Source : Utopia 56 - 5/08/2020
Partout en France, les personnes exilé.e.s à la rue et précaires ont été largement laissé.e.s à leur triste sort pendant la pandémie du COVID-19. Nous avons été présents alors que de nombreuses associations venant en aide aux personnes vulnérables ont dû mettre en pause leurs actions. Utopia 56 a voulu compenser cette pénurie de soutien. Pour ce faire, nous avons dû adapter nos missions pour répondre aux besoins urgents.
5 de nos 6 antennes (Calais, Lille, Paris, Rennes et Toulouse) ont travaillé pendant le confinement sur le terrain aux côtés des populations les plus démunies, vulnérables et fragiles (familles, femmes, enfants, mineur.e.s non-accompagné.e.s, hommes seuls).
Notre 6ème antenne, Tours, a poursuivi les actions normalement prévues, à distance, sans changements liés au COVID-19. Nous avons travaillé a effectifs réduits, avec environ 10 à 15 bénévoles expérimenté.e.s et salarié.e.s par jour par antenne. Nos stocks ont beaucoup diminué pendant cette période, c’est pourquoi nous avons fait appels à des partenaires financiers et créer des cagnottes locales, pour que les citoyen.ne.s puissent nous soutenir durant cette épreuve.
Vous trouverez ici un bilan général et détaillé des missions menées par l’ensemble des antennes, ainsi que des moyens humains, matériels et financiers engagés.
Au niveau national, notre travail et le travail de nos partenaires associatifs présent.e.s et venant en aide aux exilé.e.s en France ont permis de visibiliser 30,000 personnes pendant le confinement pour permettre leur prise en charge ne serait-ce qu’au niveau du logement pendant cette période de crise sanitaire.
Nos missions ont consisté de :
- Maraudes de distributions et d’information/d’orientation de jour comme de nuit.
- Accompagnement individuel de chaque personne exilée.
- Recensement des personnes à la rue, leur situation et leurs besoins.
- Gestion de lieux alternatifs où étaient logées des personnes vulnérables.
- Mise à l’abri et le suivi de familles, femmes isolées et mineur.e.s non-accompagné.e.s.
- Travail inter-associatif pour répondre aux besoins divers du terrain.
- Plaidoyer et communiqués de presses pour regrouper les informations et dénoncer les injustices faites aux populations fragiles à la rue.
- Visibilisation des personnes exilées et de leur condition sanitaire.
Maraude à Toulouse (photo Antoine Bazin)
ACTIONS
Les actions initialement prévues
- Aide alimentaire
- Hébergement d’urgence
- Achat de matériel
- Suivi social, juridique et médical de personnes fragiles
- Distributions d’items vestimentaires, de produits d’hygiène et alimentaire lors de maraudes
Les actions finalement réalisées par antennes
A Calais,
- Présence et soutien lors des expulsions qui ont eu lieu tous les matins pendant la période du confinement. Le recensement de ces observations et constatations a été fait en collaboration inter-association pour travailler sur un plaidoyer dénonçant ces actions anormales et inhumaines.
- Organisation inter-associative pour répondre aux besoins des populations à la rue et pour obtenir les produits nécessaires (alimentaire, hygiène, et/ou matériel).
- Maraudes de distribution et d’orientation chaque soir avec l’aide d’un véhicule pour aller à la rencontre des personnes vulnérables dispatchées dans Calais et ces entourages.
- Participation active au triage, coupage et distribution de bois permettant aux personnes à la rue de se réchauffer et de cuisiner.
- Organisation et gestion de préparation de repas chaque après-midi.
- Accompagnement social et/ou médical avec l’aide d’un téléphone d’astreinte permettant une présence 24H/24H, 7 jour sur 7.
Maraude à Calais (photo Marguerite Combes)
A Grande-Synthe,
- Organisation inter-associative pour combler les besoins des populations à la rue et pour obtenir les produits nécessaires (alimentaire, hygiène, et/ou matériel).
- Maraudes de distribution d’eau, produits d’hygiènes et d’orientation 6 jours par semaine avec l’aide d’un véhicule pour aller à la rencontre des personnes vulnérables dispatchées dans Grande-Synthe.
- Collaboration inter-associative pour permettre la continuité de distribution de matériel de couchage plusieurs jours par semaines tout au long du confinement.
