En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Marina Rafenberg - 31/10/2019

Alors que la situation dans les « hot spots » de la mer Egée est explosive, le gouvernement conservateur veut augmenter les retours vers la Turquie.

Depuis le début du mois de septembre, pas une semaine ne passe en Grèce sans qu’un incident ne survienne dans les camps de migrants des îles de la mer Egée ou dans les villages du continent devant accueillir les demandeurs d’asile transférés. Pour la première fois depuis 2016, la Grèce est redevenue, en 2019, la principale porte d’entrée des migrants en Europe, avec un flux accru venant de la Turquie voisine. Mais le plan que que veut faire adopter le gouvernement au Parlement, jeudi 31 octobre, suscite de vives critiques des ONG présentes dans les îles.

Lire aussi Lesbos, nœud migratoire européen

De quelques dizaines en mai 2019, le nombre de migrants débarquant sur les cinq îles disposant de centres de réception et d’identification (Lesbos, Samos, Leros, Kos, Chios) est passé à 3 122 en juin, à 7 122 en août et même à 10 258 en septembre. Même si ces arrivées n’ont aucune mesure avec celles de 2015 (environ 800 000), elles interviennent alors que la patience des habitants et des réfugiés est à bout. D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), environ 34 500 réfugiés se trouvent actuellement dans ces « hot spots » conçus en théorie pour quelque 6 000 personnes. La surpopulation, le manque d’hygiène, le difficile accès aux soins, les éruptions de violence et les procédures d’asile interminables rendent le quotidien des migrants insoutenable.

« Tout le monde est sur les nerfs »

« Après onze mois, j’ai enfin eu mon dernier entretien pour l’obtention de l’asile. Mais je dois encore attendre entre trois et six mois pour avoir une réponse… », confie Mohamed Sharif, un jeune Afghan qui loge dans une tente bondée dans le « hot spot » de Samos. Mi-octobre, un incendie avait détruit près de trente tentes dans un camp de cette île après une rixe entre demandeurs d’asile. Fin septembre, dans le camp de Moria, à Lesbos, un feu survenu dans un conteneur avait fait un mort et déjà relancé le débat sur les conditions d’accueil des migrants dans les « hot spots ».

Lire aussi Migrants : A Bruxelles, un débat miné par l’égoïsme des Etats

« Tout le monde est sur les nerfs… Près de 4 000 personnes sont dans la jungle où il n’y a ni toilettes, ni douches, ni point d’eau ou d’électricité. Tous les jours, des nouveaux bateaux arrivent à Samos alors qu’aucune place n’est prévue pour les accueillir », se désole Mohamed. « Après l’incendie, une centaine de personnes n’avaient plus de tentes où dormir. Avec d’autres ONG nous avons remonté des tentes hors du camp et installé des toilettes… Mais l’île est au bord de l’explosion. Les locaux sont également fatigués par la situation et les manifestations demandant le transfert des migrants vers le continent se sont multipliées ces dernières semaines », explique Iorgos Karagiannis, le chef de mission de MSF à Samos.

Depuis le mois de septembre, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a promis d’accélérer les transferts des demandeurs d’asile vers le continent grec. Mais les places manquent également dans les camps à travers le pays. Mercredi dernier, 400 migrants et réfugiés transférés depuis Samos dans le village de Vrasna, dans le nord de la Grèce, ont été accueillis avec des jets de pierres. Les hôteliers, qui avaient dans un premier temps accepté de les héberger grâce à un programme géré par l’Organisation internationale pour les migrations, se sont finalement rétractés.

Lire aussi Migration : Lesbos, un échec européen

Face à une situation explosive, le gouvernement veut créer 20 000 nouvelles places sur le continent pour désengorger les îles dont 10 000 dans des hôtels et 10 000 dans des camps, renforcer les patrouilleurs en mer Egée face à la Turquie pour bloquer toute tentative de passage de barques remplies de migrants, et renvoyer en Turquie 10 000 demandeurs d’asile déboutés d’ici 2020, notamment en accélérant le processus d’examen des demandes.

« Violations sérieuses aux droits de l’homme »

Six ONG (MSF, Amnesty International, la Ligue grecque des droits de l’homme, le Conseil grec des réfugiés, le Forum grec des réfugiés et HumanRights360) critiquent ce projet de loi réformant le droit d’asile et en particulier l’article 46 qui permet aux autorités de détenir de manière prolongée dans des centres fermés les demandeurs d’asile : « Ce sont des violations sérieuses aux droits de l’homme qui vont pousser un grand nombre de personnes dans une zone grise sans documents ou droits. »

Lire aussi Premiers pas très à droite du nouveau premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis

Le HCR se dit « grandement inquiet des amendements législatifs proposés qui vont affaiblir la protection des réfugiés dans le pays ». Ce projet de loi risque, selon l’organisation, de « mettre en danger les personnes dans le besoin de protection internationale (…) sans résoudre les problèmes de lenteurs administratives », puisque les autorités devront, par exemple, délivrer quatre types de cartes avec des périodes de validité courtes – de quinze à trente jours – les obligeant à les renouveler fréquemment.

« Le gouvernement veut faire croire que la plupart des demandeurs d’asile sur les îles ne sont pas des réfugiés », estime Iorgos Karagiannis. Parmi eux, selon le HCR, se trouvent 38 % d’Afghans, 25 % de Syriens, et 8 % de Congolais. Des nationalités qui, d’habitude, obtiennent en Grèce le statut de réfugiés.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA