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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Le Monde avec AFP - 10/09/2020

Cinq ans après l’accueil de centaines de milliers de réfugiés, ces appels de la gauche, des Verts mais aussi de certains responsables conservateurs font resurgir le débat qui avait agité le pays à l’époque.

Cinq ans après avoir accueilli des centaines de milliers de réfugiés, des villes et des régions allemandes réclament de prendre en charge des migrants après l’incendie qui a ravagé mercredi le camp de Moria, en Grèce. Qualifié de « catastrophe humanitaire », par le ministre des affaires étrangères, Heiko Maas, l’incendie du camp insalubre et surpeuplé occupait la « une » de tous les grands titres de la presse allemande jeudi 10 septembre.

Ces appels qui proviennent de la gauche, des Verts mais aussi de certains responsables conservateurs font ressurgir le débat ayant agité le pays en 2015. Des manifestations dans tout le pays, en particulier à Berlin, ont également rassemblé plusieurs milliers de personnes mercredi soir, assurant sur leurs banderoles : « Nous avons de la place ! » L’Allemagne compte actuellement quelque 1,8 million de personnes ayant obtenu ou demandé le statut de réfugié, toutes nationalités confondues.

Lire le reporage à Moria : « C’est un enfer sans fin » : sur l’île grecque de Lesbos, le plus grand camp de réfugiés d’Europe est parti en fumée
« Un impératif humanitaire »

La Rhénanie du Nord-Westphalie, la région la plus peuplée d’Allemagne, s’est notamment dite prête à prendre en charge jusqu’à un millier de migrants coincés à Moria, sur l’île grecque de Lesbos. « Nous avons besoin de deux choses : une aide immédiate pour Moria et une aide européenne durable pour la prise en charge des enfants et des familles », a affirmé le dirigeant de la région, Armin Laschet, successeur potentiel d’Angela Merkel l’an prochain et qui brigue la tête de leur parti conservateur en décembre. Fait notable : Armin Laschet est un des rares responsables politiques à s’être rendus en août dans le camp qualifié de « honte pour l’Europe entière » par plusieurs ONG alors que son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), a mis la barre à droite sur les questions d’immigration depuis 2016.

D’autres Länder comme la Basse-Saxe ou la Thuringe lui ont emboîté le pas. Le gouvernement fédéral leur a toutefois opposé à ce jour une fin de non-recevoir en réaffirmant privilégier un compromis européen sur la répartition des migrants sur le continent.

Evacuer les milliers de migrants de l’île de Lesbos « est un impératif humanitaire », a de son côté alerté jeudi le président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Francesco Rocca, lors d’une conférence de presse organisée par l’Association des correspondants accrédités auprès des Nations unies. La FICR a présenté un rapport sur les risques menaçant migrants et réfugiés avec la pandémie de Covid-19. Les migrants « sont maintenant dans une situation terrible. La population locale, les ONG, la Croix-Rouge… Tout le monde fait le maximum, mais pour combien de temps ? », s’interroge M. Rocca.

Une femme porte une pancarte « Moria, mon coeur saigne et pleure » durant une manifestation contre les politiques migratoires de l’UE, à Francfort, en Allemagne, le 9 septembre.
« Les capacités d’accueil existent »

« Les capacités d’accueil, la place existe, il y a la bonne volonté extrêmement grande de Länder et de communes », a insisté la coprésidente des Verts allemands, Annalena Baerbock. Depuis des mois, des maires enjoignent au gouvernement d’Angela Merkel d’agir. Dans les villes comme Berlin ou Hambourg, des banderoles fleurissent aux fenêtres depuis le printemps : « Evacuer Moria » ou « #LeaveNoOneBehind » (« ne laisser personne derrière »).

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Allemagne propose de répartir au sein de l’UE les résidents du camp de Moria incendié

Un collectif d’ONG a fait installer lundi 13 000 chaises devant le Reichstag, le bâtiment qui abrite la chambre des députés, pour réclamer l’évacuation des migrants de Lesbos. Plus de 170 communes, de Hambourg à Cologne en passant par Munich, se sont également regroupées pour réclamer la prise en charge des personnes sauvées en mer Méditerranée.

Une décision qui contraste avec l’automne et l’hiver 2015 quand de nombreuses villes avaient été contraintes, faute de place, d’installer des réfugiés dans des casernes désaffectées, des gymnases et des containers. A l’époque, beaucoup avaient tiré la sonnette d’alarme, affirmant être débordés.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Angela Merkel assume avoir agi « avec humanité » en ouvrant les frontières allemandes en 2015

Cinq ans plus tard, des élus locaux assurent disposer de nombreux lits vides dans des foyers de demandeurs d’asile. « Notre ville a les capacités en termes de personnel et d’organisation », a ainsi réaffirmé le responsable des affaires intérieures de la ville de Berlin, Andreas Geisel. La gestion de la « crise » par la capitale allemande avait pourtant été l’une des plus erratiques, avec des gens contraints d’attendre dehors des jours durant pour se faire enregistrer. « C’est pour moi incompréhensible que l’Etat fédéral ne permette pas aux communes qui y sont prêtes de fournir une aide rapide et solidaire », a déploré le maire de Berlin, Michael Müller. La municipalité veut présenter un programme d’accueil devant les représentants des Etats régionaux au Bundesrat.

L’arrivée de centaines de milliers de réfugiés en 2015 avait dans un premier temps suscité un immense élan de solidarité parmi les Allemands. Mais le vent avait ensuite tourné, notamment à la lumière des agressions sexuelles du Nouvel An 2016 à Cologne attribuées à des migrants nord-africains, et de faits divers utilisés par l’extrême droite pour dénoncer la politique d’accueil.

Lire aussi notre article de 2017 De l’accueil au refoulement des migrants, la mue contrainte d’Angela Merkel

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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