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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Migreurop - 2/4/2020

Les hotspots grecs dans lesquels sont entassé·e·s les exilé·e·s sans protection de leurs droits ou de la pandémie exemplifient la précarisation de leurs trajectoires par les politiques sécuritaires des États. Migreurop dénonce les violences infligées aux exilé·e·s exercées au nom de la « guerre contre le virus », l’inégalité de traitement à leur égard face à la pandémie, et demande la fermeture immédiate de tous les espaces de détention pour garantir leur droit à être protégé·e·s.

Migreurop publie aujourd’hui une vidéo dénonçant l’existence et le fonctionnement des hotspots, ces espaces de tri des personnes migrantes déployés par l’Union européenne (UE) en Italie et en Grèce en 2016. Dans ce dernier pays, ni les relocalisations vers les États membres1 ni les renvois vers la Turquie en vertu d'un « troc indigne » 2 ne se sont matérialisés à la hauteur des engagements et sont aujourd’hui bloqués. Les hotspots ont ainsi été de facto transformés en prisons à ciel ouvert. Plus de 42 000 personnes migrantes sont actuellement parquées dans 5 hotspots grecs, dont la capacité est de 6 000 places. Celui de Moria, sur l’île de Lesbos, en contient à lui seul 20 000 (pour 2 800 places). A l’intolérable surpopulation, au manque d’infrastructures sanitaires (eau potable, douches, toilettes) et de nourriture, à l’hébergement sous tentes qui se solde chaque année par des morts par hypothermie, aux incendies à répétition, s’ajoute aujourd’hui le Covid-19. Face à cette pandémie, les États demandent à leurs citoyen·ne·s de prendre des mesures pour se protéger, notamment à travers l’auto-confinement, mais les personnes migrantes n’ont pas ce privilège. Le 22 mars 2020, les autorités grecques ont annoncé le confinement forcé des exilé·e·s dans les camps sur le territoire grec, dont les hotspots3 . Leur surpopulation rend la prévention de la propagation du virus pratiquement impossible, malgré les efforts des exilé·e·s qui s'auto-organisent4 . Ces mesures les exposent sciemment à un risque grave et imminent de contamination5 . La situation dans les camps grecs est emblématique de l’amplification de la violence liée au contrôle des migrant·e·s sous les effets du virus et des politiques sécuritaires visant à contenir sa propagation. Alors que dans ce but les États européens ont limité les mouvements de population tant à l’intérieur que vers l'extérieur de l’UE, ils amalgament la « guerre contre le virus » avec la guerre contre les migrant·e·s illégalisé·e·s qu’ils mènent depuis des années6 . Le durcissement des politiques de fermeture et la suspension des procédures d’asile dans plusieurs pays européens exacerbent encore la précarisation des trajectoires des personnes migrantes, alors que les raisons qui les poussent à fuir la violence sous toutes ses formes pour chercher protection ne sont pas moins impératives.

En tentant de traverser la Méditerranée, les exilé·e·s ne peuvent compter sur la présence d’aucun secours puisque les ONG de sauvetage en mer ont été contraintes de cesser leurs activités après la fermeture des ports italiens et les risques liés au virus7 . Les refoulements sous-traités aux garde-côtes libyens continuent de plus belle, tout comme ceux exécutés par les autorités grecques ou chypriotes8 . Les actes de violence à l’égard des exilé·e·s se multiplient également tout au long de la route des Balkans9 et celles et ceux-ci font face à des conditions de précarité extrêmes amplifiées par le virus. Les violences aux frontières sont exacerbées également à l’intérieur du territoire de l’UE : les autorités françaises par exemple continuent de refouler vers l'Italie, alors que ce pays est actuellement l'un des épicentres de la pandémie. La fermeture des frontières devient la règle, même pour les populations les plus vulnérables, ce alors même que les expert·e·s remettent en question l’efficacité de ces mesures pour empêcher la propagation du Covid-19,10 et que des réponses alternatives existent. Le HCR a ainsi appelé les États à ne pas fermer les routes vers l'asile, mais à adopter des « tests de dépistage » lors du passage des frontières11 . A l’heure de la pandémie, la logique du « chacun chez soi » domine12 . Or les politiques de confinement ne peuvent suspendre le droit de fuite saisit par les exilé·e·s face à la violence sous toutes ses formes13 . Nous dénonçons les violences et les dénis des droits à l’égard des migrant·e·s exercés au nom de la « guerre contre le virus », ainsi que leur inégalité de traitement face à la pandémie. Nous saluons l’initiative du Portugal de régulariser les personnes migrantes pour garantir leurs accès aux soins, et demandons l’extension de cette mesure à travers l’Europe et qu'elle soit rendue permanente14 . Migreurop dénonce depuis sa création la politique d’enfermement des exilé·e·s dans les camps formels et informels et se joint aujourd’hui aux appels demandant la fermeture immédiate des camps grecs surpeuplés15 , ainsi que de tout autre espace de détention de personnes migrantes en Europe et aux frontières de celle-ci. Cette fermeture immédiate et le relogement des exilé·e·s dans des lieux où ils/elles puissent vivre dignement, y compris dans d'autres pays européens si nécessaire, sont les conditions pour qu’ils/elles puissent exercer leurs droits fondamentaux, dont le droit à être protégé·e·s du virus16 .

