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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Médiapart - Tomas Statius - 17/07/2020

Mediapart et ses partenaires de Lighthouse Reports ont recueilli des témoignages de migrants employés dans des champs à travers toute l’Europe. En France, dans les Fermes Larrère, des saisonniers ont saisi l’Inspection du travail et dénoncent les cadences, les conditions de logement ou des violences verbales. Enquête.

Comme pour toute bonne exfiltration, le timing est la clef. Ce 15 mai 2020, il est 18 heures pile quand Juan retrouve Mariannick dans une petite rue attenante à la maison qu’il occupe à Labouheyre (Landes). La grande bâtisse aux poutres apparentes, dans ce petit village cerclé de champs et de pins, a des abords agréables. Des arbres cachent la façade. Derrière, une baie vitrée ouvre sur un jardin. Pourtant, la bicoque est tout sauf un nid douillet. À l’intérieur, les placards sont défoncés, la peinture défraîchie, les sanitaires maculés de boue.

C’est ici que le jeune Colombien habite avec une quarantaine de saisonniers, la plupart originaires d’Amérique du Sud, répartis dans 19 petites chambres. Certains partagent leur chambre à deux, trois, quatre ou cinq ; d’autres ont la chance d’être logés en solo. Tous travaillent dans les champs des Fermes Larrère, l’une des principales exploitations agricoles de la région, sur laquelle Mediapart a enquêté pendant plusieurs semaines en partenariat avec Lighthouse Reports, Der Spiegel et Euronews.

Champs appartenant aux Fermes Larrère. © TS
Champs appartenant aux Fermes Larrère. © TS
 

Cela fait plusieurs semaines que Mariannick et Juan se téléphonent, presque tous les jours. Cette Française est salariée d’une association, Ruelle, qui accompagne de possibles victimes d’esclavage moderne. Mariannick patiente dans la voiture, prête à démarrer. Pendant ce temps, Juan ramasse ses affaires, qu’il bourre dans sa petite valise à roulettes et son sac à dos. « J’ai attendu qu’il n’y ait plus personne pour partir », raconte le garçon, après deux mois de labeur sans contrat.

Juan affirme avoir fait l’objet de mauvais traitements. À Mariannick, il a décrit ses journées de 12 heures avec seulement une pause déjeuner, les blessures et la pression constante de ses supérieurs.

Lasse d’espérer une intervention des autorités, la jeune femme a décidé de couvrir les 80 kilomètres qui séparent Bordeaux, où elle vit, de Labouheyre, pour sortir Juan de là. L’association le recueille pendant plusieurs jours, avant que l’ambassade de Colombie ne prenne le relais pour le rapatrier. Dans un courrier daté du 26 mai, que Mediapart a pu obtenir, cette dernière la remercie pour son accompagnement d’un « citoyen colombien identifié comme victime de traite humaine » et assure que Juan est en route vers son pays « dans un vol humanitaire ». Son témoignage, que Mediapart a pu recueillir de visu, est désormais entre les mains de l’Inspection du travail.

Dans la région, pourtant, les fermes Larrère font figure d’exploitation modèle. Avec un chiffre d’affaires de 47 millions d’euros en 2017, l’entreprise est devenue le leader des carottes bio en Europe. Ses produits se retrouvent sur les étals des plus grands supermarchés, dont Auchan, qui en a fait l’un de ses étendards. En 2018, elle a touché plus de 360 000 euros de subsides européens sous ses différentes raisons sociales.

La ferme, créée par Bertrand, le père, peut également se targuer de son engagement écologique. En 2014, elle lance une usine de méthanisation, dans le but de produire du biogaz à partir de déchets organiques, et des panneaux solaires habillent certaines de ses parcelles. Lauréat d’une batterie de certifications pour son respect de l’environnement, Larrère emploie plus de 200 personnes à l’année en CDI.

Mais il y a aussi les saisonniers, bien souvent des migrants, salariés eux de façon indirecte, via un « groupement d’employeurs » dont Larrère fait partie. Or douze anciens, interrogés par Mediapart, pour la plupart sud-américains, donnent un tout autre son de cloche de la vie dans ces champs : cadences difficiles à tenir, récits de violences verbales, conditions de logement spartiates, maigre paie… Juan, Martin*, Angelica, Matteo, Leslie, Julia*, Sergio*, Mohammed*, Simon*, Karim* et Nabil décrivent aussi un système où tout est fait pour que l’ouvrier coûte le moins possible.

D’après nos informations, l’Inspection du travail a ainsi été saisie par plusieurs salariés passés par Larrère. Un signalement de l’Inspection pour « entrave au CHSCT [le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail – ndlr] » a déjà fait son chemin jusqu’au bureau du procureur de la République de Mont-de-Marsan, et d’autres dossiers seraient en cours de finalisation. Contactée par Mediapart, l’Inspection du travail se refuse cependant à tout commentaire, de même que le parquet.

Parmi les reproches les plus graves, des saisonniers soupçonnent une sous-évaluation de leurs heures de travail, à l’image de Julia, déclarée pour 70 heures dans les champs et payée 660 euros, là où elle estime avoir trimé plus du double.

En réponse à nos questions, le directeur général des Fermes Larrère insiste : « Nous ne sommes pas les employeurs », et « les prestataires » auxquels la société fait appel sont « tenus de respecter les obligations légales ». « Les bulletins de salaire », d’ailleurs, sont « établis » par le groupement d’employeurs, précise Patrick Larrère. Mais sur la base des données qui lui sont transmises… « Les heures des salariés sont informatisées par le biais d’un système de badgeage », ajoute-t-il, jugeant « très facile [pour le salarié] de faire une réclamation si une erreur a été faite ».

D’une façon générale, la société reconnaît certains dysfonctionnements auprès de Mediapart, tout en s’efforçant de les relativiser. Informée de nos investigations depuis des semaines, le directeur général affirme avoir « du coup réalisé un sondage auprès des équipes », forcément express : « Nous avons relevé des points à traiter, que nous sommes prêts à assumer ou allons demander à nos partenaires d’assumer également. » Déjà, « l’élaboration d’une charte éthique » serait lancée, ainsi que des « contacts avec des cabinets d’audit » chargés de « contrôles inopinés » (voir l’ensemble des réponses de l’entreprise sous l’onglet Prolonger).

« On a cette entreprise dans le collimateur depuis quelques années déjà », précise toutefois Jean-Albert Guidou, secrétaire fédéral de la CGT chargé des travailleurs étrangers. Le responsable syndical pointe au passage le caractère « systémique », à l’échelle européenne, des mauvais traitements infligés à la main-d’œuvre saisonnière, notamment étrangère, estimant que « les travailleurs font les frais d’une guerre sur le prix ».

Pour Juan, l’histoire débute en Colombie quand il entend parler pour la première fois des Fermes Larrère, il y a plusieurs mois. Une page Facebook, « Trabajar en Francia », fait de la publicité pour un job dans le sud-ouest de la France. Un numéro de téléphone est joint à l’annonce.

L’ancien étudiant en école d’ingénieur à Cali vient de faire tamponner son « Visa vacances travail », une disposition qui permet aux jeunes Colombiens de travailler en Europe pendant une durée déterminée. Dans son cas, ses papiers l’autorisent à rester un an sur le territoire.

Juan a fini ses études. Il rêve de gagner un peu de sous, tout en apprenant le français. De nombreux saisonniers, que nous avons pu interroger, sont dans le même cas. Matteo et Angelica, colombiens eux aussi, devaient initialement travailler pour un particulier en région parisienne ; Martin et Leslie, dans le tourisme dans la région de Nice. Julia, une jeune Mexicaine, avait de son côté une promesse d’embauche à Toulouse. L’épidémie a fait capoter leurs plans. « Nous n’avions plus d’argent, il fallait qu’on travaille », raconte Matteo. C’était souvent leur première expérience dans le milieu agricole. Pour Martin, l’atterrissage a été brutal : « Je savais que le travail était dur mais, en France, je pensais que les conditions seraient meilleures. Je me rends compte que j’avais tort. » Mohammed, Karim et Nabil, quant à eux, sont plus aguerris. Originaires du Maghreb, tous les trois ont travaillé en Espagne avant de rallier l’Hexagone, où les conditions sont censément plus favorables.

Pour Juan, le premier contact est engageant. À l’autre bout du fil, c’est une agence de recrutement qui répond, baptisée Gena, qui collabore fréquemment avec les fermes Larrère – elle n’a pas répondu à nos questions.

Les interlocuteurs de Juan sont latino-américains, ils le mettent en confiance. Les conditions annoncées sont alléchantes. On lui promet, oralement, une paie de 1 500 euros mensuels. « On m’a promis 2 000 euros, moi », s’insurge Simon dans un message récemment publié sur un groupe Facebook regroupant plusieurs dizaines de milliers de saisonniers hispanophones. Personne n’explique que les contrats ne sont signés ni par Gena, ni par Larrère, mais par son groupement d’employeurs.

« Traités de salauds »

Dans des messages que Mediapart a pu consulter, une personne qui se présente comme une employée de l’agence de recrutement évoque à l’époque, auprès de Juan, une charge de travail de base de 35 heures par semaine et le paiement d’heures supplémentaires. À tous, on propose un hébergement dans un « hôtel » de Labouheyre.

« Quand je suis arrivé, il n’y avait pas de draps, ni de couvertures, ni d’oreillers », se souvient Juan. Leslie confirme : « On a dû tout acheter, même les ustensiles pour faire la cuisine. » « Le sondage mené en interne a fait remonter un manque de certains équipements que nous allons donc traiter dans les meilleurs délais », concède aujourd’hui l’entreprise auprès de Mediapart. Les sanitaires sont sales, tout comme les salles de bain et les chambres. Certaines sont meublées de lits superposés, ce qui est contraire à la loi.

« L’afflux de besoins en logements est parfois difficile à gérer, notamment en période estivale, nous répond Larrère. Nous travaillons actuellement avec la région Aquitaine et l’Agence nationale de l’habitat (Anah) afin de solutionner ce manque patent de logements. » Un loyer, de 220 euros tout de même, est directement déduit de la paie des travailleurs, et empoché par une société immobilière, distincte du groupe mais propriété de l’un de ses dirigeants.

À Saugnacq-et-Muret (Landes), dans un ancien hôtel, les conditions de logement ne sont pas plus agréables. Pas de draps non plus, témoigne Simon, qui y a séjourné au printemps 2020, ni ustensiles pour se préparer à manger. Pas de chauffage, même l’hiver, et de l’électricité uniquement de manière intermittente, renchérit Karim. Ce dernier, embauché dans l’une des usines de conditionnement du groupe Larrère, a saisi l’Inspection du travail en juin 2020 pour se faire rembourser plusieurs mois de loyers. « En fait, ici, ça te coûte de l’argent de venir travailler », s’insurge l’homme qui a quitté l’entreprise depuis deux mois.

L'"hôtel" à Saugnacq-et-Muret. © TS
L'"hôtel" à Saugnacq-et-Muret. © TS
 

En 2018, l’endroit n’avait même pas de douche fonctionnelle, soutient de son côté Nabil. Ce jeune Marocain n’avait pas de logement quand il a rejoint la ferme en décembre 2017, et pas de quoi se le payer. Il a dormi plusieurs jours dehors, puis dans une remise qui jouxte la gare SNCF d’Ychoux, un village des alentours. Des vidéos qu’il nous a fait parvenir en attestent. Cet hiver-là, la température est négative la nuit et la tente de Nabil, recouverte de givre. Sa situation précaire était connue de Larrère, assure-t-il : « Quand je leur ai demandé un logement, le patron m’a dit : “Il faut travailler d’abord, on verra après.” » « Nous n’avons pas été alertés de cette situation », rétorque aujourd’hui l’entreprise.

« L’agence d’intérim m’avait dit que je ne travaillerais que sept heures par jour, se souvient quant à lui Matteo, tout comme sa compagne Angelica. Que le travail ne commencerait jamais avant 7 heures du matin. » Le jeune homme déchante vite. À l’entendre, dès le premier jour dans les Landes, on tambourine à sa porte à 5 heures du matin et on lui intime de se lever pour se rendre au travail. La suite de l’expérience est à l’avenant. Le désherbage des champs est un labeur harassant mais les salariés seraient contraints de travailler debout jusqu’à ce que les « chefs du champ » les autorisent à s’asseoir, poursuit Leslie. Ce que l’entreprise, interrogée sur ce point, dément.

Les pauses sont incertaines, font valoir tous les salariés, hormis un créneau d’une demi-heure pour déjeuner, le midi. Là aussi, Larrère conteste. « Parfois, on travaillait six heures d’affilée l’après-midi », assure Simon. Selon eux, les journées s’étalent de 6 h 30 du matin jusqu’à 18 heures, une amplitude bien supérieure à ce qui est autorisé par la loi.