- Achat et mise à disposition d’un générateur permettant aux personnes de recharger leur téléphone. Un élément indispensable non seulement pour joindre leur famille mais aussi afin de pouvoir alerter les autorités publiques en cas de danger ou problème lors d’une tentative de passage vers l’Angleterre.
- Accompagnement social et/ou médical avec l’aide d’un téléphone d’astreinte permettant une présence 24H/24H, 7 jour sur 7.
>>> A lire : Retour d’Utopia 56 à Grande-Synthe
A Lille,
- Organisation inter-associative pour combler les besoins des populations à la rue et pour obtenir les produits nécessaires (alimentaire, hygiène, et/ou matériel).
- Distribution de repas, masques, gel hydro alcoolique et d’informations, chaque soir, tous les jours du confinement.
- Organisation et gestion inter-associative d’un campement incluant l’alimentation et l’équipage des personnes hébergées avec des vêtements, produits d’hygiènes et autres produits de nécessités, occupé pendant toute la période du confinement.
- Organisation et suivi de six de mineurs non-accompagnés (ainsi que les hébergeurs.euses) au niveau de l’hébergement et l’alimentaire.
- Des maraudes de distribution et d’orientation chaque semaine avec l’aide d’un véhicule pour aller à la rencontre des personnes vulnérables dispatchées dans Lille.
Maraude à Lille
A Paris,
- Distribution de petits déjeuners, masques, gel hydro alcoolique et d’informations, chaque matin, tous les jours du confinement pour les hommes seuls.
- Organisation inter-associative pour combler les besoins des populations à la rue et pour obtenir les produits nécessaires (alimentaire, hygiène, et/ou matériel).
- Organisation et gestion d’un lieu d’hébergement dans des locaux vides incluant l’alimentation et l’équipage des personnes hébergées avec des vêtements, produits d’hygiènes et autres produits de nécessités, occupé pendant toute la période du confinement.
- Maraudes de distribution et d’orientation 4 nuits par semaine avec l’aide d’un véhicule pour aller à la rencontre des personnes vulnérables dispatchées dans le nord de Paris.
- Continuité de notre dispositif d’hébergement Accueillons en collaboration avec MSF.
- Organisation et suivi de 4 filles mineures non-accompagnées au niveau de l’hébergement, l’alimentaire et le suivi médical.
- Gestion et alimentation de quelques squats et autres lieux de vies alternatifs occupés par des travailleurs.euses pauvres et des personnes précaires qui, jusque-là, avaient un revenu leur permettant de subvenir aux besoins primaux mais lors du confinement ont perdu ces possibilités.
Maraude à Paris (photo Camille Gharbi)
A Rennes,
- Organisation inter-associative et intensification des maraudes de distributions et d’information.
- Maraudes de distribution et d’orientation 3 à 4 nuits par semaine avec l’aide de deux véhicules pour aller à la rencontre des personnes vulnérables dispatchées dans et autour de Rennes.
- Organisation inter-associative pour combler les besoins des populations à la rue et pour obtenir les produits nécessaires (alimentaire, hygiène, et/ou matériel).
- Continuité de notre dispositif d’hébergement Accueillons en collaboration avec MSF, mais aussi de la gestion du dispositif d’hébergement local pour les mineur.e.s non-accompagné.e.s.
Préparation de maraude à Rennes (photo Livia Saavedra)
A Toulouse,
- Organisation inter-associative et la gestion de maraude de distribution de matériel de couchage, alimentaire et d’information.
- Maraudes de distribution et d’orientation 5 nuits par semaine avec l’aide d’un véhicule pour aller à la rencontre des personnes vulnérables dispatchées dans Toulouse.
- Organisation inter-associative pour combler les besoins des populations à la rue et pour obtenir les produits nécessaires (alimentaire, hygiène, et/ou matériel).
- Continuité de notre dispositif d’hébergement Accueillons en collaboration avec MSF.
A Tours,
- Continuité de notre dispositif d’hébergement pour mineur.e.s non-accompagné.e.s.
- Organisation et gestion de livraisons alimentaire (biscuits, lait, sardines, etc.), de produits d’hygiène et de devoirs (pour des jeunes mineur.e.s, afin qu’ils ne perdent pas totalement leur année scolaire et continuer de progresser) et pour combler aux manques des associations mandatées par l’Etat.
- Continuité du suivi apporté aux mineur.e.s pris.es en charge et chez nos hébergeurs.euses et pris en charge par l’Etat, par nos bénévoles, pour maintenir le lien, prendre des nouvelles et travailler les devoirs à distance.
