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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Julia Dumont - 25/11/2020

À la suite du violent démantèlement d'un campement place de la République, des associations et ONG rappellent que les exilés sont régulièrement victimes de violences policières sur le territoire français. Un usage de la force à visée politique qui s'avère inutile sans véritable stratégie d'accueil.

Des policiers, matraque à la main, brutalisant et gazant des personnes migrantes venues s’installer sur la place de la République, à Paris, pour alerter l’opinion publique sur leur situation. Les images tournées lundi 23 novembre ont été diffusées par de nombreux médias français et étrangers et le comportement des policiers envers les exilés fermement dénoncé.

À (re)lire : "Un cap de violence a été franchi" : à Paris, un nouveau camp de migrants brutalement évacué

Pourtant, de la vallée de la Roya, dans le sud-est de la France, aux côtes de la Manche, les migrants sont régulièrement victimes de violences policières dans l’indifférence.

“À Calais, les violences et le harcèlement policier sont permanents. Plus de 1 000 personnes exilées survivent dans des campements précaires détruits toutes les 48 heures, avec la privation et confiscation des biens personnels, la restriction de l'accès à l’eau, la nourriture, et l’hygiène, la destruction de l'environnement pour empêcher une réinstallation des exilé·e·s”, écrivent dans un communiqué publié mardi soir les associations l'Auberge des Migrants, la Cabane juridique, Salam et Collective Aid.

Dans un autre communiqué, Médecins du monde, Médecins sans frontières, la Cimade, le Secours catholique et Amnesty international réclament "une politique alternative pour rompre avec ces violences et assurer la dignité de toute-s".

"Que ce soit en Ile-de-France, sur le littoral franco-britannique ou à la frontière franco-italienne, se constatent les mêmes brutalités et les mêmes atteintes aux droits fondamentaux des personnes", soulignent ces associations et ONG, appelant le gouvernement à "rompre avec ce cycle infernal d’évacuations et de reconstitution de campements qui perdurent depuis cinq ans".

"Opération de communication"

Les violences policières envers les migrants "sont devenues une norme dans la mesure où l’on fait de chacune de ces évacuations une opération de communication avant tout", analyse François Gemenne, chercheur spécialiste de la gouvernance des migrations, professeur à Sciences Po et à l’université de Liège et auteur du livre "On a tous un ami noir". Selon lui, le gouvernement "souhaite dissiper l’impression qu'[il] mènerait une politique laxiste de laisser faire des migrants".

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Symboles de "l’échec de la politique française d’asile et d’intégration", les camps de migrants concentrent à Calais et Grande-Synthe comme à Paris la plupart des cas de violences policières. À la frontière franco-italienne, elle prend plus la forme de traque et d’expulsions systématiques. Mais dans les deux cas, la même stratégie est à l’œuvre.

"On va tenter sans cesse de repousser les migrants hors de nos villes, de nos frontières, hors de nos champs de vision avec l’objectif de les rendre invisibles", affirme François Gemenne.

"La priorité première c’est l'accueil, mais nous sommes piégés dans l’absurdité du théorème de 'l’appel d’air' où le politique se fonde sur l’idée que si on accueille mieux, plus de gens vont venir alors qu’on sait que c’est faux."

À Paris, comme à Calais ou Grande-Synthe, des centaines de personnes dorment à la rue, faute d’hébergement. Régulièrement ces campements sont démantelés et certaines personnes migrantes hébergées pour quelques jours avant de revenir à la rue. Elles y retrouvent les exilés primo-arrivants ainsi que les dublinés.

Manque structurel de places d’hébergement

"C’est un problème de conceptualisation du dispositif d’accueil. À partir du moment où vous avez un des piliers d’une politique républicaine d’accueil qui vient à manquer, vous avez une énorme difficulté. Ces piliers, c’est héberger, contrôler, orienter, répartir, éloigner et intégrer", énumère Pierre Henry, président de France fraternité et ancien directeur général de France terre d’asile.

À (re)lire : Plus de 1 000 expulsions de lieux de vie informels en France : "Expulser pérennise la précarité"

"Si vous n'avez pas les capacités d’hébergement et que vous confiez à la police le soin de pallier cette insuffisance structurelle, vous ne pouvez arriver qu’à des violences et des dérapages", ajoute-t-il.

Opérations de communication du gouvernement, les démantèlements de campement réalisés par la police s’inscrivent alors dans "une logique où l’on va criminaliser la migration irrégulière comme s'il s’agissait d'un délit grave", avance François Gémenne.

Ainsi à Calais, les évacuations de campements s’accompagnent régulièrement de violences, de destructions des biens des personnes, voire d’interpellations. Le 16 novembre, une groupe d’exilés érythréens a fait parvenir une lettre à la presse ainsi qu’à la préfecture du Pas-de-Calais. Ils y accusaient des CRS de violences répétées, faisant de "[leur] vie un enfer".

 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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