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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Ouest France - Ouest-France avec AFP - 6/10/2020

Selon une étude de Médecins sans frontières, plus d’une personne en grande précarité sur deux a contracté le Covid-19 en Ile-de-France. Plus d’une personne en grande précarité sur deux, pour l’essentiel des migrants, a été infectée au Covid-19 selon la première étude sur ces populations menée par Médecins sans frontières (MSF), qui s’inquiète d’un taux parmi les plus élevés jamais observés.

Plus d’une personne en grande précarité sur deux, pour l’essentiel des migrants, a été infectée au Covid-19 selon la première étude sur ces populations menée par Médecins sans frontières (MSF), qui s’inquiète d’un taux parmi les plus élevés jamais observés.

L’enquête, décrite comme la toute première en France et en Europe à s’intéresser exclusivement au niveau d’exposition au virus parmi les grands précaires, concerne surtout les étrangers, qui représentent 90 % de l’échantillon de 818 personnes testées par l’ONG dans les différents centres où elle est intervenue en Ile-de-France depuis l’essor de la pandémie.

Menée entre le 23 juin et le 2 juillet avec Épicentre, le centre d’épidémiologie qu’héberge MSF, l’étude révèle de fortes disparités selon les types de sites sur lesquels les personnes ont été testées : ainsi, dans les 10 centres d’hébergement où elle intervient, le taux de positivité atteint 50,5 %, contre 27,8 % sur les sites de distribution alimentaire et 88,7 % dans les deux foyers de travailleurs migrants.

La « promiscuité » a généré des clusters

« Les résultats démontrent une prévalence énorme. La raison principale est la promiscuité et les conditions d’hébergement qui ont généré des clusters », par exemple dans les gymnases où ces personnes ont été mises à l’abri à l’aube du confinement généralisé, commente pour l’AFP Corinne Torre, cheffe de la mission France chez MSF.

« En Europe et en France, aucune autre étude ne montre ce type de prévalence. Ces chiffres-là, ces proportions-là, on ne les retrouve qu’en Inde, dans les bidonvilles du Brésil… et encore, on est plutôt à 40, 50 % », s’étonne Thomas Roederer, épidémiologiste chez Épicentre.

De fait, en France, le taux de positivité de la population générale oscille plutôt entre 5 et 10 %. Selon Santé publique France, elle était à 8 % en fin de semaine dernière, et autour de 12 % sur Paris, là où se trouvent les principaux sites couverts par MSF.

Impossible de respecter les gestes barrières

Comment expliquer un tel écart ? Paradoxalement, pour ces personnes, « le lieu de contamination a potentiellement pu être le lieu d’hébergement et de confinement », où règnent promiscuité et densité de population, souligne l’étude.

Dans les foyers de travailleurs, par exemple, un tiers des résidents partagent une chambre avec 2 à 5 personnes, et 21 % avec plus de 5 personnes, tandis que dans les centres d’hébergement ou les hôtels, plus de la moitié (59 %) partagent la leur.

« C’est ce qu’on disait depuis le début, on savait que ces conditions d’accueil ne pouvaient pas fonctionner, que c’était impossible d’y respecter les gestes barrières », regrette Corinne Torre, dénonçant en particulier la situation en gymnases, où MSF a été mandatée au début de la crise pour mener des tests.

« Changer de stratégie »

« Il faut changer de stratégie d’hébergement car cela reflète la situation générale des personnes qu’on suit, ça donne un premier aperçu », en termes d’exposition au Covid, extrapole Corinne Torre.

Le risque d’être infecté au coronavirus, tempère Thomas Roederer, « dépend largement de la gestion » de chaque site. Ainsi, selon le centre d’hébergement où étaient logées les personnes testées, les moyennes de contamination pouvaient varier de 23 à 62 %, 18 à 35 % pour les sites de distribution alimentaire.

C’est principalement sur ces derniers lieux que MSF a croisé des précaires français, sans-abri ou simplement des personnes n’ayant pas les moyens d’accéder aux soins « et qui venaient dans nos cliniques mobiles », affirme la responsable de MSF.

MSF reçu au ministère

Quant aux foyers de travailleurs migrants, où la quasi-totalité des personnes testées ont été infectées, « on parle de livreurs Deliveroo, de chauffeurs Uber, etc. », relève Thomas Roederer.

Le document a été transmis au ministère de la Santé, où MSF doit être reçue mercredi.

Et l’ONG espère un changement de braquet sur le sujet, explique Corinne Torre, « car on se retrouve aujourd’hui dans la même situation », avec un campement de migrants en banlieue de Paris où s’entassent 1 400 personnes selon MSF, qui y déploie une clinique mobile.

« On craint que les mises à l’abri ne se fassent encore à l’arrache, avec des gens envoyés massivement en gymnases », dit-elle. « On craint de repartir dans le même schéma. »

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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