Source : Médiapart - Agence France-Presse - 25/11/2020
Une ressortissante béninoise qui travaille depuis un an et demi dans un établissement pour personnes âgées en Isère (est de la France), département sous tension dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus, est menacée d’expulsion.
Une ressortissante béninoise qui travaille depuis un an et demi dans un établissement pour personnes âgées en Isère (est de la France), département sous tension dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus, est menacée d’expulsion.
Lydia Veyrat, 37 ans, était venue en France en mai 2019 après le décès de son mari français avec qui elle vivait au Bénin, pour régler la succession dans la région de Savoie d’où il était originaire.
Dans cette attente, l’infirmière a décroché un contrat à durée déterminée comme aide-soignante dans un établissement pour personnes âgées (Ehpad) à Pontcharra (est) dès juillet 2019, qui s’est transformé en contrat à durée indéterminée (CDI) en octobre 2020.
Sa demande de renouvellement de titre de séjour lui a été refusée par la préfecture de la Savoie, département où elle réside, assortie d’une obligation à quitter le territoire en septembre parce qu’elle « ne justifiait d’aucune insertion particulière dans la société française ».
Et son recours devant la justice administrative française a été rejeté lundi.
« L’Ehpad du Granier a attesté par écrit qu’ils avaient besoin d’elle ! Le préfet dit au tribunal qu’il ne connaissait pas l’ensemble des éléments du dossier de cette personne mais ne dit pas non plus qu’il va revoir son dossier », a déploré son avocat Didier Besson auprès de l’AFP.
L’avocat a saisi le ministre français de l’Intérieur et compte aussi faire appel de la décision du tribunal administratif de Grenoble (est).
« C’est une situation incompréhensible », a renchéri une de ses supérieures de l’Ehpad. « Elle parle parfaitement français, a un CDI, sa belle-famille, ses collègues et ses amis ici: il n’y a pas plus intégré que Mme Veyrat et c’est une salariée modèle ».
« Lors de la 1ère et la 2e vague (de l’épidémie de coronavirus), nous avons manqué de personnel et Lydia n’a pas manqué un seul jour et a même fait des heures supplémentaires », a-t-elle ajouté.
« J’ai trouvé du travail, signé un contrat d’intégration républicaine, je passe mon permis et je veux reprendre mes études pour redevenir infirmière », a confié Mme Veyrat à l’AFP.
« Je n’ai plus rien chez moi, j’ai tout recommencé à zéro ici, ma belle-famille m’accompagne, elle me soutient. Cette décision est en train de me détruire, je vois mon avenir en danger », a-t-elle ajouté.
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