En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Cimade - 20/12/2019

« 20 décisions pour améliorer notre politique d’immigration, d’asile et d’intégration » : loin d’améliorer la politique migratoire, certaines de ces décisions vont constituer des reculs importants pour les droits des personnes migrantes. Décryptage par La Cimade des mesures proposées par le gouvernement.

Le gouvernement justifie ses choix par la nécessité de lutter contre la fraude et les abus : les personnes en demande d’asile sont soupçonnées de détourner la procédure dans le seul but d’obtenir la prise en charge de leurs soins, les personnes sans titre de séjour sont accusées de dissimuler leur visa pour obtenir l’Aide médicale d’État, les parents d’enfants français·es sont suspecté·e·s de reconnaissances frauduleuses pour accéder à un titre de séjour ou à la nationalité française, les mineur·e·s non accompagné·e·s sont présenté·e·s comme des fraudeurs et fraudeuses qui mentent sur leur âge.

Au prétexte de lutter contre ces supposés fraudes, abus et détournements, qu’aucun élément objectif ne vient étayer, des obstacles supplémentaires sont dressés sur le parcours des personnes migrantes pour les dissuader d’accéder à leurs droits. Ces mesures permettent de les stigmatiser encore davantage et d’alimenter l’hostilité des populations à leur encontre… ce qui sert à justifier les politiques d’exclusion.

Les orientations du gouvernement mettent également en lumière la vision utilitariste qu’a le gouvernement des personnes migrantes et de leurs pays d’origine. Les personnes étrangères ne sont les bienvenues que lorsqu’elles peuvent répondre aux besoins des entreprises, soit parce qu’elles ont des compétences rares et recherchées, soit pour combler des besoins de main d’œuvre dans des métiers que les Français·e·s ne veulent pas exercer. Et les pays perçus comme d’émigration ou de « transit » ne méritent d’être soutenus dans leur dynamique de développement que s’ils sont utiles dans la mise en place de dispositifs de contrôles et de répression à l’encontre de leurs propres ressortissant·e·s.

De nombreuses propositions sont un affichage : elles laissent entendre que le gouvernement prend les problèmes à bras le corps en proposant des solutions fortes, alors que, dans les faits, il dispose déjà d’un arsenal de textes lui permettant d’agir. Il en est ainsi, par exemple, de la volonté de réformer le système Schengen pour renforcer les contrôles. Cette mesure est inutile puisque, en dépit de la liberté de circulation à l’intérieur de l’espace Schengen, la France a rétabli les contrôles à ses frontières depuis maintenant quatre ans, alors qu’ils sont censés être temporaires et exceptionnels.

D’autres mesures sont renforcées alors qu’elles ont déjà fait la preuve de leur inefficacité, comme les évacuations de campements qui se reforment aussitôt en l’absence de proposition d’hébergement satisfaisante. Certaines orientations sont même confirmées alors qu’elles ont des conséquences néfastes pour les personnes migrantes qui ont été maintes fois dénoncées. La dématérialisation des procédures est présentée comme une solution satisfaisante permettant d’éviter les queues devant les préfectures, alors que le système dysfonctionne et empêche les personnes d’accéder à leurs droits, faute de pouvoir obtenir un rendez-vous en préfecture. Il est également démontré depuis de nombreuses années que toutes les mesures qui visent à restreindre l’accès aux soins sont contreproductives en termes de santé publique, que ce soit d’un point de vue médical comme d’un point de vue économique. Cela n’empêche pourtant pas le gouvernement de proposer d’allonger le délai pour pouvoir bénéficier d’une couverture maladie.

C’est sans doute pour éviter une trop forte contestation que le gouvernement a choisi d’étaler la mise en œuvre de ces mesures dans le temps, au travers de multiples véhicules législatifs et réglementaires. Il sait que ces orientations soulèvent de nombreuses oppositions, qui se sont notamment exprimées à l’occasion du débat sans vote au parlement début octobre, mais n’a pas l’air prêt à changer de cap, quitte à fragiliser encore un peu plus la cohésion sociale.

Visualiser ci-dessous l’analyse complète accompagnée des propositions de La Cimade.

Auteur: Service communication

Visualiser le document en pleine page

 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA