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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La cimade - Responsable national Asile - 16/07/2020

Par un arrêt du 2 juillet 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France pour avoir violé l’article 3 de la convention européenne des droits de l’Homme en laissant des demandeurs d’asile à la rue pendant plusieurs mois, il y a sept ans. Les requérants étaient […]

Par un arrêt du 2 juillet 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France pour avoir violé l’article 3 de la convention européenne des droits de l’Homme en laissant des demandeurs d’asile à la rue pendant plusieurs mois, il y a sept ans.

Les requérants étaient des demandeurs d’asile « isolés » qui vivaient à Paris et à Carcassonne. Pour  l’un d’entre eux, il s’était présenté à la préfecture de police en avril 2013 mais l’examen de sa demande d’admission au séjour a été reportée de trois mois. Après avoir saisi le juge des référés du tribunal administratif de Paris, il avait relevé appel au Conseil d’Etat qui l’a rejeté sans audience. Par la suite, le préfet lui a refusé le séjour car il était « Dubliné ». Alors que la Cour de justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat venaient d’affirmer le droit aux conditions d’accueil de cette catégorie de demandeurs d’asile, il n’avait pas eu accès à l‘allocation temporaire d’attente (ancêtre de l’allocation pour demandeur d’asile) que des mois après le dépôt de sa demande.

Dans les autres affaires, les personnes bénéficiaient de cette allocation mais du fait de leur âge et de leur « absence de priorité » dormaient dans des tentes dans un campement au bord de l’Aude à Carcassonne.

La  Cour  de Strasbourg  constate que « les autorités françaises ont manqué à lencontre des requérants à leurs obligations prévues par le droit interne. et  qu’elles doivent être tenues pour responsables des conditions dans lesquelles ils se sont trouvés pendant des mois, vivant dans la rue, sans ressources, sans accès à des sanitaires, ne disposant d’aucun moyen de subvenir à leurs besoins essentiels et dans l’angoisse permanente d’être attaqués et volés. La Cour estime que les requérants ont été victimes d’un traitement dégradant témoignant d’un manque de respect pour leur dignité et que cette situation a, sans aucun doute, suscité chez eux des sentiments de peur, d’angoisse ou d’infériorité propres à conduire au désespoir. Elle considère que de telles conditions d’existence, combinées avec l’absence de réponse adéquate des autorités françaises qu’ils ont alertées à maintes reprises sur leur impossibilité de jouir en pratique de leurs droits et donc de pourvoir à leurs besoins essentiels, et le fait que les juridictions internes leur ont systématiquement opposé le manque de moyens dont disposaient les instances compétentes au regard de leurs conditions de jeunes majeurs isolés, en bonne santé et sans charge de famille, ont atteint le seuil de gravité requis par l’article 3 de la Convention. »Cette condamnation qui  intervient sept ans après le dépôt des requêtes, repose la question de l’accès au dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile des hommes « isolés’ qui constitue encore aujourd’hui la majorité des personnes demandant asile et qui n’ont qu’un accès restreint à un hébergement, faute de justifier d’une vulnérabilité particulière , qui est devenue le critère de sélection de l’OFII et des juridictions administratives, saisies en référé. Elle indique clairement que l’Etat a une obligation de résultat et non de moyens pour assurer à tous les demandeurs d’asile des conditions d’accueil dignes.Qu’il s’agisse des personnes vivant dans des campements ou des personnes qui sont privées des conditions matérielles d’accueil parce qu’elles auraient pris la fuite ou déposé une demande tardivement, la condamnation de la France par la Cour européenne doit remettre en question la politique menée par les pouvoirs publics.En mai 2020, selon les données fournies par Eurostat et l’OFII, 165 650 personnes avaient une demande d’asile en cours d’instruction et 142 000 bénéficiaient des conditions d’accueil. Cela veut dire que plus de 23 000 demandeurs n’y ont pas accès. A la lumière de cet arrêt, il est temps de mettre fin à cette situation.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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