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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Anne-Diandra Louarn - 21/12/2020

Alors que la l'Ile-de-France concentre près de la moitié des demandes d'asile de l'Hexagone pour seulement 19 % du parc d’hébergement disponible, le gouvernement français a annoncé, vendredi, un nouveau dispositif d'accueil. Le but : désengorger la région parisienne, prévenir la formation de campements de migrants et répartir l'accueil dans les autres régions de France. InfoMigrants fait le point sur les principales mesures qui s'appliqueront dès janvier et pour deux ans.

"Desserrer la pression en Ile-de-France" et assurer "une meilleure répartition vers les régions" : c'est avec ces deux principaux objectifs que Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la Citoyenneté, a présenté vendredi 18 décembre un nouveau schéma national d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés en France. Ce nouveau dispositif entrera en vigueur le 4 janvier 2021 pour une période de deux ans.

Réorientation en région

"Les demandeurs d’asile qui sont issus des régions en tension (comme à Paris et ses alentours) pourront être orientés vers des régions dans lesquelles il va y avoir des places disponibles", et ce dès la demande d'asile, a indiqué Marlène Schiappa.

Concrètement, la réorientation s'effectuera lors de l'entretien avec l'Ofiiau Guichet unique des demandeurs d'asile (GUDA) : "Dans le cas où vous ne disposez pas d'un hébergement, un agent de l’Ofii peut vous proposer une orientation en région. L'Ofii vous indiquera alors votre région d'accueil ainsi que l'adresse du centre dans lequel vous devez vous rendre", explique le ministère de l'Intérieur. Un titre de transport sera également remis pour rejoindre les lieux sous cinq jours. 

Prônant "un rééquilibrage territorial", l'État prévoit de faire passer de 46% à 23% la prise en charge de la demande d'asile en Ile-de-France.

À la Cimade, association d'aide aux migrants, on craint toutefois que le nouveau dispositif sature rapidement : "En 2020, le nombre de demandes enregistrées a spectaculairement chuté en raison de la fermeture des frontières (75 000 demandes). Mais si, en 2021, le nombre de demandes est très important, comme en 2019 (environ 135 000 premières demandes en métropole), le nombre de places en région sera aussi insuffisant."

L'association regrette également que l'orientation régionale ne concerne pas les personnes ayant déjà une demande en cours en Ile-de-France et qui attendent parfois depuis des années, une solution d’hébergement. "C’est le cas en particulier les Dublinés qui ont un accès très faible au dispositif national d’accueil (14% fin 2019)".

De la même manière, "si on réserve les places de région à ceux qui sont en Ile-de-France, un homme isolé qui a déjà peu de chances d'avoir une place risque de se précipiter vers Paris en espérant être relocalisé. Cela peut provoquer une logique centrifuge si on ne prend pas assez en compte ceux qui sont déjà présents sur le territoire", poursuit la Cimade.

Une fois sur place

À son arrivée dans sa nouvelle région d'accueil, le demandeur d'asile passera environ un mois dans une structure provisoire où seront assurés hébergement, domiciliation et suivi social et administratif, avant d'être dirigé vers un centre d'hébergement de la même région, en centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) ou en hébergement d'urgence pour demandeurs d'asile (HUDA), jusqu'à la fin de l'instruction par l'Ofpraou la CNDA.

Se déplacer en dehors de la région d'accueil

Le demandeur d'asile doit impérativement rester au sein de sa région d'accueil pendant toute la durée d'instruction de son dossier, sous peine de perdre ses droits aux conditions matérielles d'accueil, y compris l'allocation pour demandeur d'asile (ADA) et la Protection universelle maladie. "À l’exception des convocations à l'Ofpra et à la CNDA, les déplacements hors de votre région d'accueil seront soumis à autorisation", précise le ministère.

Si le demandeur refuse l'offre d'orientation régionale, l'Ofii ne proposera pas d'autre hébergement et l'allocation pour demandeur d'asile ne sera pas versée.

Cette "obligation" est la condition la plus problématique. De nombreux demandeurs d'asile rechignent à quitter l'Ile-de-France. Certains y ont des contacts, une communauté qui peuvent les aider. D'autres y ont des opportunités professionnelles, plus ou moins légales, pour arrondir leurs fins de mois.

Quelle prise en charge des campements de migrants ?

Une cellule de coordination sur la gestion des campements en région parisienne sera lancée "à partir de la troisième semaine de janvier" répondant à une demande des associations, a déclaré Claude d’Harcourt, directeur général des étrangers en France, présent aux côtés de Marlène Schiappa lors de la présentation du dispositif.

Cette cellule sera chargée "à la fois de gérer l'urgence et de travailler sur la fluidité des parcours". Selon Aurélie Radisson, responsable au sein du Secours Catholique du Cèdre (Centre d'entraide pour demandeurs d'asile et réfugiés), elle devra servir à mieux gérer les évacuations de ces campements, récurrentes depuis 2015, "mais aussi à prévenir leur formation".

Nouvelles places d'hébergement

Annoncées en septembre, les 4 500 places d’hébergement supplémentaires, seront créées en 2021 "en dehors de l’Ile-de-France pour desserrer la pression" et assurer "une meilleure répartition" en France, a également promis la ministre Schiappa.

En région parisienne, ce sont 204 places qui vont s'ajouter mais elles ne concernent que les centres provisoires d'hébergement pour réfugiés statutaires et bénéficiaires de la protection subsidiaire.

En outre, environ 1 500 places seront, dès janvier, dédiées au dispositif de retour volontaire, "pour ne pas laisser sans solution sur le territoire" les personnes déboutées.

Quid de l'Outre-mer ?

Évasif sur le sujet, le ministère de l'Intérieur assure qu'une "feuille de route pour l’Outre-mer" doit être "finalisée au premier semestre 2021", comportant notamment des créations de places d'hébergement. Et il y a urgence en la matière, selon la Cimade, qui rappelle que les cinq départements d'Outre-mer représentent près de 8% des demandes d’asile, pourtant, "le dispositif d’accueil y est quasi inexistant : à peine 700 places d’hébergement et une allocation rabotée en Guyane, inexistante à Mayotte".

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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