1 http://www.aedh.eu/fin-relocalisations-bilan/

2 http://www.migreurop.org/article2968.html

3 https://legalcentrelesvos.org/2020/03/24/greece-move-asylum-seekers-migrants-to-safety-immediate-hotspot-decongestion-needed-toaddress-covid-19/

4 https://standbymelesvos.gr/2020/creation-of-corona-awareness-team-in-moria-camp/

5 https://www.msf.org.uk/article/covid-19-evacuation-squalid-greek-camps-more-urgent-ever-light-coronavirus-pandemic

6 https://www.opendemocracy.net/en/can-europe-make-it/what-happens-freedom-movement-duringpandemic/?fbclid=IwAR2MYSd4eIzvcUlGf1i_7Vuj-tYfXDe9JTVuOMSArbxxmAhWomszsO1p5ec2 avril 2020

7 https://www.repubblica.it/cronaca/2020/03/18/news/coronavirus_le_ong_fermano_le_missioni_di_salvataggio_in_mare_migranti_senza _piu_soccorsi-251590974/

8 https://kisa.org.cy/21st-march-international-day-against-racism-2/

9 https://www.courrierdesbalkans.fr/Refugies-la-haine-se-reveille-tout-au-long-de-la-route-des-Balkans

10 https://www.courrierinternational.com/article/vu-ditalie-malgre-le-coronavirus-la-france-continue-de-refouler-les-migrantsvintimille?fbclid=IwAR0MRzOKeptooa3tLDfJAGge4lZJdjhCkQ1gvnGG6myq9NkHl8rrUJLaC8Y ;

11 https://www.heidi.news/articles/rony-brauman-le-coronavirus-rappelle-que-sans-etat-les-plus-vulnerables-sont-ecrases

12 https://blogs.mediapart.fr/nicanor/blog/150320/coronavirus-ferme-les-frontieres

13 https://www.opendemocracy.net/en/can-europe-make-it/what-happens-freedom-movement-duringpandemic/?fbclid=IwAR2MYSd4eIzvcUlGf1i_7Vuj-tYfXDe9JTVuOMSArbxxmAhWomszsO1p5ec

14 https://news-24.fr/le-portugal-traitera-les-migrants-comme-des-residents-pendant-la-crise-des-coronavirus-2/

15 https://www.msf.org.uk/article/covid-19-evacuation-squalid-greek-camps-more-urgent-ever-light-coronavirus-pandemic;

https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/230320/coronavirus-des-eurodeputes-appellent-evacuer-les-migrants-les-plusvulnerables-des-camps-grecs?onglet=full;

https://legalcentrelesvos.org/2020/03/25/protect-the-most-vulnerable-to-ensure-protection-foreveryone-restore-legality-to-protect-refugees-and-the-society-at-large-amidst-the-pandemic/

16 https://www.liberation.fr/debats/2020/03/18/l-inegalite-des-vies-en-temps-d-epidemie_1782169?fbclid=IwAR3WMovh7- DNptjNNb6qhWiR0n-w75PEy5DSFsmIXSN0B3qCdcIf5DYMyrY

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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