« Dans l’agriculture, une exploitation peut obtenir l’augmentation de la durée légale de travail mais encore faut-il qu’elle fasse une demande à l’Inspection du travail », rappelle ainsi Patrick Lasserre-Cathala, directeur-adjoint de l’Inspection du travail pour les Landes. Ce que n’a pas fait l’exploitation, concède son directeur général auprès de Mediapart, ajoutant : « Pour des raisons d’absentéisme ou d’aléas climatiques, il peut nous arriver de demander des heures supplémentaires, tout en respectant au mieux les obligations légales. » Au mieux…

« On devait même demander la permission pour aller aux toilettes », témoigne Simon, un jeune Argentin. « Uniquement pour des raisons de sécurité », soutient l’exploitant.

À force, les genoux de Martin souffrent. Juan ne sent plus ni ses mains ni ses pieds, après une journée dans le froid printanier. Les mots des chefs sont durs, les insultes fréquentes, selon plusieurs témoignages. « Ils nous traitaient de salauds, nous disaient tout le temps qu’on ne travaillait pas assez vite », soupire Leslie. « Ils me disaient que les Colombiens étaient inutiles. Que je n’étais ici que pour vendre de la cocaïne », confie Juan.

Sur la base de son sondage « maison », Larrère affirme aujourd’hui que « moins de 5 % des sondés rapportent des attitudes verbales ponctuelles qui semblent inadaptées ». Depuis, « toutes les mesures appropriées » auraient, bien entendu, été « engagées ».

Fin mai, en tout cas, certains saisonniers défaillent sous la chaleur des Landes, à l’instar de Matteo. « Un jour, je ne me sentais pas bien. J’ai demandé à retourner à la voiture, j’avais la tête qui tournait », se souvient le jeune homme. Il n’est pas le seul, poursuit Simon : « On voyait souvent des gens vomir. » À la fin de la journée, on explique à Matteo que son contrat est rompu par l’entreprise. Il doit quitter Labouheyre. « Là-bas, si vous prenez un congé médical, ils ne sont plus intéressés par vous et vous licencient », renchérit Sergio.

L’homme, qui vit désormais à Rennes, a travaillé pour l’entreprise au printemps 2019. À l’époque, celle-ci est fière d’exhiber son portail de « désherbage » : les travailleurs sont allongés les uns à côté des autres sur cette petite plateforme traînée par un tracteur, qui permet aux ouvriers d’être au plus près du sol sans avoir besoin de se plier en deux. Ils n’ont qu’à tendre le bras pour arracher les mauvaises herbes. La méthode est censée améliorer les conditions de travail, notamment les douleurs dans le bas du dos. « Nous avons initié un travail d’amélioration de ces portiques avec un cabinet d’ergonomie depuis 2018 », plaide l’entreprise. Sergio en a un tout autre souvenir : « Tout est réuni : on avale de la poussière, on a mal au de dos. Et on ne peut pas s’arrêter de travailler. »

Depuis, ces travailleurs ont fait du chemin. Matteo, Angelica, Martin et Leslie ont rejoint la Corse et la plaine orientale, où ils ont trouvé des conditions de travail plus favorables. Le logement est fourni par l’entreprise, gracieusement. Tout comme le nécessaire pour cuisiner. Et les journées n’excèdent pas sept heures.

On ne peut pas en dire autant de Diego. « Regarde où j’habite. Excuse-moi de mon langage mais ce sont des conditions de merde », s’énerve le jeune Colombien dans un message qu’il nous a fait parvenir à la fin juin. Lui aussi est parti en Corse. Il est logé dans des mobile-homes chauffés par le soleil, posés sur une terre aride et ocre. C’est la troisième ferme où il est embauché, « la pire », soutient-il. Simon est encore dans la région bordelaise, il a enchaîné sur la saison des myrtilles. Julia, elle, a travaillé dans les vignes, avant de trouver un boulot dans une supérette.

Tout le monde ne peut pas en dire autant, comme Karim et Nabil, qui ne trouvent plus de travail et remâchent leur spleen le long des routes nationales. Le second craint que sa plainte à l’Inspection du travail ne l’ait blacklisté dans toute la région. Impossible à dire. En attendant, il a trouvé une piaule à deux pas de son ancien « hôtel » à Saugnacq-et-Muret, pour le même prix. Cette fois, il est tout seul : « C’est déjà mieux. »

 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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