En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

 

Amnesty International | 01.09.2010

En quête d’une meilleure vie, nombre de Comoriens tentent leur chance à Mayotte. Quand ils parviennent à traverser sur des embarcations de fortune, ils se heurtent alors à une traque sans merci contre l’immigration clandestine.





Le camion bleu de la gendarmerie traverse le marché de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte. Il embarque sur la barge en direction de Petite terre, face à Mayotte, où se trouve le centre de rétention administrative. Dans le camion grillagé, encadrés par des gendarmes armés, tee-shirt, lunettes noires et pantalon de treillis, deux femmes en boubous colorés et trois hommes, le regard vide vont être expulsés.

 

Un spectacle quotidien auquel plus personne ne prête attention. « Ils partent aujourd’hui, ils vont revenir demain ! », plaisante cette marchande d’oranges. Rien ne distingue ces clandestins comoriens des Mahorais (habitants de Mayotte) dont ils partagent depuis des siècles la même histoire, la même langue, la même culture. Sauf qu’ils ne sont pas nés sur la bonne île. Leurs destins se sont séparés lorsque les Mahorais ont décidé de rester français par référendum en 1974 tandis que les trois autres îles des Comores (Anjouan, Mohéli, Grande Comore) optaient pour l’indépendance.

 

Mais ce rattachement de Mayotte à la France n’a jamais été entériné par l’Onu et le déséquilibre économique qu’il a généré entre les îles suscite une forte immigration. Cette situation fait paradoxalement des Comoriens des clandestins sur leur propre territoire, expulsés par les anciens colonisateurs ! Face à cette immigration, la préfecture de Mayotte s’est dotée de moyens techniques considérables et de mesures dérogatoires permettant des reconduites express à la frontière, dès leur notification.


Un climat de terreur règne chez les 45 000 clandestins qui vivent misérablement dans les bidonvilles accrochés aux collines de Mamoudzou depuis qu’en 2006, une course effrénée aux chiffres a commencé avec des méthodes de plus en plus brutales et inhumaines, afin de satisfaire aux objectifs de l’État français : 25 000 reconduites à la frontière pour 2010, l’année 2009 n’ayant totalisé « que » 19 972 expulsions.

« Vous expulsez ici autant de clandestins qu’on en expulse en métropole avec vingt fois plus d’arrestations de passeurs », a félicité le président Sarkozy pour le travail de la Police de l’air et des frontières lors de son passage en janvier 2010. Pour atteindre ces résultats tous les coups sont permis : renforcements des contrôles et des arrestations, dans les maisons, aux points d’eau, près des hôpitaux et des écoles, dans les commerces partout où la police croit pouvoir trouver des clandestins. Interventions jusqu’à trois fois par jour dans les bidonvilles, ne laissant aucun répit aux familles qui se terrent dans les bangas, maisons de tôle rouillée, louées jusqu’à 100 € pour 10 m2 ou qui fuient dans la forêt. Les parents arrêtés laissent derrière eux leurs enfants totalement seuls au retour de l’école avec comme conséquence un phénomène grandissant d’enfants des rues. Quant aux conditions de rétention, elles sont régulièrement dénoncées comme étant indignes d’un département de la République française.


Classé numéro un en matière de reconduite expéditive à la frontière et de non-respect des droits fondamentaux, le petit nouveau, 101e département français n’est que le triste reflet d’une répression qui n’a d’autre nom que la honte.


Catherine Hansen


Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA