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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Médiapart - Les invités de Mediapart - 2/10/2020

« La France, ce sont les bigoudens et les boubous, les côtes-du-rhône et les thés à la menthe, les nems et les caramels, le couscous du dimanche et le poisson du vendredi, c’est Carême ou Kippour pour certains et prières en musique, messes en lecture pour d’autres ». Mahir Guven, écrivain, ainsi qu'un collectif de citoyen·n·es, répondent dans un manifeste à la vision raciste de la France portée par Eric Zemmour. « En vous attaquant à des enfants, vous abîmez la France et les Français ».

Quelques mots à destination d’un certain Zemmour, Éric, 62 ans, écrivain, polémiste, de la part de citoyens, de Français, d’écrivaines et d’écrivains, de libres penseurs, d’extrémistes humanistes, de voyous de la langue, voleurs et assassins des peurs.

Vous nous avez de nouveau insultés. Nous, les Français, avec et sans papiers. Vous avez insulté nos traditions, notre tradition d’accueil. Vous avez insulté toutes les personnes qui ont posé leurs valises et leurs espoirs dans notre pays, depuis des générations. Qui ont contribué à construire les routes, peindre les murs, vider les poubelles, offerts Guernica, La Vie devant Soi, Le premier accroc coûte deux cents francs, Z, La Bohème, Le Songe d’une nuit d’étéLa Nuit sacrée, deux coupes d’Europe, deux coupes du monde. Ceux qui offrent simplement leurs joies, leur labeur, leurs larmes, ceux qui survivent en prison, ceux qui ont apporté de nouvelles saveurs, sonorités, modes vestimentaires et ce qui fait le sel de ce pays depuis l’arrivée des Celtes. C’était il y a 3200 ans.

Vous sévissez depuis des années. Ras-le-bol. Armé de votre rhétorique, de vos citations tronquées, de références à de grands écrivains et de grands penseurs, vous nous expliquez ce que devrait être la France. Voilà la réponse : la France, ce sont les bigoudens et les boubous, les côtes-du-rhône et les thés à la menthe, les nems et les caramels, le couscous du dimanche et le poisson du vendredi, c’est Carême ou Kippour pour certains et prières en musique, messes en lecture pour d’autres. La France, vous hurlez qu’elle coule, qu’elle est coulée ou qu’elle coulera, mais c’est votre langue acide trempée dans les latrines de l’âme humaine, vos idées visqueuses et vos propositions tranchantes qui nous coulent tous.

En vous attaquant à des enfants, vous abîmez la France et les Français. En rendant sentence par l’exemple de cas particuliers, vous condamnez des millions d’innocents, d’honnêtes travailleurs et contribuables, parents, étudiants, retraités : un quart de nos compatriotes. Le séparatisme c’est vous. Il y a quelques années, vous souhaitiez nous renvoyer chez nous. Quel visionnaire vous faites, vous nous proposiez de nous confiner à la maison ? Pour nous protéger du virus du racisme ? Chez nous, c’est ici. Nous sommes Français de langue, de peau, de sueur, de rires et de pleurs même si votre âme grise tente de nous tendre un piège depuis vingt ans. Elle tente d’inventer une France idéale, un Français modèle. Le Français de souche. Nous autres vous répondrons qu’il n’existe qu’un seul Français. Que certains reçoivent la nationalité de leurs parents, d’autres formulent le vœu de l’acquérir auprès de l’État qui administre notre pays. À la limite, par précision de langage, on pourrait parler de Français d’héritage et de Français de désir. Amoureux avoué de la langue que vous êtes, vous devriez comprendre.

Signataires : 

Mahir Guven, éditeur et écrivain
Négar Djavadi, écrivaine et scénariste
Anne-Sophie Stefanini, écrivaine et éditrice
Nora Hamadi, journaliste
Dorothée Perrouin-Verbe, enseignante-chercheuse
Stéphane Distinguin, chef d'entreprise
Abdourahman Waberi, écrivain et professeur des universités
Djamel Chérigui, épicier, amoureux des livres et de l’histoire de France
Aïssata Seck, femme politique
Emmanuelle Colas, archéologue et éditrice
Mounya Boudiaf, metteure en scène
Hemley Boum, écrivaine
Fabien Truong, professeur agregé des universités
Kaouther Adimi, écrivaine
Fabienne Kanor, écrivaine
Younes, rappeur
Amadou Touré, père de famille, agent d'assurances
Juliette Fievet, journaliste
Mohammed Bensaber, bibliothécaire
Maeva Gaudin, cadre territorial
Hussein Khalife, enseignant-chercheur
Lauren Malka, journaliste
Dolores Bakela, journaliste
Laurence Barrère, attachée de presse
Amandine Ardouin, libraire
Ivana Isailović, professeure d'université
Samuel Fulli-Lemaire, professeur agrégé des universités
Raphaëlle Théry, maître de conférences
Catherine Guilmault, professeure documentaliste et peintre
Wilfried N'Sondé, écrivain
Asma Alouane, doctorante
Sadr Ben Slimane, directeur artistique, responsable commercial

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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