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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : IAATA - 28/10/2019

Au seuil même de l’hiver, nous sommes plus de 500 personnes à vivre dans le plus grand squat de Toulouse, au 44 avenue de Muret. Ce lundi 21 octobre, nous avons vu débarquer, sans préavis, des travailleurs sociaux mandatés par la préfecture, venus quelques jours seulement pour nous compter, nous classer selon nos situations administratives.

Au seuil même de l’hiver, nous sommes plus de 500 personnes à vivre dans le plus grand squat de Toulouse, au 44 avenue de Muret.

Qui sommes- nous ? Des hommes, des femmes, des enfants, de tout âge, de plus de 22 nationalités, dans des situations administratives complexes (demandeur-se-s d’asile, réfugié-e-s…) qui demandent à ce que leur droit élémentaire à être mis à l’abri et en sécurité soit respecté ; à défaut, la majorité d’entre nous vivions déjà dans un squat, place Henry Russell, l’année dernière. La préfecture nous a expulsés en juillet 2019, sans nous proposer de solution pour la suite. Nous avons dû nous-mêmes nous chercher un nouveau toit.

Ici, nous nous organisons par nous-mêmes, avec les moyens du bord, et nous prenons les décisions collectivement. Il n’y a aucune présence de l’Etat à nos côtés. Faut-il rappeler qu’il est du rôle de l’État de donner un toit à chaque personne vulnérable ? Nous ne recevons d’aide que de personnes solidaires, de collectifs et d’associations. Nous avons fait de ce bâtiment un véritable lieu de vie, avec une salle de travail accueillant des cours de français et des permanences juridiques, une salle de réunion, une infirmerie, etc. En dépit de ce manquement grave de l’Etat français vis-à-vis du droit au logement et des engagements internationaux pour la défense des droits de l’Homme, ici nous jouons tous, par ricochets, le rôle de l’Etat.

Mais voilà, la préfecture semble en avoir décidé autrement. Ce lundi 21 octobre, nous avons vu débarquer, sans préavis, des travailleurs sociaux mandatés par la préfecture, venus quelques jours seulement pour nous compter, nous classer selon nos situations administratives ; un travail inadapté et bâclé, quand on sait que plus de 500 personnes vivent ici. Malgré nos sollicitations nombreuses auprès de la préfecture, malgré un entretien direct avec la sous-préfète, rien ne nous est dit sur combien de temps encore nous pourrons rester dans le bâtiment ou sur d’éventuelles solutions de logement pour l’hiver.

Nous ne sommes pas dupes. Nous connaissons bien le trop faible nombre de places d’hébergement créées par l’Etat, mais aussi la faible considération de la mairie de Toulouse face aux problématiques des personnes à la rue, l’arrêté « anti-bivouac » montrant bien l’intention de nous rendre invisibles en ville. Et nous savons trop bien comment se passent les évacuations, si violentes qu’on ne nous laisse même pas le temps de ramasser nos affaires. Ces jours-ci, à la veille de la trêve hivernale, des dizaines de personnes vivant dans d’autres squats de la ville ont été mises à la rue sans solution de repli, avec lesquelles nous nous sentons solidaires. La seule demande que nous avons formulée à la préfecture est de nous accorder le droit de passer un hiver dans ce lieu, dans lequel nous avons investi beaucoup de temps et d’espoir.

APPEL A SOUTIENS
Aussi aujourd’hui nous lançons un appel massif au soutien de tous les collectifs, associations et personnes solidaires. Nous appelons à toute sorte d’action, au local ou au national, en fonction des possibilités de chacun-e : lettres ouvertes, pétitions, communiqués et articles de presse, actions politiques, interpellations des responsables du logement, rassemblements… tout ce qui permettra de porter notre voix le plus haut et le plus fort possible.

Restons humain-e-s ! Un toit pour chacun-e, parce qu’il y a de la place pour tous-tes !

Le collectif Russell – le 28/10/2019 - (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour nous contacter)

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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