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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : L'Humanité - Jean-Jacques Régibier - 4/12/2020

La Gauche au Parlement européen (GUE) dénonce le nouveau « pacte sur la migration et l’asile » de la Commission européenne et propose des alternatives pour accueillir les réfugiés. Le groupe veut constituer un large front pour faire respecter le droit d’asile et les droits de l’homme. Il l’explique dans un long document soutenu par de nombreuses organisations œuvrant dans le domaine de l’aide aux réfugiés.

« L’objectif est d’éloigner et d’expulser les réfugiés. C’est une attaque en règle et une violation du droit d’asile. L’expulsion est une obsession dans ce pacte », observe la députée européenne allemande Cornelia Ernst (GUE), qui en appelle à former des alliances pour lancer une contre-offensive forte face au plan présenté le 23 septembre par la Commission européenne, « un pacte fondé sur de nombreux mensonges », ajoute la députée de Die Linke.

Icon QuoteL’UE doit s’engager aux côtés des villes et des pouvoirs locaux pour exercer une pression sur les États qui refusent les réfugiés. Alina Lyapina ONG Seebrücke

Dans un long document, qui s’appuie sur de nombreuses enquêtes et études de terrain de dizaines d’ONG, d’associations et d’observateurs internationaux, la Gauche se livre à une analyse critique détaillée du fameux « pacte », mais apporte aussi des solutions qui permettraient d’appliquer le droit d’asile dans les conditions humaines, comme le souhaitent de nombreux acteurs institutionnels dans toute l’Europe. « Il y a 180 villes aux Pays-Bas qui veulent accueillir des réfugiés, trois Länder en Allemagne sont prêts à le faire. Des grandes villes, des villages, des régions, en Espagne, en Italie, en Belgique, en Autriche, etc., demandent également à intégrer des réfugiés, mais les États bloquent ces demandes », explique Alina Lyapina, coordinatrice à Seebrücke, une ONG d’aide aux réfugiés. Elle prône une décentralisation de l’accueil des réfugiés, rappelant que l’Union européenne n’était pas censée être à l’origine une union d’États-nation. « L’UE doit s’engager aux côtés des villes et des pouvoirs locaux pour exercer une pression sur les États qui refusent les réfugiés », dit-elle.

Dissuasion et répression

Pour la Gauche, le « pacte » présenté par la Commission européenne ne permet en rien une nouvelle approche sur les migrations qui permettrait de surmonter l’impasse actuelle dans laquelle se trouve l’Union européenne. En réalité, ce pacte renforce les ratés accumulés depuis cinq ans par l’UE dans la façon de traiter la question des réfugiés, en se concentrant sur la dissuasion, la répression des personnes qui fuient vers des pays tiers, le renforcement des frontières extérieures de l’UE, la rétention des personnes et l’accélération des procédures aux frontières, au détriment du droit à des procédures justes et individuelles, analyse la GUE.

 
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Dans son « pacte », la Commission européenne promet des procédures pour les demandes d’asile plus rapides et équitables. La Gauche constate que, au contraire, les procédures accélérées d’asile et de retour se sont toujours faites au détriment des droits fondamentaux.

Icon QuoteDans les procédures accélérées, l’idée même d’être humain est perdue. David Conlan Smyth Avocat à Lesbos

« Nous avons systématiquement été témoins de l’incapacité des avocats et des interprètes à gérer le nombre accru de demandes dans des délais extrêmement serrés. Dans les procédures accélérées, l’idée même d’être humain est perdue », observe David Conlan Smyth, avocat à Lesbos, en Grèce, et membre d’une association qui regroupe un million d’avocats dans 45 pays.

« Frontex  demeure un monstre »

Inma Vasquez, de Médecins sans frontières, s’en prend à l’approche globale des autorités européennes, basée sur le principe que les migrants retourneront dans leurs pays. « C’est une fiction », dit-t-elle, observant que 2020 a été « l’année la plus terrible » pour les îles grecques. « Vous ne savez pas quand vous sortez de ces îles. Les droits les plus fondamentaux n’y sont pas respectés », constate-t-elle. 

Avocats, ONG et députés dénoncent également l’attitude de Frontex, (l’agence européenne chargée de surveiller les frontières extérieures de l’UE), régulièrement accusée de violer les droits de l’homme et le droit international en faisant usage de la force contre des canots de réfugiés. « Le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, considère comme une menace toute personne qui vient chercher une protection en Europe », dit la députée européenne espagnole Sira Rego (PCE). Pour sa collègue suédoise Malin Bjork, dans les nouvelles propositions de la Commission européenne, « Frontex demeure un monstre ».

Le fiasco de Dublin

Autre question centrale laissée en suspens : la responsabilité de l’État européen de « première entrée » inscrite dans le règlement de Dublin qui exige que ce soit le premier pays de l’UE dans lequel un réfugié met le pied, qui soit responsable de l’examen de sa demande d’asile. Le fiasco provoqué par ce règlement est dénoncé depuis des années.

Dans sa nouvelle proposition, la Commission européenne affirme que « Dublin est mort ». La Gauche considère au contraire que la Commission a totalement cédé à la proposition faite par le « groupe de Visegrad » ( Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, quatre pays anti-immigration ) d’une « solidarité flexible » permettant à chaque État de décider lui-même de la façon dont il souhaite participer à la prise en charge des réfugiés et de leur nombre.

Elle lui oppose un mécanisme contraignant de distribution des demandeurs d’asile entre tous les États membres de l’UE, proposition déjà votée par le parlement européen, ainsi qu’une relocalisation immédiate pour les réfugiés les plus vulnérables, et la possibilité pour les autorités régionales ou locales qui le souhaitent de pouvoir accueillir des demandeurs d’asile sans être bloquées par les autorités nationales.

Faire bloc contre l'extrême droite

« L’extrême droite a réussi à imposer son point de vue sur les réfugiés. Il y a une militarisation d’une situation humanitaire. La gauche est isolée pour défendre une politique des droits de l’homme au parlement européen. Le rapport de force est très défavorable », explique Miguel Urban Crespo, député européen, membre de Podemos. « En 2018, les sociétés européennes étaient choquées face aux disparitions de réfugiés en Méditerranée. Aujourd’hui, c’est quelque chose qui est devenu habituel. L’approche de l’extrême droite a fini par s’imposer », constate Marie Naass.

Dans ce contexte, la Gauche européenne propose de se réapproprier le discours sur les réfugiés et de s’appuyer sur ce discours pour constituer un front uni. « La question des migrations permet de renforcer les alliances à gauche, en se référant à la tradition progressiste de défense des droits de l’homme », dit la députée espagnole Sira Rego. Un point de vue partagé par l’ensemble de la Gauche européenne qui propose de construire cette alliance non seulement avec les forces politiques, mais avec les centaines d’organisations, d’institutions locales, d’ONG qui disent non au pacte migratoire de l’UE.

« Il faut arrêter cette folie », martèle la députée allemande Cornelia Ernst.

 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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