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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : rfi - 3/6/2020

Barbelés, menottes... Les centres de rétention, où sont enfermés les immigrés clandestins en attente de leur expulsion, prennent de plus en plus un « aspect carcéral » en « décalage complet avec leur fonction », a dénoncé ce mercredi la contrôleure des prisons dans son rapport annuel.

Ses conclusions sont édifiantes. En 2019, Adeline Hazan et ses équipes ont visité quatre des centres de rétention administrative (CRA) et une zone d'attente aux frontières. Pour la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), non sulement il n'y a pas « d'améliorations » sur l'année écoulée mais elle a constaté une « absence de sensibilisation [...] à la question des droits fondamentaux ».

Mais ce n'est pas tout. « L'organisation interne et la sécurisation périmétrique des centres donnent en effet l'impression d'un milieu carcéral avec des espaces cloisonnés, des circulations internes compliquées et des clôtures surmontées de barbelés », écrit la CGLPL dans son rapport sur l'année 2019, précisant que « la zone d'attente visitée n'échappe pas à ce glissement progressif vers un aspect carcéral ».

Isolements disciplinaires

« Le menottage est systématique pour tous les déplacements, le plus souvent dans le dos, poursuit le rapport. La pratique des isolements disciplinaires [...], sans être massive, n'est pas rare alors même que rien les prévoit [...], toute restriction de liberté au sein du lieu devant être prévue par la loi et assortie d'une procédure garantissant les droits de la défense. »

Dans les CRA « c'est tout le régime auquel les personnes sont soumises qui se rapproche du carcéral, avec des privations des libertés fondamentales, comme l'impossibilité d'avoir un smartphone ou d'accéder à internet », confirme à l'AFP David Rohi, responsable des questions de rétention à l'association La Cimade, qui assure des permanences juridiques dans 8 des 24 centres en France. « Sur certains aspects, les conditions en rétention sont même pires qu'en prison », estime-t-il, prenant l'exemple de l'interdiction d'avoir une télévision dans la chambre.

En France les centres de retention pour migrants ressemblent de plus en plus a des prisons

Baisse du taux d'occupation avec la pandémie

Par ailleurs, dans son rapport, la CGLPL déplore également que la durée maximale de rétention ait doublé au 1er janvier 2019, passant de 45 à 90 jours, un allongement qui s'est accompagné de tensions supplémentaires, avec « des suicides ou tentatives de suicide [qui] semblent plus fréquents ».

Le rapport ne prend pas en compte la période de la crise sanitaire liée au coronavirus, une période qui n'est pas prise en compte par le rapport, le taux d'occupation des CRA, qui peuvent accueillir 1 900 personnes au total, a lourdement chuté. Fin avril, une centaine d'immigrés clandestins y étaient enfermés.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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