Certaines actions initialement prévues ont-elles été modifiées ou abandonnées ?
Aucune action n’a été abandonnée, chacune d’elle répondait à un besoin immédiat et urgent des populations fragiles livrés à elles-mêmes pendant cette période de confinement. Certaines actions ont dû être modifiées pour des raisons de :
- Logistiques, par exemple avec l’organisation et la gestion des maraudes de distribution en journée face au public ayant des besoins dépassant notre capacité et notre stock, ou avec l’organisation inter-associative et la récupération des colis alimentaires face au nombre de personnes ne cessant d’augmenter et nécessitant la récupération d’une quantité plus conséquente que prévu.
- Ou pour éviter la propagation de l’épidémie : suspension de l’hébergement d’urgence chez des particuliers et relogement des personnes dans des lieux collectifs sécurisés avec des protocoles sanitaires, ainsi qu’une demande aux hébergeurs.euses long terme de mineur.e.s de prolonger la durée d’hébergement le temps du confinement.
MOYENS OPERATIONNELS
Les moyens prévus initialement (humains, techniques et matériels, financiers) :
- 8 ETP salarié.e.s
- 50 bénévoles toutes et tous expérimenté.e.s dans toutes les antennes confondues
- 2 camions (1 à Rennes et 1 à Paris) ainsi que 5 voitures (2 à Paris, 1 à Toulouse, 1 à Lille et 1 à Calais) mis à disposition par l’association et par des bénévoles.
Les moyens réellement engagés :
- 8 ETP salarié.e.s en présence sur le terrain ou à distance, soutenu par la coordination générale (3 personnes)
- Une cinquantaine de bénévoles expérimenté.e.s présents sur le terrain chaque jour.
- L’achat de véhicules a été indispensable afin de pouvoir aller à la rencontre et toucher plus de bénéficiaires, de ce fait nous comptons aujourd’hui : 3 camions et 7 voitures dispatchés dans nos antennes.
- L’installation d’un générateur à Grande-Synthe a été indispensable, afin de pouvoir fournir aux exilé.e.s et personnes à la rue un moyen d’alimenter leur téléphone (permettant de rester en contact avec la famille mais, avant tout, de déclencher des alertes en cas de danger quand les exilé.e.s partent vers l’Angleterre).
Véhicule de maraude à Calais
PARTENAIRES FINANCIERS POUR CETTE PERIODE
Les partenaires publics et privés qui nous ont apporté une aide sur le projet :
- ISM Interprétariat
- La Fondation Nexity
- La Fondation Abbé Pierre
- La Fondation Après Demain
- La Fondation de France
- Do In Capital
- La Fondation Lemarchand
- La Fondation Léa Nature
- L’Eglise Américaine pour Paris
- La Fondation Caritas
- La Fondation pour le Progrès de l’Homme (Charles Léopold Mayer)
- La Fondation Bruneau
- Collecte locale via HelloAsso pour Paris (link is external)
- Collecte locale via HelloAsso pour Calais (link is external)
- Collecte locale via HelloAsso pour Lille (link is external)
- Collecte locale via HelloAsso pour Rennes (link is external)
- Collecte locale via HelloAsso pour Toulouse (link is external)
>>> En savoir plus sur nos partenaires
CONTRAINTES
Les contraintes rencontrées dans la mise en œuvre du projet. Comment elles ont été surmontées ?
Une augmentation du nombre de femmes rencontrées (pour Rennes) depuis le début du confinement, victimes de violence conjugale et étant en manque de soutien pendant cette crise.
Un besoin d’écoute et de contact humain accru par l’absence de citoyen.ne dans les rues et l’absence de plus de la moitié des associations circulant habituellement.
Des personnes en situation d’addiction de plus en plus présents lors des maraudes et de plus en plus mal en point. Cette présence, normalement irrégulière, a exigé que nos équipes soient plus vigilante et attentive lors des maraudes de nuit (pour des raisons de sécurité mais aussi pour alerter les structures médicales en cas de besoin) et également cela a demandé à ce que les équipes soient plus équipés avec des produits d’hygiènes et des colis alimentaires en supplément de ce qui était normalement prévu.
De plus en plus de témoignages sur les violences policières et les difficultés accrues pour porter plainte auprès de la police. De nombreuses amendes à des SDF, des exilé.e.s et des bénévoles d’Utopia 56, des gardes à vue sans motif valable et sans récépissés de GAV (garde à vue).
