En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Médiapart - Agnès Druel - 11/10/2020

Ce soir, la France accueille le Portugal au stade de France, à Saint-Denis pour un match de football. 300 mètres plus loin, la France accueille aussi, à sa manière, plus d’un millier de réfugiés.

Le contraste est édifiant. Alors que les supporters qui se rendent au stade doivent respecter un protocole sanitaire strict pour assister au match de l’équipe nationale, plusieurs centaines de personnes s’entassent, à moins d’un kilomètre du stade, dans un périmètre restreint, et se trouvent dans  l’impossibilité de respecter les gestes barrières. 

En plus d’être humainement inconcevable, après plusieurs semaines de pluie continue en région parisienne, la situation de ces personnes sans-abris présente également un risque sanitaire majeur (pas de toilettes, douches, ni de poubelles, des accès aux soins limités…) et des risques possibles de tensions, avec l’arrivée du froid et de nouveaux réfugiés quotidien.

saint denis © agnes druelsaint denis © agnes druel
 

La mairie de Saint-Denis, déjà fragilisée par l’extrême-précarité d’une partie ses habitants, l’habitat indigne, et sa forte densité de population ne peut gérer à elle seule la prise en charge de ces personnes. Les nombreux démantèlements de camp en région parisienne ne cessent de montrer leurs limites et échecs, quant à une politique d’accueil digne. Il faut enfin réfléchir à une solution qui soit durable et humaine, et ne pas reporter le problème à chaque fois un peu plus loin. Le désespoir reste le même que l’on soit à Paris ou dans le fin fond du 95.

 

parvis stade © agnes druelparvis stade © agnes druel
 

Qui plus est, il suffit de regarder les queues des distributions alimentaires, qui chaque semaine grossissent, pour réaliser que le nombre de pauvre va exploser en France, et que la crise sociale qui s’annonce risque d’être d’une violence sans précédent. Pour le moment, le gouvernement ne semble pas s’en préoccuper, préférant alors alimenter des polémiques stériles.

Pourtant, il y a bien de l’argent. Maximes Combes, porte parole d’ATTAC, rappelle régulièrement sur son compte Twitter les entreprises ayant profité des aides de l'état pendant le confinement, tout en versant des dividendes à leurs actionnaires : Où sont les sanctions pourtant promises par Bruno Le Maire? 

Dans un rapport paru en septembre 2020, l’ONG Oxfam cite 32 entreprises qui, ensembles, vont générer plus de 109 milliards de dollars de profit supplémentaires cette année. Si une taxation équitable des profits existait, avec des contrôles sérieux, le gouvernement français pourrait alors se concentrer sur un séparatisme bien plus dangereux que ceux imaginés récemment: l’extrême pauvreté. 

En effet, les camps de réfugiés en petite couronne, le nombre de sans-abris, de bénéficiaires des aides sociales et d’association, d’étudiant dans l'extrême précarité et les inégalités sociales ne cessent d’augmenter. Les rapports d’associations nous le rappellent depuis des années, les cris d’alarme des ONG également. 

Mais alors qui, aujourd’hui, au gouvernement se soucie des pauvres?

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA