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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde avec AFP - 15/6/2019

Les dirigeants des sept pays méditerranéens (France, Italie, Portugal, Espagne, Malte, Chypre, Grèce) en sont restés à des annonces de principe alors qu’un bateau humanitaire est bloqué en mer avec 52 migrants à son bord.

Climat, économie sociale, Union européenne… Les sept pays de l’alliance méditerranéenne, réunis vendredi 14 juin à La Valette, à Malte, se sont entendus sur plusieurs sujets sauf celui des migrants.

Les dirigeants du groupe informel Med 7 (France, Italie, Portugal, Espagne, Malte, Chypre, Grèce) ont tous validé l’objectif zéro carbone pour l’Union Européenne (UE) en 2050, désormais soutenu par une douzaine de pays. Ils ont aussi approuvé le principe d’un salaire minimal et d’un bouclier social de base dans chaque pays européen, ainsi que d’un budget d’intervention pour la zone euro, défendu par la France mais aussi par l’Italie, mise en cause pour son budget et favorable à une politique de croissance. Emmanuel Macron s’est félicité de l’accord conclu à ce sujet la veille entre les ministres européens des finances, sur des sommes pourtant bien plus faibles que ce que souhaite Paris. « Cette première étape ne saurait suffire, il nous faut aller beaucoup plus loin », a déclaré le président français à l’issue du sommet.

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Le gouvernement italien frustré

Mais sur la délicate question de l’accueil des migrants, les sept pays du Sud ont éludé leurs divisions, en particulier sur la politique de l’Italie, qui n’accepte plus depuis un an les bateaux humanitaires dans ses ports. Les dirigeants se sont contentés d’énoncer de grands principes, comme la nécessité de renforcer les frontières extérieures et d’élaborer une politique migratoire commune et « solidaire », sans préciser comment. Ils ont aussi souhaité « des solutions permanentes et prévisibles, qui deviennent désormais urgentes ».

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a jugé « frustrant » qu’on parle de « solidarité sans l’appliquer ». Pour Rome, ce principe devait permettre à l’Italie, qui a accueilli ces dernières années des centaines de milliers de migrants, de partager avec ses partenaires européens l’effort d’accueil des migrants.

Les dirigeants ont aussi demandé que « tous les bateaux en Méditerranée respectent le droit international et n’empêchent pas l’intervention des gardes-côtes libyens » et ont jugé nécessaire de « s’attaquer davantage au “business model” des passeurs », des propos semblant viser les activités des ONG près des côtes libyennes.

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Le cas du « Sea-Watch », bloqué en mer

La question est d’autant plus vive qu’il faut trouver d’urgence une solution pour le Sea-Watch, après la décision jeudi du puissant ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), d’interdire l’accostage de ce navire humanitaire en Italie. Le bateau de l’ONG allemande, qui a secouru mercredi 52 migrants au large de la Libye, compte pourtant faire route vers l’île italienne de Lampedusa, après avoir refusé de ramener les migrants à Tripoli, comme le lui demande l’Italie.

Les pays européens volontaires doivent donc de nouveau s’accorder sur une issue, comme ce fut le cas pour d’autres bateaux refoulés par l’Italie au cours des derniers mois. C’est le plus souvent Malte qui a dénoué les crises en ouvrant ses ports, à condition que d’autres pays européens se répartissent les arrivants.

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Rome et La Valette veulent une répartition automatique et équitable des migrants entre tous les pays de l’UE. La France réclame, elle, un débarquement dans le port le plus proche – l’Italie, le plus souvent – dans des centres contrôlés par l’UE, puis une répartition des migrants pouvant prétendre au droit d’asile entre pays volontaires. La question du rapatriement des autres reste un casse-tête.

Emmanuel Macron entouré à gauche de Giuseppe Conte et à droite de Joseph Muscat, d’Antonio Costa et d’Alexis Tsipras à La Valette, vendredi 14 juin. 

Débats sur les hauts postes de l’UE

Le Sea-Watch est actuellement le seul navire humanitaire au large de la Libye, les autres étant bloqués à quai par plusieurs Etats européens – Italie, Espagne, Malte – alors que la France a pris sa part de migrants mais sans accueillir de bateaux. Ainsi depuis son arrivée à Malte, en juin 2018, le Lifeline de l’ONG allemande éponyme est bloqué à La Valette, où les autorités contestent sa situation administrative. L’Open-Arms (espagnol) est bloqué à Barcelone depuis janvier et l’Aquarius de SOS Méditerranée, privé de pavillon, est inactif depuis décembre.

Les sept pays du Sud ont par ailleurs débattu du choix des nouveaux dirigeants aux plus hauts postes de l’UE, à une semaine d’un sommet décisif des Vingt-Huit à Bruxelles. Emmanuel Macron comptait profiter de ce format restreint pour trouver des alliés parmi ses favoris pour les cinq postes-clés en Europe (présidence de la Commission, du Conseil, du Parlement européen, de la Banque centrale et Représentant de l’UE). La France rejette en particulier le candidat du Parti populaire européen (PPE, droite), l’Allemand Manfred Weber, qui brigue la présidence de la Commission.

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Soutien à Chypre contre la Turquie

Les dirigeants des Etats méditerranéens ont profité du sommet de Malte pour apporter leur plein soutien à leur partenaire chypriote dans le litige qui l’oppose à la Turquie sur la possession de réserves de gaz naturel. Ils ont de nouveau enjoint à la Turquie de « cesser ses activités illégales », en référence à l’intention d’Ankara d’effectuer des forages dans les eaux de la zone économique exclusive (ZEE) chypriote.

« Nous regrettons profondément que la Turquie n’ait pas répondu aux appels répétés de l’UE condamnant les actions illégales de la Turquie » dans cette zone, disent-ils dans leur déclaration finale. « Si la Turquie ne cesse pas ses actions illégales, nous demandons à l’UE d’envisager des mesures appropriées, en solidarité avec Chypre », ajoutent-ils. « L’UE ne fera preuve d’aucune faiblesse » à ce sujet, a renchéri le président français, Emmanuel Macron, à l’issue du sommet.

Depuis le début de mai, l’UE a mis en garde Ankara, après l’annonce par les autorités turques de leur intention de mener des forages de gaz jusqu’en septembre dans un secteur qui, selon Chypre, déborde sur sa ZEE. « La Turquie viole les lois internationales, c’est une invasion de notre ZEE, elle ne reconnaît pas Chypre. Je suis heureux du fort message de nos partenaires de solidarité avec Chypre et à l’adresse de la Turquie », s’est félicité le président chypriote, Nicos Anastasiades.

La République de Chypre n’exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l’île. La partie nord est occupée par la Turquie depuis 1974.

Ces dernières années, la découverte de gigantesques gisements gaziers dans la région a aiguisé les appétits. Chypre a signé des contrats d’exploration avec des grands groupes spécialisés dans les hydrocarbures, comme l’italien ENI, le français Total ou l’américain ExxonMobil. Mais Ankara s’oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources gazières qui exclurait la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée dans le tiers nord de l’île et non reconnue par la communauté internationale.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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