Les expulsions forcées des lieux de vie informels ont continué et rendu difficile non seulement la vie quotidienne des personnes vulnérables mais aussi notre travail de recensement de ces populations qui se déplaçaient en fonction des évènements et qui augmentaient le nombre de besoins réels des personnes qui se voyaient détruites toutes leurs affaires. En parallèle, lors de ces expulsions tout matériel des personnes était détruit. Cela a eu un impact direct et grave sur nos stocks, car ces personnes se retrouvaient régulièrement sans rien et faisaient appel à nos équipes pour être rééquipés.
Campement à Calais
De plus en plus de nouvelles personnes arrivantes sur le territoire se retrouvaient, elles aussi, sans solution d’hébergement. Les solutions d’hébergement étant saturées, de nouveaux regroupements et campements se sont formés dans chaque ville. Cela a demandé un travail de recensement particulier lors des maraudes de nuit qui servaient aussi de maraudes exploratoires pour essayer de trouver ces nouveaux lieux de regroupements, recenser ces personnes mais également, répondre à leurs besoins.
>>> Communiqué de presse du 17 mars 2020 : Coronavirus. Il y a urgence pour les exilé.e.s !
En contrainte majeure que nous avons dû surmonter, nous avons eu la problématique alimentaire à Grande-Synthe. Cette action a mené à la création de partenariat local avec Calais Food Collective et les Restos du Cœur. Suite au départ, au début du confinement, d’une association qui effectuait les distributions alimentaires ; les exilé.e.s et personnes sans-abris de Grande-Synthe se sont retrouvé.e.s avec comme seul accès à la nourriture un panier de denrées distribué tous les deux jours qu’à une certaine partie de la population, et non à toutes les personnes à la rue. C’est alors que, en partenariat avec les Restos du Cœur et Calais Food Collective, a été faite une collaboration inter-associative pour répondre à ce besoin primaire et urgent de distribution de denrées alimentaires. Nous avons donc participé au financement et préparation de sac de nourriture à distribuer. Cette participation financière a pu fournir 3 camions de 38 tonnes chaque depuis Mars, qui nous servirons jusqu’en Août, avec une valeur estimée par les Restos du Cœur de 30 000 euros par camion.
Maraude à Rennes (photo Livia Saavedra)
BENEFICIAIRES DIRECTS
Vu le fait qu’il y a environ 1 500 personnes à la rue entre Calais et Grande-Synthe, nous pensions venir en aide à un ou deux milliers de personnes, sans possibilité de prévoir réellement car tout dépend des actions ou non-actions de l’Etat. Ce chiffre n’est donc juste une vague estimation.
Au niveau national, notre travail et le travail de nos partenaires associatifs présent.e.s et venant en aide aux exilé.e.s en France ont permis de visibiliser 30,000 personnes pendant le confinement pour permettre leur prise en charge ne serait-ce qu’au niveau du logement pendant cette période de crise sanitaire.
Nos équipes ont également pu constater :
A Calais,
- Au minima 160 mineur.e.s isolé.e.s non-accompagné.e.s ont été recensé.e.s vivant dans les campements, 15 nouveaux mineurs rencontrés pendant le confinement
- Environ 2 255 personnes ont été rencontrées lors des actions pendant le confinement, dont environ 41 personnes par soir
- 141 nouveaux et nouvelles arrivant.e.s ont été recensées pendant le confinement
- 38 personnes vulnérables et 5 familles ont suscité notre aide suite à un refus de pris en charge par l’Etat
- En collaboration inter-associative, la distribution de bois a touché environ 400 personnes
- En collaboration inter-associative, les distributions alimentaires ont touché environ 1 000 personnes
A Grande-Synthe,
- Environ 400 personnes ont été recensées vivant en à la rue
- En moyenne 140 personnes bénéficiaient de nos distributions d’eau (avec une fréquence de 6 jours par semaine)
- Trois distributions alimentaires par semaine en collaboration avec Calais Food Collective qui touchaient environ une centaine de personnes par distribution
- Une centaine de personnes par jour peuvent recharger leur téléphone grâce à notre générateur
- Via Solidarity Border nous comptabilisons environ 100 hommes seuls touchés par maraude
- Via Refugees Women Center nous comptabilisons environ 50 femmes et familles, comptant de nombreux enfants en bas âges et bébés, touchées par maraude
Campement à Grande-Synthe
A Lille,
- Environ 75 personnes vivant à la rue rencontrées tous les soirs
- Une dizaine de mineurs en recours hébergés par des citoyens bénévoles suivi par les équipes
A Paris,
- En moyenne 150 hommes seuls par jour
- Entre 10 et 45 personnes (femmes seules, couples et familles avec enfant(s)/bébé(s)) hébergées, nourries et équipées dans des locaux vides chaque soir
- En plus de cela, environ 120 personnes touchées par soir de maraude de nuit (avec une fréquence de 4 fois par semaine)
- Au 01 juillet 2020, nous recensons un campement comptant 270 tentes dont environ 500 personnes (au cours du mois d’avril, ce même lieu ne comptait qu’environ 20 personnes)
- Des centaines de personnes occupants et vivants dans des squats et autres lieux alternatifs autour de Paris
Maraude à Paris (photo Camille Gharbi)
A Rennes,
- En moyenne, 65 à 125 personnes ont été directement touchées par soir de maraude (3 ou 4 fois par semaine)
- Au 29/03, 72 personnes ont été recensées vivant à la rue. Au 03/05, 114 personnes ont été recensées vivant à la rue
- Parmi ceux-ci : 70 personnes ont été recensées occupants un manoir situé au Bois Perrin.
A Toulouse,
- Environ 2 200 personnes ont été recensées vivant dans des squats, bidonvilles et/ou à la rue
- Environ 1 500 personnes ont été recensées vivant en hôtels sociaux
- Entre 70 et 100 personnes ont été directement touchées par soir de maraude (avec une fréquence de 5 fois par semaine)
De nombreuses familles rencontrées en maraude à Toulouse (photo Antoine Bazin)
A Tours,
- 24 jeunes hébergé.e.s et confiné.e.s chez leurs hébergeurs.euses citoyen.ne.s
- 20 jeunes suivis par nos équipes, hébergés en hôtel
RESULTATS
Sur l’ensemble de nos 6 antennes nous avons voulu travailler sur :
- L’accès des personnes exilées à une information fiable et pertinente : ex : horaire d’ouverture des services encore ouvert, lieu de distribution, adresse de sanitaire encore ouvert, etc.
- L’amélioration des conditions de vie des personnes exilées à la rue par la distribution de produits d’hygiène et par l’information sur les gestes barrières
- L’accès à l’alimentation des personnes à la rue et notamment les plus vulnérables (enfants, malades, etc.)
- L’alerte des pouvoirs publics sur la situation pour une prise en charge complète (hébergement, nourriture, sanitaire, soins, etc.).
Dans chacune de nos antennes, ces objectifs ont été largement dépassés, tout en restant essentielles et nécessitant une continuité sur une durée indéterminée. Cela grâce à notre travail quotidien, dont :
A Calais,
- Des alertes régulières en parallèle d’interpellation des autorités compétentes depuis le 5 mars 2020 ont mené à une prise en charge au niveau de l’hébergement pour 93 personnes.
- Ce travail a aussi mené à la mise en place de maraude sanitaire.
- Des centaines d’items ont été distribués en urgence par nos équipes pendant le confinement (couvertures, sacs de couchage, tentes, paires de chaussettes, gants, bonnets)
- Une collaboration inter-associative, hors urgence, a permis d’assurer que nos achats de matériel de couchage soit distribué aux personnes à la rue, aidant jusqu’à 50 à 150 personnes par soir de maraude.
- Une collaboration avec WoodYard pour couper et distribuer du bois a permis aux personnes à la rue un moyen de se réchauffer mais aussi de cuisiner les repas sur place.
- Les objectifs ont pu être atteints grâce aux personnes expérimentées bénévoles et salarié.e.s dans nos équipes qui ont pu se mobiliser et rester actifs.ves pendant cette période de crise, mais aussi grâce à nos partenaires locaux, dont : MdM, la Croix Rouge, la Protection Civile et l’hôpital sur l’aspect sanitaire et médical, Calais Food Collective sur l’aspect alimentaire, Human Rights Observer sur l’aspect plaidoyer, et, WoodYard et Collective Aid sur l’aspect logistique.
