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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Utopia56 - 10/07/2020

Ce matin, 10 Juillet 2020, la préfecture du Pas de Calais a procédé à l’expulsion et à la destruction massive des « Jungles » de la zone industrielle des dunes, en outrepassant le mandat que lui avait donné le juge.

La rumeur avait commencé à enfler la veille, d’une expulsion à venir. L’après midi, la police était venue scotcher, rue des huttes, où se trouvent une grande partie des migrants, deux ordonnances d’expulsion signées par le président du Tribunal Judiciaire de Boulogne en date du 12 juin. Ces deux décisions visaient les parcelles BT 247 et 248 du cadastre pour une surface cumulée n’excédant pas deux hectares au début de la rue des huttes. Procédure non contradictoire, car parmi la centaine d’occupants de terrain, l’huissier venu le 9 juin sur place n’a selon ses dires « pas réussi à recueillir les identités »des migrants qui selon lui « parlent dans un dialecte que je ne comprends pas ». Ce qui permet au juge de prendre une ordonnance sur requête qui ne permet pas aux habitants de terrain de se défendre devant un tribunal. 

Toutefois, non content d’avoir verrouillé le droit à une procédure contradictoire, le déploiement de policiers ce 10 juillet a fait fi de toute limite cadastrale pour expulser l’ensemble des campements qui se trouvaient dans la zone industrielle des dunes, ainsi que les autres campements calaisiens. Une véritable chasse à l’homme s’est déployée pour tenter de faire disparaître les migrants en les emmenant de gré ou de force dans des bus affrétés pour les amener vers une destination inconnue. Les affaires des migrants, les précieuses tentes, sacs de couchage, couvertures, bois de chauffage et tout le matériel utile à la survie de ces hommes et ses femmes ont été ramassés et bien souvent mis hors d’usage par une société de nettoyage afin de rendre plus ardues encore les conditions de vie de migrants qui ne manqueront pas de revenir. 

Brutale, cette pratique est aussi totalement inefficace : à midi, certains habitant.e.s étaient déjà de retour sur les terrains expulsés. Les observateurs comme les migrants présents sur les lieux tout au long des évènements ont été témoins d’une véritable chasse à l’Homme. « La police arrête tous les migrants qui s’approchent de la Jungle. Qu’est ce que ça veut dire ? Je pensais qu’ils ne devaient prendre que les tentes, pas les gens. Pourquoi c’est comme ça ? » - demande de Mohammed, ressortissant Yéménite. (Le prénom a été changé). Au total, plusieurs centaines de migrants ont été expulsées et près de 500 tentes auraient été saisies par les forces de l’ordre. 

Mis au courant la veille, nombre d’entre eux espéraient que cette expulsion s’accompagnerait d’une régularisation ou au moins d’un effacement de leurs empreintes « Dublin » pour qu’ils puissent déposer une demande d’asile effective en France. Pour d’autres, cette expulsion n’est que l’expression majuscule d’un harcèlement qu’ils subissent au quotidien, car ce qu’ils veulent c’est l’Angleterre. Tous se retrouvent néanmoins sur une interrogation : « où sont les droits de l’Homme ? » 

La cabane juridique, Utopia 56, Human Rights Observers 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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