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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Gisti - action collective - 28/08/2020

Le 19 août dernier, Abdulfatah Hamdallah, un exilé soudanais originaire du Kordofan occidental, a été retrouvé mort sur une plage de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, après avoir tenté de traverser le détroit qui sépare le Royaume-Uni de la France à bord d’une embarcation de fortune.

Encore un mort. Un mort de plus.

Abdulfatah Hamdallah n’est pas le premier à avoir trouvé la mort en tentant de rallier l’Angleterre. À Calais comme ailleurs dans l’Union européenne (UE) et aux portes de celle-ci, des hommes, des femmes, des enfants meurent en essayant de franchir les frontières dans l’espoir d’échapper à la guerre, aux persécutions, à la misère ou tout simplement à la recherche d’une vie meilleure. Les militant-es présent-es sur le terrain ont calculé que, depuis 1999, au moins 275 personnes étaient mortes dans cette zone transfrontalière : mortes noyées en tentant de traverser la Manche ou de monter à bord d’un ferry dans le port de Calais, mortes écrasées par la cargaison d’un camion dans lequel elles s’étaient cachées, électrocutées par les caténaires de l’Eurostar ou tout simplement victimes des défaillances dans l’accès aux soins ou de l’absence de dispositifs d’accueil.

Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté, a cru bon réagir sur les réseaux sociaux et a tweeté : « Ce drame insupportable nous mobilise encore + avec @GDarmanin contre les passeurs qui profitent de la détresse d’êtres humains ! ». La ministre de l’intérieur britannique, Piri Patel, lui a emboîté le pas en déclarant : « Il s’agit de la perte bouleversante et tragique d’une jeune vie. Cet horrible incident nous rappelle brutalement l’existence des odieux gangs criminels et des passeurs de clandestins qui exploitent les personnes vulnérables. En travaillant ensemble, nous sommes déterminés à les arrêter ».

D’une pierre, deux coups. À l’unisson, gouvernements britannique et français usent des mêmes arguments. Non seulement ils se dédouanent de leur responsabilité dans le décès d’Abdulfatah Hamdallah, mais ils mobilisent - une fois de plus - la figure du « passeur » pour désigner l’unique coupable des « drames de l’immigration ».

Or, il serait bon de rappeler quelques évidences. « Les passeurs » et autres « odieux gangs criminels » n’existent que parce que des personnes en exil, fuyant guerres et pouvoirs autoritaires, crises économiques et écologiques, sont privées de leur liberté de circuler. Depuis près de 30 ans, l’UE et ses États membres n’ont eu de cesse, par tous moyens, de vouloir refouler toujours plus loin les « indésirables » en quête de protection. Ce qui se passe dans le détroit du Pas-de-Calais n’est qu’une sinistre reproduction des situations en Méditerranée ou la mer Égée.

La frontière franco-britannique n’est donc pas une exception. Une succession de textes et d’accords bilatéraux, ont transformé cet espace transfrontalier en zone fortifiée, toujours davantage contrôlée, entravant toujours plus les tentatives désespérées des exilé⋅es. Après l’érection de barrières au niveau du site et de la rocade portuaire en 2014, est venue la fortification du site Eurotunnel en 2015, puis la construction d’un « mur végétalisé » destiné à empêcher toute tentative d’intrusion sur la rocade portuaire. Ces derniers jours, face à l’arrivée de plusieurs bateaux depuis les côtes françaises, les autorités britanniques ont fait assaut d’imagination, pour rendre cette traversée « impraticable » selon les termes du premier ministre britannique jusqu’à envisager de déployer des navires de la marine, des drones et même des avions.

La dissuasion violente comme seule perspective politique. Pour les personnes exilées bloquées à Calais, la situation est devenue un enfer au quotidien : soumises à des conditions de vie indignes et en butte quotidiennement aux intimidations et aux violences policières .

La mort d’Abdulfatah Hamdallah, pas plus que toutes les autres, n’est un « drame humain » due à d’« odieux gangs de criminels et de passeurs ». Elle est la conséquence des politiques migratoires meurtrières de l’UE et des États membres qui ne laissent comme seule alternative aux exilé⋅es que la prise des risques inconsidérés afin de chercher une protection ou un avenir meilleur que ni leur pays, ni l’Europe ne veulent leur offrir.

Paris, le 28 août 2020

Signataires

  • Actes & Cités
  • ADRA France – Antenne de Dunkerque
  • L’Auberge des Migrants
  • Association ACCMV (Grande-Synthe)
  • Cimade Nord Picardie
  • Gisti
  • Human Rights Observers
  • Migraction59, Plateforme d’hébergement citoyen
  • Migreurop
  • MRAP - Littoral dunkerquois
  • Oxford Against Immigration Detention
  • Salam Nord Pas-de-Calais
  • Solidarity Border
  • Statewatch
  • Terre d’errance – Norrent-Fontes
  • Utopia 56 Grande-Synthe

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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