Maraude à Calais (photo Marguerite Combes)
A Grande-Synthe,
- Des distributions d’eau ont été mises en place avec une fréquence de 4 jours par semaine qui a été augmenté à 6 jours suite à la constatation du besoin réel des populations à la rue qui autrement se retrouvent parfois sans accès à l’eau. Jusqu’à 3000 Litres d’eau sont distribués par jour.
- L’achat et la mise à disposition d’un générateur est pertinent dans le sens où nous permettons d’assurer un mode de communication aux personnes fragiles, parfois mettant leur vie en grave danger lors d’une tentative de passage en Angleterre.
- Une collaboration inter-associative permet d’assurer que nos achats de matériel de couchage soit distribué aux personnes à la rue, aidant jusqu’à 200 personnes par jour de maraude.
- Les objectifs ont pu être atteints grâce aux personnes expérimentées bénévoles et salarié.e.s dans nos équipes qui ont pu se mobiliser et rester actifs.ves pendant cette période de crise, mais aussi grâce à nos partenaires locaux, dont : Calais Food Collective et les Restos du Cœur sur l’aspect alimentaire, Solidarity Border et Refugees Women Center sur l’aspect logistique et social, la Cimade sur l’aspect juridique et MdM, la Croix Rouge et l’hôpital sur l’aspect médical.
A Lille,
- Depuis le 27 mars 2020 nous avons constaté l’ouverture de places en hébergement d’urgence, grâce à quoi deux tiers des personnes vivant sur un campement en périphérie ont pu être hébergées.
- Lancement d’une campagne inter-associative via FaceBook « #Confinéesdanslarue » pour demander aux citoyen.ne.s d’interpeler les pouvoirs publics avec un courrier type.
- Les mineur.e.s non-accompagné.e.s étant à la rue ont été orienté.e.s vers et pris.es en charge par des foyers gérés par le département.
- Les mineur.e.s non-accompagné.e.s suivi et hébergé.e.s par notre équipe ont été pris en charge
- Environ 50 barquettes alimentaires et une centaine de fruits distribuées tous les soirs aux personnes vulnérables.
- Les objectifs ont pu être atteints grâce aux personnes expérimentées bénévoles et salarié.e.s dans nos équipes qui ont pu se mobiliser et rester actifs.ves pendant cette période de crise, mais aussi grâce à nos partenaires locaux, dont : le Secours Populaire, L’île de Solidarité et Humanit’aid sur l’aspect alimentaire, et, la Réconciliation, L’île de Solidarité, SDJ Solidarité, le Secours Populaire, Hasene et CIMG sur l’aspect logistique et social.
Campement à Lille
A Paris,
- Des centaines items vestimentaires (caleçons, chaussettes, pantalons, tee-shirts et pulls) ont été distribués, allant jusqu’à environ 300 items par semaine lors de maraudes de distribution l’après-midi.
- Des centaines de produits d’hygiènes (gel douche, serviettes hygiéniques, rasoirs, crème pour le corps, masques, gel hydro alcoolique, etc.) ont été distribués, allant jusqu’à environ 400 produits par semaine.
- Jusqu’à une quarantaine de personnes vulnérables et fragiles ont été hébergées en urgence tout au long du confinement.
- En moyenne, 90 repas ont été distribués lors des maraudes de nuits (4 fois par semaine) aux personnes vivant à la rue.
- Fin mars, un campement comptant environ 700 personnes a été évacué, avec des propositions d’hébergement proposées à chaque personne.
- Tous les jours avait lieu une distribution de petits déjeuners par nos équipes à Porte d’Aubervilliers ainsi que dans plusieurs lieux de vies (squats) pour alimenter des centaines de personnes (notamment des travailleurs.euses sans-papiers ayant perdu leur emploi)
- Les objectifs ont pu être atteints grâce aux personnes expérimentées bénévoles et salarié.e.s dans nos équipes qui ont pu se mobiliser et rester actifs.ves pendant cette période de crise, mais aussi grâce à nos partenaires locaux, dont : l’Armée du Salut, la Protection Civile et la Chorba sur l’aspect alimentaire, MSF et MDM sur l’aspect médical, et, la LDH et la GISTI sur l’aspect juridique.
A Rennes,
- Environ 200 items vestimentaires ont été distribués chaque maraude (pulls, manteaux, paires de chaussettes, caleçons, pantalons, gants, bonnets, écharpes, paires de chaussures).
