidentialité

En novembre, alors que des grèves de la faim et des tentatives de suicide avaient déjà été recensées, des associations avaient tiré la sonnette d'alarme sur les pratiques des gestionnaires des lieux.

Selon elles, leurs membres qui intervenaient auprès des demandeurs d'asile étaient tenus de signer une clause de confidentialité. Ce document, relevant de l'Official Secrets Act, une loi destinée à protéger les enjeux de sécurité nationale, était censé éviter des fuites d'informations concernant les occupants du centre. En décembre, des avocats de migrants s'étaient par ailleurs vu refuser l'accès des lieux.

À (re)lire : À Calais, le Brexit ne changera rien au sort des migrants

En réaction aux polémiques, Chris Philp, le ministre britannique chargé de l'immigration, a affirmé que les migrants n'étaient en aucun cas détenus dans ces lieux. "Ils sont libres d'aller et venir, en fonction des restrictions liées au Covid-19", a-t-il indiqué cette semaine. 

Peu enclin aux concessions, il a par ailleurs estimé que "ces migrants n'auraient pas dû [venir au Royaume-Uni] en premier lieu". "Les résidents de Napier sont généralement venus de France sur de petits bateaux. C'est un voyage non seulement dangereux mais aussi inutile."

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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