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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : France3 Occitanie - Karen Cassuto - 29/4/2020

Médecins du Monde, la Cimade, le Secours catholique, Utopia 56 et la Fondation Abbé Pierre attaquent l'Etat et Toulouse Métropole en justice pour : "atteinte à la dignité humaine et aux libertés fondamentales des personnes précaires faute d'accès à l'eau et à l'hygiène" en plein Covid-19.

Aidées par un collectif d'avocats, les antennes toulousaines des associations Médecins du Monde, la Cimade, le Secours catholique, Utopia 56 et la Fondation Abbé Pierre poursuivent la ville de Toulouse en justice.
                    "Trop c'est trop."

C'est par ces mots que commence un communiqué de presse en provenance de ces cinq associations. Depuis le début du confinement, ces mêmes organismes enchaînent "les réunions avec la préfecture et la mairie de Toulouse". Elles notent toujours que "près de 2 500 personnes continuent de vivre à la rue ou en habitat précaire, souvent sans accès à l'eau ou à des sanitaires" dans la Métropole de Toulouse.
Plus précisément, le communiqué parle d'un habitant de bidonville sur quatre qui n'aurait aucun accès à l'eau sur son lieu de vie, et plus de la moitié qui n'aurait pas accès à des sanitaires, "malgré les recommandations nationales", notamment celles de l'OMS et de l'ONU. 


La voie judiciaire comme "seule solution"

Concrètement, la ville est attaquée devant le Tribunal administratif sous une procédure de référé liberté. Cette dernière est utilisable en cas d'urgence, "si une décision administrative porte une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale".
Maître Brel, avocat qui vient en aide à ces associations toulousaines, précise : "En l'état, nous considérons qu'au vu des conditions de vie insalubres et de l'impossibilité pour les personnes de respecter les gestes barrières et donc de se protéger de l'épidémie, l'atteinte aux libertés fondamentales ainsi que l'urgence de la situation sont largement caractérisées". 

A travers cette procédure, les cinq associations demandent au juge des référés d'ordonner à la Préfecture, à la Mairie et à Toulouse Métropole de : 

  • Rouvrir toutes les bornes fontaines de la ville ("sur 61 répertoriées sur le site de la Mairie, seules 18 étaient fonctionnelles lors de la dernière vérification" de Médecins du Monde mi-avril, précise le communiqué).
  • Rouvrir toutes les toilettes publiques et y mettre à disposition du savon ou du désinfectant.
  • Le raccordement des squats et bidonvilles à un point d'eau avec un nombre suffisant de robinets pour permettre une distanciation sociale ainsi que l'installation de sanitaires et le ramassage régulier des ordures dans ces mêmes endroits.

Médecins du Monde, la Cimade, le Secours catholique, Utopia 56 et la Fondation Abbé Pierre dénoncent un manque de prise de conscience des maires et s'inquiètent aussi d'une impossibilité pour les personnes les plus précaires de respecter les gestes barrières censés casser la chaîne de transmission du coronavirus.

La mairie dit attendre "sereinement" la décision de justice

La mairie de Toulouse Métropole de son côté, se dit "sereine" face à la décision que prendra la justice dans cette affaire. La Métropole comptabilise, elle, "45 bornes publiques d'alimentation en eau actuellement fonctionnelles dans la ville". La communication de la ville précise qu'une cartographie sera mise en ligne sur le site de la mairie ce jeudi 30 avril. Aussi, Toulouse rétorque que parmi les squats recensés sur le territoire, "certains ne possédaient pas de raccordement direct à l'eau portable avant la crise sanitaire". Aussi, 4 points d'eau seraient en cours de création au squat de Blagnac, dans les campements de Basso Cambo et à la sortie du périphérique au niveau de La Farouette. La communication explique que la Métropole distribue également toutes les semaines des stocks d'eau en bouteille à la Banque Alimentaire. Concernant les toilettes publiques, la mairie affirme l'ouverture des 17 sanisettes "à partir de jeudi 30 avril". 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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