- Environ 300 produits d’hygiènes ont aussi été distribués chaque maraude (kits d’hygiènes, brosses à dents, dentifrice, rasoirs, mousses à raser, shampoings, gels douche, paquets de serviettes hygiéniques, paquets de tampons, serviettes de bains, savons, paquets de lingettes, paquets de mouchoirs, récipients de 5ml de gel hydro alcoolique et des préservatifs).
- Environ 500 produits alimentaires ont aussi été distribués par maraude (boissons (eau, café, thé, soupe), conserves différentes (salades de thon, macédoines, pâtés, etc.), fruits, salades de fruits, paquets de gâteaux, gâteaux en sachet individuel, compotes en gourde et colis alimentaires).
- Des items de nécessités ont également été distribuées chaque maraude, variant entre piles, lampes, lessive, couvertures, tentes et croquettes.
- Les objectifs ont pu être atteints grâce aux personnes expérimentées bénévoles et salarié.e.s dans nos équipes qui ont pu se mobiliser et rester actifs.ves pendant cette période de crise, mais aussi grâce à nos partenaires locaux, dont : un collectif de restaurateurs rennais et Cœurs Résistants sur l’aspect alimentaire, Entourage et le Secours Catholique sur l’aspect social, le Secours Populaire sur l’aspect logistique, Aides sur l’aspect sanitaire et Gamelles Pleines pour venir en aide aux animaux de compagnies des personnes à la rue.
Maraude à Rennes (photo Livia Saavedra)
A Toulouse,
- Entre 25 et 70 colis alimentaires ont été distribués chaque soir aux personnes, familles, hommes, femmes, enfants, à la rue.
- Environ 200 items vestimentaires (chaussettes, pulls) ont été distribués chaque maraude.
- Environ 75 couvertures ont été distribuées aux populations vulnérables chaque maraude.
- Environ 460 produits d’hygiènes ont aussi été distribuées par maraude (gels douche, shampoing, rasoirs et savons).
- Les objectifs ont pu être atteints grâce aux personnes expérimentées bénévoles et salarié.e.s dans nos équipes qui ont pu se mobiliser et rester actifs.ves pendant cette période de crise, mais aussi grâce à nos partenaires locaux, dont : MDM sur l’aspect médical, le Secours Catholique sur l’aspect alimentaire et Coup de Pousse sur l’aspect organisationnel et la gestion des maraudes.
A Tours,
- 20 jeunes mineur.e.s non-accompagné.e.s suivis par nos équipes, vivant dans un squat, ont été pris en charge et hébergé par l’Etat pendant la période du confinement, suite à un communiqué.
- Des colis alimentaires et supports pour le suivi des cours a été apporté à tous.tes les jeunes en hôtel en complément des repas fournis par l’Etat.
- Des cartes de bus ont été achetées pour les 20 jeunes afin de faciliter l’accès aux lieux de distributions et d’apprentissages.
- Des cours à distance mis en place via l’école alternative d’Utopia 56 pour tous.tes les jeunes suivis.
- Les objectifs ont pu être atteints grâce aux personnes expérimentées bénévoles et salarié.e.s dans nos équipes qui ont pu se mobiliser et rester actifs.ves pendant cette période de crise, mais aussi grâce à nos partenaires locaux, dont : des associations mandatés par l’Etat et surtout des bénévoles citoyen.ne.s.
DEPENSES FACE AU COVID-19
Matériels de couchage
- Couvertures : 9 211,13 €
- Duvets : 18 257,92 €
- Tentes : 20 383,86 €
Produits d’hygiène
- Gel hydro alcoolique : 3 520,00 €
- Thermomètres : 299,50 €
- Shampoing et gels douche : 500 €
Matériel transport
- Véhicule pour Rennes : 1 934,76 €
- Véhicule pour Grande-Synthe : 1 600,00 €
- Véhicule pour Paris : 4 500,00 €
Produits essentiels
- Sacs à dos : 1 307,49 €
- Chaussures, chaussettes et flacons : 1 625,91 €
- Matelas gonflables : 853,80 €
- Bâches : 1 453,50 €
- Bidons : 1 003,45 €
- Bois de chauffage : 3 000,00 €
Produits alimentaires
- Rennes : 15 687,42 €
- Calais / Grande-Synthe : 12 477,46 €
- Toulouse : 882,82 €
- Lille : 141,64 €
TOTAL
98 640,66 € dépensés ces trois derniers mois
Maraude à Paris (photo Camille Gharbi)