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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Charlotte Boitiaux - 6/12/2018

InfoMigrants a reçu plusieurs témoignages de personnes à qui la compagnie Flixbus a refusé l’accès de ses autocars. Ces voyageurs se disent "humiliés" et "choqués". De son côté, le leader européen du transport longue-distance se défend de tout acte discriminant.

Le 22 septembre, Dana* et deux de ses amis, décident de passer le week-end à Gand, en Belgique. Les trois amis, qui résident à Lille, achètent leurs billets sur la compagnie de cars Flixbus, qui dessert une grande partie de l’Europe. C’est au moment de monter dans le car que les choses dégénèrent rapidement.

"Le chauffeur a été très agressif. Il nous a demandé nos pièces d’identité, nous lui avons montré nos cartes de séjour. Ça n’a servi à rien. Il nous a refusé l’accès à bord", explique la Lilloise Dana, très remontée.

>> À relire : La ville de Bayonne accuse la compagnie FlixBus de délit de faciès envers les migrants

Dans les cars, comme dans les trains, les chauffeurs – ou les contrôleurs - peuvent demander à voir les cartes d’identité des passagers. Le but est de pouvoir établir la concordance entre le voyageur et son billet, et non de contrôler la régularité du séjour en France du client – qui relève de la seule compétence des forces de l’ordre.

"Vous n’êtes pas la police aux frontières !"

Selon le règlement de Flixbus, le passager est donc tenu "de présenter […] une pièce d’identité valide", peut-on lire sur leur site internet. Dana possède un titre de séjour pour ses études en France. Ce document est une pièce officielle et valide. La jeune femme le sait et essaie de faire valoir ses droits.

"Ce n’est pas à vous de vérifier la régularité de mon séjour en France, mais à la police", explique-t-elle au conducteur, en colère. "Je lui ai redit : ‘Vous ne faîtes pas la loi ! Vous n’êtes pas la Police aux frontières ! Nous sommes tous en règle ici’".

Capture dcran du site Flixbus

En vain. Le chauffeur Flixbus est parti laissant Dana, ses amis, et plusieurs autres étrangers, sur le bord de la route – et ce, malgré l’achat de leurs billets. "C’était horrible et tellement humiliant… "

Sur le moment, Dana n’a pas pensé à enregistrer la conversation. "Tout s’est passé assez vite, je n’ai pas eu le réflexe de sortir mon portable pour enregistrer ce qu’il se passait".

Dora*, son amie tunisienne qui était avec elle ce jour-là, confirme les dires de Dana. "C'est la première fois que ce genre de situation m'arrive. Le chauffeur, qui parlait anglais, ne nous a pas expliqué son refus. Il a juste fermé les portes du car". Pourtant, Dora affirme voyager "très souvent" avec son titre de séjour "en Italie, en Allemagne, en Hollande... [...] Je n’ai jamais eu de problème. Je suis déjà montée dans des Flixbus où j'ai vu certains conducteurs accepter la carte d'étudiant comme justificatif d'identité", raconte-t-elle encore, ahurie. 

Flixbus étonné par le comportement de ses chauffeurs

Furieuse d'être laissée sur le bord de la route, Dora a appelé le jour même le service client de Flixbus. "Je n’arrêtais pas de leur demander : ‘Où est-il écrit sur votre site qu’une carte de séjour n’est pas acceptée comme pièce d’identité ?’". La jeune femme explique aussi qu’elle n’a bénéficié ni du remboursement de son billet ni d’un bon d’achat.

Ce n’est pas la première fois que la compagnie Flixbus est pointée du doigt pour ces affaires de délit de faciès. Le maire de Bayonne, dans le sud-ouest de la France, Jean-René Etchegaray, a récemment affirmé que des chauffeurs de Flixbus demandaient leurs papiers d’identité à des voyageurs, uniquement en fonction de leur couleur de peau, et en les soupçonnant d’être des migrants en situation irrégulière. "J'ai constaté moi-même qu'on ne demandait pas de papiers d'identité aux blancs, mais qu'on le demandait aux noirs. C'est de la discrimination raciale !", a-t-il lancé sur France bleu.

Contacté par InfoMigrants, la compagnie Flixbus s’étonne de ces allégations. "Si jamais il y a eu des actes discriminants à l’encontre de nos voyageurs, nous prendrons les mesures nécessaires", a expliqué le porte-parole de la compagnie privée, Raphaël Daniel. "Notre entreprise demande une pièce d’identité pour vérifier l’identité pas pour la contrôler", insiste-t-il. "Nous allons voir de plus près. Nous allons mener une enquête interne".

La compagnie Flixbus ne salarie aucun chauffeur. Les conducteurs sont engagés par des partenaires européens, "ils opèrent pour le compte de Flixbus". Tous les chauffeurs d'une même ligne n'ont donc pas le même employeur et possèdent des contrats de travail différents.

*Les prénoms ont été changés

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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