En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Médiapart - Alessandro Penso / MAPS - 25/11/2020

Le Niger, deuxième pays le plus pauvre du monde, est au cœur de la région du Sahel en Afrique. Il accueille aujourd’hui quelque 300 000 réfugiés et personnes déplacées de pays voisins qui fuient les attaques terroristes. Beaucoup tentent de partir d’ici pour rejoindre l’Europe. Pour contrer cette migration, des fonds européens sont destinés à faire de ce pays de transit un lieu de réinstallation temporaire de certains migrants qui se trouvaient en Libye. Si ce programme, qui vise à répartir les migrants, a du mal à décoller, le flux migratoire s’est déjà tari : en 2016, l’Organisation internationale pour les migrations comptaient 333 891personnes traversant la frontière du Niger, principalement vers la Libye. En 2017, le nombre a chuté à 17 634.

  1. 14 décembre 2017. La ville d'Agadez est aux portes du désert. D'ici commencent les périples pour se rendre en Libye. Depuis la fin de l'ère Kadhafi, le Niger a connu une hausse du nombre de migrants essayant d’atteindre l'Europe. Environ 90 % de ceux qui se dirigent vers la Libye et l'Europe depuis l'Afrique de l'Ouest sont passés par ce pays qui est devenu de facto la frontière sud de l’Europe.

  2. 26 février 2019, à Agadez. Des migrants se reposent avant de poursuivre leur voyage vers la Libye.

  3. 23 février 2019, dans le district d'Agadez. Des véhicules saisis à des passeurs convoyant illégalement des migrants vers la Libye ou l'Algérie. En mai 2015, le gouvernement nigérien a approuvé la loi 36 qui interdit le transport de migrants vers le désert en vue d'atteindre la Libye, l'Algérie et éventuellement l'Europe. La loi s'appuie sur le Protocole des Nations unies contre le trafic de migrants.

  4. 24 février 2019, à Agadez. Un migrant sénégalais de 23 ans est enregistré au siège de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin d'être rapatrié librement dans son pays d'origine. Selon l'OIM, qui travaille avec les autorités nationales et locales et les partenaires locaux pour identifier et comprendre les mouvements migratoires en Afrique de l'Ouest et centrale, « en février 2019, 1 436 individus ont été observés chaque jour en moyenne traversant les FMP [Flow monitoring points, points de surveillance des flux – ndlr]. Soit une baisse de 32 % par rapport au mois précédent. La majorité des voyageurs (71 %) étaient des hommes, 17 % des femmes et 12 % des enfants. Le Niger et le Nigéria sont à la fois les principaux pays de provenance (81 % et 15 %) et de destination (79 % et 12 %) des voyageurs. La majorité des personnes identifiées (79 %) étaient des ressortissants nigériens. »

  5. 22 février 2019, à Agadez. Une femme originaire du Darfour (Soudan), malade du typhus, est soignée dans le centre de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

  6. 23 février 2019, à Agadez. Haggia Yusif Abdallah, 23 ans, originaire du Darfour est temporairement logée par l'agence des Nations unies pour les personnes vulnérables. « Lorsque la guerre a éclaté dans mon pays, raconte-t-elle, des soldats sont venus et ont commencé à tuer des gens. Puis ils sont venus chez moi. Ils m'ont violée et sont partis. J'ai compris que c'était dangereux de rester, alors, pendant que mon mari partait en Libye chercher du travail, j'ai fui vers un camp, mais l'endroit n'était pas sûr. Un jour, je suis sortie chercher de l'eau et une voiture avec des soldats est arrivée, ils m'ont attaquée, m'ont cassé la jambe et ont coupé un morceau de mon oreille. J'ai perdu connaissance. Je me suis réveillée à l'hôpital, je ne sais pas qui m'a emmenée là-bas. Le médecin a dit que j'avais été violée. Alors je suis partie pour la Libye, je voulais rejoindre mon mari mais quand je suis arrivée, il n'était plus là. En Libye, vous devez faire attention, vous n'êtes qu'une marchandise, alors j'ai fui. Ici au Niger, j'ai finalement retrouvé mon mari. Maintenant, nous attendons un enfant. Je ne sais pas à quoi ressemblera mon avenir. »

  7. 25 février 2019, à Agadez. Un enfant nigérien cherche de la nourriture dans une décharge.

  8. 16 décembre 2017, près de la ville de Tillabéri et du village d'Ayorou. Des réfugiés du Mali, dans le camp de Tabarey-barey, au sud-est du Niger, attendent d'être enregistrés. Le camp de réfugiés de Tabarey-barey est l'un des trois camps de réfugiés maliens de la région de Tillabéri, qui borde le Mali. Au total, le Niger accueille environ 55 000 réfugiés maliens. Plus de 10 000 d'entre eux vivent dans le camp de Tabarey-barey. La plupart sont des Touareg, les autres appartiennent aux groupes ethniques songhaï, peulh, hausa et arabe. Le camp de Tabarey-barey a été installé après le déclenchement du conflit dans le nord du Mali en 2012. Le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU fournit protection et assistance de base à la population. L'insécurité et l'instabilité dans toute la région se sont accrues ces dernières années, avec un certain nombre d'attaques meurtrières contre les forces militaires.

  9. 16 décembre 2017. Un enfant réfugié vient d'arriver dans le camp de Tabarey-barey.

  10. 22 février 2019, à Agadez. Des réfugiés du Darfour (Soudan) dans un camp géré par le HCR écoutent les informations relatives aux demandes d'asile au Niger.

  11. 25 septembre 2018, à Niamey. Des réfugiés érythréens dans l'un des « camps de passage » ouvert à Niamey, au Niger. Ces camps sont des centres d'hébergement temporaire gérés par le HCR en accord avec le gouvernement nigérien dans le cadre du mécanisme d'évacuation d'urgence (ETM). Les réfugiés vulnérables évacués de Libye y résident jusqu'à leur réinstallation dans un des pays tiers, comme la France, qui pourrait leur donner l'asile politique. Les réfugiés vivent dans ces maisons en attendant d'être transférés. Malgré les promesses des différents gouvernements, ce programme peine toujours à fonctionner correctement.

  12. 21 février 2019, à Agadez. Dans un ghetto où vivent quelque 1 000 femmes et enfants, un groupe originaire du Nigéria s'est installé. Ces femmes ont quitté leur pays après que Boko Haram a attaqué leur village. Elles sont arrivées là pensant trouver du travail, voyant Agadez comme une ville commerciale.

  13. 14 décembre 2017, à Agadez. Un groupe de passeurs lors d'une réunion avec le porte-parole de l'ONU. Après l'introduction de la loi 36 au Niger, qui interdit le transport de migrants vers le nord du pays, les principaux représentants des passeurs ont entamé des discussions avec le gouvernement pour demander des fonds afin de créer de nouvelles entreprises.

  14. 14 décembre 2017, à Agadez. Elhadj Oumarou Ibrahim Oumarou, le sultan de la région de l'Aïr, au nord du Niger, dans son palais. Fondé dans les années 1400 par les Touareg, le sultanat d'Agadez était un royaume berbère dans les montagnes de l'Aïr, au sud du Sahara. Ce sultan a une grande influence politique, en particulier sur le peuple touareg. Pour lutter contre les passeurs, il faut qu'il parvienne à convaincre la population qui ne se sent pas représentée par le gouvernement de Niamey.

  15. 26 février 2019, à Agadez. Soumaro, 17 ans, originaire de Côte d'Ivoire, dans le ghetto où il vit avant de tenter de rejoindre la Libye.

     

     

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA