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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Voix du Nord | 20.02.2011

ON EN PARLE

Sale histoire. Jeudi, une joueuse du football club a été arrêtée à Lille. Camerounaise sans papiers, en attente d'une éventuelle régularisation, elle a été emmenée en centre de rétention. Ce matin, elle sera présentée au juge des libertés qui décidera de son sort. Mais à Hénin, l'affaire prend une tournure nauséabonde : on parle d'exploitation...

Certains affirment que ce contrôle qui a cueilli la sportive pile au bon endroit au bon moment n'est pas fortuit, évoquent une dénonciation... De fait, c'est en sortant du cabinet de son kiné lillois, jeudi à 10 h, que Rigoberte M'Bah a été interpellée faute de pouvoir présenter des papiers.

Elle doit être présentée ce matin au juge des libertés. Le comité de soutien qui suit la sportive depuis 2008 espère obtenir un délai. « Notre objectif est d'abord de la faire sortir du centre de rétention, et d'éviter la mesure d'éloignement. Ensuite, il y aurait un rééxamen automatique de sa situation » explique Jacques Samé, porte-parole du comité de soutien.

Autant dire qu'en quittant son Cameroun natal, où elle évoluait au plus haut niveau en équipe nationale, après avoir disputé plusieurs coupes d'Afrique, après avoir été plusieurs fois championne du Cameroun, Rigoberte M'Bah n'avait pas imaginé finir en centre de rétention dans le Nord de la France. Mais même son arrivée dans l'hexagone semble avoir été truquée. « Quelqu'un s'est présenté comme président d'un club et l'a faite venir à Brive qui n'est pas un club de D1... Ensuite, le club d'Hénin l'a recrutée. » Et c'est ainsi que la sportive est arrivée au Football club féminin d'Hénin, en 2008. Déjà il y a deux ans, Rigoberte M'Bah avait fait un séjour en centre de rétention, et avait pu sortir grâce à un « couac » administratif. Depuis, son club continuait à la faire jouer partout en France, sans papiers.

« Esclavage »

Dès hier, le comité des Sans-Papiers 59 (CSP59) appelait au rassemblement ce matin, demandant à Jean-Michel Bérard, préfet de région, « la libération et la régularisation » de la jeune femme, 26 ans, qui avait déposé en juin 2010, une demande au titre de « compétences et talents », ainsi qu'une « requête pour une admission exceptionnelle », avec contrat de travail, etc.

Et c'est ici que naît la polémique. Car pour le CSP59 et le comité héninois, depuis 2008 les dirigeants du club n'ont rien fait pour assainir la situation. Pire, le CSP assène : « Tout porte à croire qu'ils l'ont sciemment asservie à la manière d'une bête... » Et d'évoquer des entraînements forcés tandis que la joueuse était blessée, et de parler de racisme et d'esclavagisme...

En cause ? Les conditions de vie de la sportive, hébergée chez un proche du club en métropole lilloise. Le même proche qui lui aurait signé une promesse d'embauche comme femme de ménage. Sauf que Jacques Samé précise qu'« elle dormait dans un endroit précaire, et vivait avec les 50 euros par semaine que ces gens consentaient à lui donner. Et le fait qu'elle reste sans protection sociale, sans revenus, et une fois qu'elle est blessée, elle est abandonnée... Ça, c'est la réalité ! Et depuis son interpellation, elle n'a pas eu de nouvelles de son club... » Un triste tableau qui aurait attiré l'attention du Parquet.

Foutaises selon le président du club, Bernard Dumortier, qui raconte. « Nous avons tout fait pour lui venir en aide, pécunièrement et moralement. Pour monter son dossier, on lui a trouvé un contrat de travail, un logement, j'ai payé du linge, je lui ai donné de l'argent... Nous n'avons rien à nous reprocher ! Les bien-pensants, ils n'ont jamais rien donné... »N'importe quoi donc. Sauf que, de fait, l'un des dirigeants a été entendu par la justice. Et que durant cette audition, il aurait été question d'une première dénonciation « organisée » au terme de laquelle la joueuse se serait retrouvée aux mains de la Police de l'air et des frontières sur un parking de supermarché... Sauf que, encore, depuis 2008, de nombreuses sonnettes d'alarme semblent avoir été tirées (lire ci-dessous). Reste à espérer que le « dossier » ne se referme pas sur une expulsion. 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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